Vendredi, les fidèles de la Grande Mosquée de Strasbourg, de celle du quartier gare, de Koenigshoffen, de Hautepierre, mais aussi de la synagogue ont eu la surprise de découvrir des fleurs, des petits mots et des guirlandes de coeurs suspendus aux grilles et aux portes des édifices religieux.
Cette initiative est l’oeuvre de l’association interreligieuse Coexister, dont la présidente de l’antenne alsacienne, Lorène Spielewoy explique qu’elle regroupe toutes les religions, « et même les athées ». Pour elle, il s’agissait de montrer la solidarité avec deux communautés particulièrement touchées après l’attentat contre Charlie Hebdo et ses suites :
« On s’est dit : “pourquoi on montrerait notre solidarité avec une communauté, et pas avec une autre ?” On a été profondément touchés par ce qu’il s’est passé et il faut insister sur le fait que le dialogue entre les religions peut exister. »
Intitulée « #KiffTaMosquée » et « #KiffTaSyna », cette démarche s’inscrit dans une action nationale : à Clichy ou à Angers, on a aussi vu des lettres de soutiens et des cours fleurirent sur les entrées des mosquées. Au total, 17 mosquées de huit villes ont reçu le soutien de Coexister.
Le premier exemple du genre est suédois. Début janvier, la mosquée d’Uppsala, au nord de Stockholm, avait été recouverte de tags racistes. Le lendemain, des centaines de coeurs en papiers recouvraient l’entrée du bâtiment.
Une action unanimement saluée
Du côté des responsables musulmans, on applaudit l’initiative, perçue comme une « note positive » dans un climat plutôt morose. Fouad Douai, gérant de la Société civile immobilière de la Grande Mosquée, apprécie l’acte qu’il qualifie de désintéressé :
« C’est sont des gestes, petits par l’objet, mais grands par leur dimension. Ces personnes nous ont rappelé l’essentiel : effacer le « je » devant le « nous ». D’ailleurs depuis plusieurs jours, on reçoit des lettres de sympathie, des coups de fils de gens qui souhaitent rester anonymes mais qui nous témoignent de leur soutien. C’est une étincelle qui fait chaud au coeur. »
L’association Coexister a mis en ligne une vidéo expliquant son geste (voir ci-dessous).
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