Nouvelle direction pour le Festival des arts dans la rue de Strasbourg-Eurométropole (Farse). Claire Ducreux remplace Ali Salmi après trois années de service. Pour sa première édition aux commandes, la 19e, la chorégraphe a souhaité des ambiances plus variées : cirque, théâtre, mime, concerts ou clowns avec de plus petites jauges de spectateurs.
Par rapport à son prédécesseur, elle accorde moins de places aux grands effets comme la pyrotechnie ou aux montages spectaculaires pour davantage se concentrer sur le jeu des comédiens de manière plus proche voire intimiste. L’artiste, dont c’est la première expérience en tant que « conseillère » artistique, a d’ailleurs un rôle plus réduit qu’Ali Salmi, ancien « directeur » artistique. Elle a sélectionné les troupes de la programmation du centre-ville tout public, mais moins le choix des places et l’organisation matérielle.
Plus d’ouverture, mais une grande clôture
Le vendredi 10 août, plus de grand spectacle d’ouverture comme par le passé. Mais les 18 représentations dans le centre-ville, ainsi qu’à la Krutenau ou la Presqu’île Malraux débuteront dès 16h. La fanfare des Groom donnera le coup d’envoi avec sa déambulation La Baronnade de 45 minutes entre les places d’Austerlitz et Gutenberg, avec une touche d’improvisation.
Pour ceux encore au travail ou occupés, une séance de rattrapage est prévue à 18h45, cette fois-ci dans l’autre sens (Gutenberg – Austerlitz). Cette troupe d’opéra de rue effectuera le même aller-retour à 15h et 19h le lendemain, samedi.
En revanche, il y aura bien un grand spectacle de clôture le dimanche soir. Pour cela, rendez-vous le dimanche un grand spectacle incandescent au parc du Heyritz avec le Parcours poétique et enflammé de la compagnie Carabosse à 22h.
Une performance à voir « de loin ou de près », selon Claire Ducreux, dans un entretien de présentation accordé à nos amis de Szenik (qui partagent leurs bureaux avec les nôtres).
Présentation du Farse 2018 par Claire Ducreux
Une programmation pour enfants
Autre nouveauté, le Farse des minis aux docks d’été de la Presqu’Île Malraux à destination des enfants. Onze compagnies s’y produiront à 25 occasions pendant les trois jours entre 15h et 19h, avec une grande place pour les marionnettes et la musique, ou encore une œuvre participative à la craie, FARSe au sol, par Fanny Delque, dès 2 ans.
Avec son concert sur barque, Eddy la Gooyatsh vise aussi à amuser avec Pull over deux fois par jour le samedi et dimanche à 15h et 17h.
Ce nouveau lieu est une volonté politique qu’ « assume et revendique » l’adjoint au maire en charge de l’animation Mathieu Cahn (PS) :
« Lors de la dernière édition, je faisais le constat que le Farse était certes un événement grand public mais pas tellement jeune public et même que certains spectacles de la programmation ne leur étaient pas destinés. Dès le lendemain de l’édition, j’ai décidé qu’ils auraient un espace dédié l’année suivante. Comme la cour du lycée Sturm, que l’on utilisait l’an dernier pour des troupes du Grand Est, est en travaux, on a choisi de rattacher les Docks d’été au festival. »
Ambiances changeantes au camp de base cour Pasteur
La cour de l’école Pasteur, dans la rue des Veaux, reste le camp de base du festival avec des ambiances changeantes au cour de la journée : plutôt conviviale et ouverte aux plus jeunes en journée (contes à 16h samedi et dimanche), avec des animations à l’heure de l’apéro (Blind test samedi et dimanche à 19h) puis dansante le soir à 22h (funk le vendredi, bal le samedi et spectacle le dimanche).
Les rockeurs strasbourgeois des Weepers Circus y sont attendus le dimanche à 12h30 pour leur spectacle musical N’importe Nawak.
Ce point de chute, ouvert de 11h à 0h30, sera d’ailleurs ralliée par l’une des deux autres déambulations, le samedi vers 16h50 et 22h par une autre déambulation celle du Chant des pavillons par La Fausse compagnie (parcours musical sensible et poétique), partie 50 minutes plus tôt de la place Kléber.
Le lendemain, elle effectuera un autre parcours, entre les places Saint Thomas et Grimeissen à 15h et 18h15.
Pour les adeptes du genre, la troisième déambulation sera plus lente avec Kamchàtka, par la compagnie éponyme, où huit personnages avec une valise et perdus dans Strasbourg, déconnectés de nos modes de vie, se déplaceront entre la place Kléber et celle de la Cathédrale (environ 1h) le samedi et dimanche à 17h.
Création, mimes, clowns ou siffleurs
Parmi les créations, Claire Ducreux a qualifié Urban et Orbitch par la compagnie Microsillon de « grande claque artistique », un clown acteur comique, qui accompagne son jeu de beat box. Les trois jours à 21h place d’Auterlitz.
Équilibriste aux ponts couverts
Autre création, qui s’annonce spectaculaire, Ondes une traversée en funambule aux anciens ponts couverts à 22h le samedi et dimanche par Aurélien de la Compagnie Rouages.
Au rayon plus comique, Rien à dire par Léandre s’essaye au mime poétique le vendredi et le samedi à 16h30 place Saint-Thomas.
Autre genre atypique, de l’humour sifflé par Fred Radix qui jouera Le siffleur et son quatuor, le vendredi à 22h place Kléber.
Place de la Cathédrale le samedi (22h) et le dimanche (22h15), ce seront sept comédiens « d’âge mûr », dont un octogénaire pour peut-être sa dernière, qui questionneront la vieillesse et sa perception avec Point de Fuite par la Compagnie Adhok.
Budget et programmation stable
Au total, plus de 80 représentations sont programmées, soit une dizaine de plus qu’en 2017 qui avait marqué une montée en puissance de l’événement estival.
Le budget de l’événement est stable, à 250 000 euros supportés par l’organisateur, la Ville de Strasbourg. Pendant les trois soirs, les trois spectacles d’illuminations « LuX » au Barrage Vauban, Place du Château et Place de l’Université seront suspendus.
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