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Clestra : malgré une « faillite imminente » et une seconde réunion à Bercy, la grève continue

Au sortir d’une seconde table ronde avec la direction du groupe Jestia, la CGT Clestra dénonce une « démarche volontaire de pourrissement du conflit » par les actionnaires. Le syndicat s’alarme d’un risque de faillite imminente de l’entreprise.

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Clestra : malgré une « faillite imminente » et une seconde réunion à Bercy, la grève continue

Deuxième tour de négociations, deuxième échec. Mercredi 20 septembre, une délégation syndicale CGT de l’entreprise Clestra s’est rendue au ministère de la souveraineté industrielle à Paris pour une nouvelle table ronde avec les actionnaires du groupe Jestia. Au sortir de cette réunion, le délégué CGT Amar Ladraa regrette l’échec des négociations et dénonce « une démarche volontaire de pourrissement du conflit » par la direction. Les salariés de la société de cloisons de bureau sont en grève depuis le 5 juillet.

Mardi 5 septembre, la délégation syndicale CGT Clestra (Amar Ladraa et Ali Mansouri au premier plan) sortait déjà déçue de la première table ronde. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« La faillite est imminente »

Citant l’un des deux frères actionnaires de Clestra, la CGT s’inquiète de la survie de l’entreprise :

« Romain Jacot confirme qu’il ne reste que 5-6 jours de trésorerie et donc que la faillite est imminente. (…) Romain Jacot déclare un constat d’échec depuis la reprise en octobre 2022, en termes de gestion, de prise de commande et de performance du groupe ».

Prenant acte de l’échec des négociations de fin de conflit, Amar Ladraa et les salariés de Clestra appellent à une action forte des pouvoirs publics :

« Le gouvernement ne peut pas être uniquement spectateur de ce conflit, qui n’a que trop duré. Il doit assumer ses responsabilités pour trouver une solution viable et durable afin de préserver les emplois et ce patrimoine industriel. Cette entreprise a de l’avenir, elle est connue mondialement et surtout elle a un potentiel d’activité et de marché. On ne peut pas avoir un discours qui prône la défense des industries et la relocalisation des entreprises et des emplois, et accepter le contraire dans la réalité. »

Le maintien des emplois et le paiement des jours de grève

La mobilisation historique des ouvriers de Clestra est née d’une reprise opaque et agressive par le groupe Jestia, propriété des frères Romain et Alexandre Jacot. Malgré une offre de reprise garantissant 283 emplois (sur un effectif total de 369 emplois), les salariés de l’entreprise soupçonnent les repreneurs de mener un « plan social déguisé ». En cause : une proposition de rupture conventionnelle collective en juillet 2023 et un projet de déménagement de l’usine située à Illkirch dans des locaux beaucoup plus petits au Port du Rhin. Pour Amar Ladraa et ses collègues, le futur site de production est sous-dimensionné. Il serait impossible de maintenir tous les emplois dans la future usine.

Autre point de blocage des négociations : le paiement des jours de grève. Après une grève de trois mois, des fiches de paie négatives en août, la CGT tenait à ce que ce point fasse partie de l’accord de fin de conflit. Selon nos informations, la proposition des nouveaux propriétaires de Clestra se limitait au paiement de 10 jours de congés posés sur la période de grève.


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