Les soutiens bas-rhinois de Vincent Peillon à la primaire du PS et ses alliés ont tenu une conférence presse au Lounge caffè du Neuhof mercredi 18 janvier à laquelle nous avons assisté pour mettre à jour notre récapitulatif des soutiens alsaciens. Pendant environ 45 minutes, une douzaine d’élus et militants ont expliqué les raisons de leur soutien à l’ancien Ministre de l’Éducation, pour à peu près autant de raisons : engagement européen, loyauté à Hollande, position sur les réfugiés, capacité à rassembler, position pour la jeunesse, capacité d’écoute, droit de vote pour les étrangers etc…
« socio-populiste »
Mais voilà, dans un article, parmi tous les arguments, une des phrases retenue est celle du député de Strasbourg Philippe Bies :
« Cette candidature comble un vide, avec un vrai social-démocrate, entre les socio-libéraux et les socio-populistes. »
Sous entendu, entre Manuel Valls d’un côté et Benoit Hamon et Arnaud Montebourg de l’autre, à l’instar de François Hollande en 2011.
« Insultant et choquant »
Il n’en a pas fallu davantage pour hérisser les soutiens bas-rhinois à Benoit Hamon et Arnaud Montebourg. Dans un communiqué commun, ils jugent ces propos « insultants et choquants » :
« Il aura fallu son entrée dans la campagne, pour que des débats jusqu’ici constructifs autour des projets des candidats se transforment en invectives nauséabondes. Ce comportement n’est pas à la hauteur de la gravité du temps politique que nous vivons. Nous invitons chacun à défendre le projet de son candidat, plutôt que de salir ses camarades qui débattent dans la concorde et sans polémique depuis des mois. »
La suite du communiqué rappelle que Philippe Bies a soutenu François Hollande et Manuel Valls sur la déchéance de nationalité et contre le droit de vote des étrangers, pointant qu’il est « libre de se réfugier derrière un candidat prétexte pour ne rien assumer de ses actes et espérer l’amnésie de ceux qu’il a blessés ».
Puis réaction des soutiens à Peillon
Quelques heures plus tard, les pro-Peillon ont réagi à leurs tour pour tenter de déminer la situation. Selon eux, les propos de Philippe Bies ne visaient pas les candidats à la primaires, mais ceux « à gauche de Mélenchon », puisque Vincent Peillon est amené à rassembler « de Macron à Mélenchon ».
Du coup, un communiqué en profite pour rétorquer sur les reproches adressés à Philippe Bies :
« Il a notamment signé l’appel des 75 députés PS publié le 15 novembre 2012, appelant le Gouvernement, auquel participaient alors Benoit Hamon et Arnaud Montebourg, à agir vite pour réaliser l’engagement du droit de vote des étrangers. Il a voté contre un amendement opportuniste à un projet de loi, déposé par Benoît Hamon, redevenu député suite à son départ du gouvernement deux ans plus tard. Ce dernier savait pertinemment que la question du droit de vote des étrangers relevait d’une réforme constitutionnelle et non d’un simple amendement à un projet de loi. »
Quant à la déchéance de nationalité pour les binationaux, il avait proposé « la déchéance de citoyenneté appliquée à tous les Français. » Nuance subtile donc. Le texte voté à l’Assemblée, avant que la mesure soit enterrée par le Sénat, indiquait précisément qu’une personne peut être « déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit ». Chacun se fera son avis.
Le règlement de la primaire prévoit que tous les candidats s’engagent à soutenir le vainqueur quel qu’il soit. À trois jours du premier tour, ça ne semble pas gagné.
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