C’est chaque année un espoir renouvelé. A l’arrière du Palais des Festival, le long du port maritime, le stand Film France accueille les représentants des régions françaises venus défendre leurs atouts et convaincre les producteurs hexagonaux ou étrangers d’y inscrire leurs tournages. L’atmosphère est conviviale, en marge de l’agitation de la Croisette : chaque région expose photos et documents vantant les mérites de son territoire, les expériences se racontent, les informations s’échangent.
La Ville de Strasbourg, qui compte désormais une superproduction américaine à son pedigree avec Sherlock Holmes 2, distribuera dès samedi, sur le stand Film France, un document illustré relatant le souvenir mémorable de ce tournage d’envergure. Georges Heck, le responsable du département audiovisuel et cinéma de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg, espère surfer sur cette expérience :
« Nous ne venons pas les mains vides : l’expérience Sherlock Holmes 2 est un atout important pour nous. Strasbourg a prouvé qu’elle avait le savoir-faire pour accueillir un pareil tournage, en matière d’infrastructures, de logistiques ou de techniciens, il s’agira de le faire savoir ».
Mais l’expérience fait-elle tout ? Surtout si au final, seules 23 secondes à peine sont retenues dans le montage final, quel sens donner à l’engagement de la Ville dans cette superproduction ? Des questions auxquelles la municipalité n’a pas répondu, car l’important, c’est que le nom de Strasbourg soit mentionné… et que tout un petit monde travaille. Les retombées de Sherlock Holmes 2 ont été estimées à 1,8 million d’euros, pas mal pour deux jours de tournage. Et puis, on n’invite pas Hollywood tous les jours en Alsace. Car la compétition est féroce entre les régions et les villes françaises. D’autres collectivités entendent bien, elles aussi, se faire valoir sur la Croisette. Estelle Zimmermann, chargée du bureau d’accueil des tournages de la Ville et de la CUS, a sa petite idée pour faire briller la capitale alsacienne :
« Strabourg et la Région Alsace travaillent main dans la main et proposent deux fonds de soutien cumulables – jusqu’à 100 000€ pour la CUS et jusqu’à 150 000€ pour la Région – ce qui nous place en 3e position, parmi toutes les régions, sur ce plan-là ».
Du côté des atouts, Strasbourg dispose également de décors encore peu exposés sur grand écran, d’une ligne TGV et d’une écurie de 284 techniciens professionnels.
Baisse des jours de tournage à Strasbourg
Après une baisse du nombre de jours de tournages dans la Ville (132 jours en 2011, contre 170 en 2010 et 200 jours en 2009), Strasbourg espère attirer le regard des producteurs présents à Cannes. Une vingtaine de rendez-vous attend pour l’heure les représentants des collectivités, des réunions et rencontres avec leurs homologues et les institutions venues faire connaître les méthodes de tournage en leurs murs (le ministère de la Justice, par exemple, vient exposer les procédures de tournage au sein des tribunaux français).
Bande annonce de Tous les soleils, tourné à Strasbourg et en Alsace
Le film a été tourné en 2010 par Philippe Claudel.
Alors que le long métrage de fiction Vandal de Helier Sisterne vient de s’achever à Strasbourg, huit projets de longs métrages et 40 autres projets (18 documentaires et 14 courts métrages dont trois d’animation) ont fait leur demande au fonds de soutien de la Ville, dont la prochaine commission consultative aura lieu en juin. Reste à vérifier si l’édition 2012 du festival de Cannes suscitera de plus amples désirs encore.
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