L’état d’urgence a donné lieu à 52 perquisitions administratives autorisées par le préfet et 6 assignations à résidence notifiées depuis sa mise en place dans la nuit du 13 au 14 novembre dernier. Pour autant, il n’est pas question de créer un parquet anti-terroriste à Strasbourg, mais « peut-être une antenne locale du parquet parisien », selon Michel Senthille, procureur de la République de Strasbourg.
C’est l’une des conclusions des chiffres de la délinquance de l’année 2015, présentés par Michel Senthille, procureur de la République, Stéphane Fratacci, préfet du Bas-Rhin et les représentants des forces de l’ordre. Suite au décret instaurant l’état d’urgence, qui devrait être reconduit au moins trois mois de plus, plus 378 militaires ont été appelés en renfort pour assurer une présence physique et permettre la tenue du Marché de Noël, mais aussi la remise en place des contrôles aux frontières.
À la frontière justement, 1 049 agents ont réalisé 130 000 contrôles sur les six dernières semaines de l’année 2015, qui ont engendré 870 refus d’entrée sur le territoire et 37 placements en garde à vue. Si ces contrôles aux frontières n’ont pas spécialement permis de découvrir des échanges frauduleux, ils permettent surtout de savoir qui franchi le Rhin quotidiennement. La collaboration entre les forces policières et judiciaires a permis 73 signalements de mineurs potentiellement « radicalisés » grâce à une cellule de veille et un numéro vert.
Des filières de trafic de drogue démantelées
Les forces de l’ordre ont aussi été très mobilisées par la lutte contre le trafic de drogue et ont augmenté le nombre de contrôles de 14%. Dans le Bas-Rhin, 320 kg de cannabis, 35 kg d’héroïne et 6 kg de cocaïne en plus d’une centaines de kilos de produits de coupe et des armes ont été saisi par les services de police pour un total de 1,6 millions euros. À titre de comparaison, la police judiciaire a saisi 900 kg de résine de cannabis, contre 643 en 2014, ainsi que 6,7 kg d’héroïne, 8,9 kg de cocaïne sur l’ensemble de l’ex-région Alsace. Ces chiffres laissent supposer que la circulation de drogue dans la région est bien plus importante.
Au cours de l’année, plusieurs filières de trafic de stupéfiants en provenance du Maroc et de l’Espagne ont été démantelé. La prise des « avoir criminel », c’est-à-dire l’argent, mais aussi des véhicules ou bijoux issus du trafic illégal a un effet plus dissuasif que l’incarcération seule. Le montant de ces saisies a triplé en un an.
Un peu moins de morts sur les routes
Concernant les chiffres de la sécurité routière, la préfecture dénombre 35 morts contre 49 dans le Bas-Rhin l’an dernier, « presque tous dus à l’alcool », dixit le préfet. Une tendance qui va à l’inverse des résultats nationaux, puisque la mortalité a augmenté de 2,4% (3 464 tués).
Autre point de satisfaction, une baisse « significative » du nombre de cas de violences commises au sein des familles, qui s’explique par une hausse du nombre de dénonciations. Cependant, les violences et atteintes aux personnes et aux biens se maintiennent (7 908 au total contre 7 713 l’an dernier), la majorité des cas se produisant sous l’emprise d’alcool et/ou de drogues. Parmi celles-ci, on dénombre 528 plaintes pour agression sexuelle. Par ailleurs, les services de police ont réalisé environ 2000 interventions pour tapage nocturne et ivresse publique confondus.
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