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Réunis en AG, cheminots, salariés du privé et étudiants évoquent une « convergence des luttes »

Une assemblée générale s’est tenue mardi 3 avril en fin de matinée devant la cantine de la SNCF à Strasbourg. Des cheminots en grève, mais aussi des étudiants et des salariés de sous-traitants de l’entreprise ferroviaire étaient présents. Ils espèrent faire converger les luttes contre une « attaque globale des services publics ».

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Réunis en AG, cheminots, salariés du privé et étudiants évoquent une « convergence des luttes »

Une centaine de personnes étaient réunies devant la cantine strasbourgeoise de la SNCF. Mardi 3 avril, en fin de matinée, elles participaient à une assemblée générale. L’objectif : organiser la lutte contre les réformes de la SNCF, de l’orientation post-bac mais aussi contre les conditions de travail chez certains prestataires privés de la SNCF. Des salariés de l’entreprise de nettoyage Derichebourg Propreté et de NewRest étaient aussi présents sur place.

Une centaine de personnes ont assisté à l’assemblée générale du mardi 3 avril, devant la cantine de la SNCF (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)

« Nous ne restons pas dans notre coin »

Maxime Kieffer, délégué syndical CGT, apprécie la venue des étudiants et des travailleurs du privé :

« Notre objectif, c’est d’abord de rassembler tous les cheminots. On en est loin aujourd’hui. Mais nous voulons aussi faire converger les luttes. Des travailleurs de la restauration ferroviaire et d’une entreprise de nettoyage sont présents. Des étudiants sont aussi venus. Avec eux, nous allons tracter et informer les usagers vers 14h aujourd’hui. On doit aussi montrer au grand public que nous ne restons pas dans notre coin. On est là pour parler de la réforme à ceux qui prennent le train tous les jours. »

L’assemblée générale s’est terminée peu avant 13 heures.

« On fait face à une attaque globale contre les services publics »

Vers 13 heures, la réunion se termine. La fumée du barbecue se fait plus épaisse. L’odeur des merguez devient plus forte. Le haut-parleur est éteint après le discours de quelques étudiants. Il y a un lycéen, grand et cheveux longs. Il reste plus discret. Ses deux camarades étudient les sciences sociales et la philosophie à Strasbourg. L’apprenti-philosophe explique la démarche des étudiants sur place :

« Nous sommes venus pour montrer notre solidarité avec les cheminots. Il s’agit de s’organiser, de travailler ensemble parce qu’on fait face à une attaque globale contre les services publics. Les assemblées générales nous permettent de discuter de points très pratiques, comme la communication entre les lycéens, les étudiants et tous les travailleurs mobilisés, comme les éboueurs, les cheminots, les salariés de Carrefour… »

L’assemblée générale se termine avec un barbecue.

Les conditions de travail dégradées chez les sous-traitants

Sans gilet syndical, un salarié de Newrest, une entreprise de restauration ferroviaire, regarde autour de lui. Ses collègues ne sont pas là. Pour lui, la grève pourrait avoir lieu en décalage avec la mobilisation des cheminots :

« Les syndicats nous ont proposé de venir lorsque les trains sont supprimés, pour que nos heures soient payées. On est appelé à faire grève lorsque les trains roulent. C’est la seule façon de faire remarquer notre mobilisation. »

Mais ce travailleur ne s’attarde pas sur son cas et ses revendications salariales. Il dénonce aussi les conditions de travail qu’il observe chez les sous-traitants de la SNCF, comme l’entreprise Derichebourg Propreté. Deux agents de nettoyage de la firme sont présents sur place. Tous deux tiennent à garder l’anonymat quand ils parlent de leur quotidien :

« Le matériel qu’on nous donne est défectueux. On utilise des gants bien trop fins lorsqu’on doit nettoyer les sanitaires. J’ai dû demander des chaussures de sécurité à mon chef, parce que cela faisait cinq ans que j’utilisais celles du prestataire précédent. Et puis les chariots que l’on utilise sont aussi mal protégés… »

En février 2018, le syndicat CGT des cheminots dénonçait déjà les « conditions [de travail] les plus difficiles » endurées par les salariés de l’entreprise Derichebourg :

Ce tract de la CGT-cheminots demande « l’amélioration globale des conditions de travail des salarié(e)s chargés de la propreté et du nettoyage » (Document Remis)

Vers 14 heures, près de 150 étudiants manifestaient devant la gare de Strasbourg en soutien aux cheminots. Au Palais Universitaire, les jeunes engagés ont invité les cheminots à venir à l’assemblée générale prévue à midi, mercredi 4 avril. À 16h, des cheminots ont promis d’assister à la projection du film « The Navigators ». A l’écran, les spectateurs pourront assister à un drame réalisé par Ken Loach. C’est l’histoire de quatre ouvriers du rail, qui doivent faire face à l’ouverture à la concurrence.

 


#Convergence des luttes

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