Charles Pasi fait partie de la longue liste des artistes français bien trop méconnus sans qu’on sache pourquoi. Plus de 10 ans déjà qu’il traîne son blues jazzy dans toutes les salles et sur toutes les scènes possibles. À ses débuts, le voir arriver sur scène pouvait prêter à sourire : chemise blanche, gel dans les cheveux et physique de jeune premier, rien dans son apparence ne laisse présager la suite. Et la suite, c’est un homme à la voix éraillée et au groove incroyable, un joueur d’harmonica hors pair et un talent brut capable de faire danser et d’émouvoir tour à tour.
Jazz-blues farouchement exigeant
Alors pourquoi Charles Pasi n’a-t-il pas les médias à ses pieds ? Parce qu’il n’en a que faire. Il préfère l’exigence aux compromis, la liberté aux contraintes, l’indépendance au rouleau compresseur de l’industrie. Des qualités qui se retrouvent dans tous ces albums, et a fortiori dans Bricks, dernier album en date. Entre arrangements riches et pointus et sessions plus intimes, on y retrouve l’harmonica, mais aussi beaucoup de piano et de saxophone, et l’esprit résolument urbain à travers les touches de soul et de groove qui transparaissent de partout.
On sent Paris, on sent New York. La ville, fil rouge de l’opus, est prise comme symbole de dualité. À la fois lieu de joies et de dangers, de stabilité et de violence, Charles Pasi décide de jouer sur autant de nuances dans ses chansons. Et fournit ainsi son album le plus ambitieux.
Blue Note ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Le plus célèbre des labels jazz a signé Charles Pasi pour 3 albums. Aucun Français avant lui n’avait réussi cette prouesse. Neil Young lui-même l’adoube en 2016 en le choisissant personnellement pour ses premières parties françaises. Et le public non plus n’a aucune chance de se tromper. Avis au public de Django : voir Charles Pasi, c’est ressortir de la salle le sourire aux lèvres avec l’assurance d’avoir vécu un grand moment de musique live.
Folk sauvage et grands espaces
Sans compter la merveilleuse première partie, qui sera assurée par The Wooden Wolf en version duo. Loin de l’esprit urbain de Charles Pasi, (voir nos précédents articles) c’est dans les grands espaces qu’il faudra s’attendre à voyager en prélude à la soirée. Plus sombre mais tout aussi éraillé, l’univers sauvage et intimiste de The Wooden Wolf sera le contrepoint parfait. Même liberté, même farouche indépendance…
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