La situation financière de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) a été longuement débattue lors du conseil de l’EMS du vendredi 7 février. Un rapport attendu de la chambre régionale des comptes, reprenant ses observations définitives sur la situation financière de la collectivité, a suscité de vives réactions dans les rangs de l’opposition.
Dans sa tonalité, le rapport reste pourtant rassurant, en reconnaissant d’emblée une « situation financière plutôt équilibrée ». Dans le détail, la chambre souligne que la collectivité engrange de meilleures recettes fiscales depuis 2018, et que ses charges de gestion augmentent moins que prévu. Elle le résume d’une phrase dans son texte : « La capacité d’autofinancement qui résulte de ces évolutions a permis de financer les investissements en maintenant l’endettement à un niveau maîtrisé. »
Elle note aussi que la stratégie sur l’énergie en matière de « gestion patrimoniale » est « cohérente avec le diagnostic que dresse l’Eurométropole sur l’état dégradé et énergivore de son patrimoine ». Le rapport souligne aussi l’efficience financière de la régie publique d’eau, « performant et peu coûteux », permettant « d’importants excédents ». Elle recommande tout de même à l’EMS « d’actualiser la programmation des dépenses d’investissement prévues pour la gestion de l’eau potable ».
Masse salariale en cause
La chambre régionale des comptes souligne la nouvelle politique en matière de ressources humaines de l’EMS. Avant les élections de 2020, le précédent exécutif eurométropolitain avait eu recours à plus d’externalisation et avait procédé à la suppression de 376 postes, pour limiter l’augmentation de sa masse salariale à 2,4% entre 2015 et 2019 (passant 324 millions d’euros (M€) à 332 M€ en quatre ans).
Depuis 2021, l’EMS opère un changement de stratégie complet, en procédant à la création de 300 postes. La chambre note ainsi une augmentation du coût de la masse salariale de 11,6% entre 2020 et 2023. Le rapport épingle en revanche l’EMS sur son « recours croissant aux agents contractuels pour occuper des emplois permanents », en précisant à l’attention de l’agglomération que ses embauches doivent être justifiées par un processus de recrutement « formalisé ».
L’autre critique forte du rapport concerne l’endettement de la collectivité : la Chambre des comptes considère que les « orientations pluriannuelles » de l’EMS pourraient la conduire à dépasser son seuil de désendettement à l’horizon 2027 (délai de 12 ans). La collectivité s’inscrirait ainsi en faux, à l’aune des objectifs fixés par la loi de programmation des finances publiques de 2023. « En conséquence, la chambre recommande à la métropole de réviser sa programmation pluriannuelle des investissements pour l’adapter à ses ressources prévisionnelles », remarque l’institution.
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