Cohue assurée à partir de ce matin aux abords du Parc des expositions de Colmar, où près de 50 000 visiteurs sont attendus à la Foire Eco-bio de Colmar, l’un des plus gros événements de l’année dans la capitale haut-rhinoise, (loin) derrière la Foire aux vins début août. Pendant cinq jours – à partir d’aujourd’hui jeudi et jusqu’à lundi, le lieu se transforme en une véritable université populaire où les alternatives écologiques et solidaires sont au cœur du programme. Un positionnement militant qui n’a pas été galvaudé au fil des années. C’est ce dont se félicite Maurice Wintz, président d’Alsace Nature et habitué de la Foire:
« Ce qui me semble intéressant, c’est que la promotion d’alternatives au modèle dominant est toujours présente à la Foire. L’esprit engagé des débuts n’a pas été oublié et la Foire n’est pas devenue un simple salon de produits à la mode. Ce qui me motive à venir cette année : la présence notamment de Serge Latouche (voir plus loin), qui remet en cause le principe de croissance économique : une option intéressante dans le contexte actuel, où la seule solution évoquée par les décideurs pour lutter contre la crise est justement la croissance. »
Outre l’économie et les alternatives concrètes au modèle capitaliste, le thème central de la Foire 2012 est « la ville en éco-transition ». Sur le site internet de la Foire, on peut lire notamment :
« Depuis 2006, la population urbaine a dépassé le seuil de 50% de la population mondiale. L’Afrique et l’Asie conservent encore une population rurale importante mais pour combien de temps s’ils continuent d’appliquer le modèle occidental ? Dans ces villes, surtout dans les grandes mégalopoles, se concentrent souvent la misère sociale et les catastrophes écologiques, serait-ce inéluctable ? Des visionnaires ont décidé de répondre non. Ils avancent des propositions et mènent des expériences grandeur réelle. Elles se nomment villes en transition [ndlr : la commune d’Ungersheim, en Alsace, s’est déclarée comme telle en octobre 2011], villes lentes, leur grande originalité : essayer de réconcilier l’Homme et la planète. En 2012, nous choisissons de mettre en valeur tous ces projets de villes en éco-transition, mais au-delà nous continuons, comme chaque année, notre exploration des alternatives qui nous conduisent au « mieux être » plutôt qu’au « toujours plus ». »
Serge Latouche et sa « décroissance comme projet urbain »
Pour évoquer ces sujets et d’autres, la foire accueille notamment Jean Ziegler dont le dernier ouvrage Destruction massive. Géopolitique de la faim fait un lien clair entre le mode de vie et l’agriculture occidentale et la famine dans les pays d’Afrique. Un autre invité de marque, Serge Latouche, professeur d’économie à l’Université Paris-Sud et « objecteur de croissance » s’exprime aujourd’hui (jeudi) lors d’une conférence sur « la décroissance comme projet urbain » (à 17 heures). Il doit également débattre avec Coline Serreau, dont trois films sont projetés aujourd’hui, des questions abordées dans le célèbre « Solutions locales pour un désordre global » (13h30). La bande-annonce de ce film :
Cette année, la Belgique est par ailleurs le pays invité. Luc Schuiten, illustrateur et architecte visionnaire bruxellois, en est l’un des représentants, avec son exposition « Cité végétale » (vernissage jeudi à 10h30). A noter encore, la venue vendredi des Toulousains de Zebda, qui présenteront leur tout nouvel album (concert au Théâtre de plein air à 20 heures). Des membres du groupe participeront à la table ronde du matin sur « la diversité urbaine ou comment vivre ensemble dans l’altérité ».
Ateliers et garderie pour enfants
Des dizaines d’autres thèmes seront abordés: l’impact de la disparition progressive des abeilles, la communication non violente, les circuits de consommation courts, vivre sans huile de palme, l’enseignement Steiner et Montessori, le nucléaire et Fukushima, la vinification bio, etc. Des ateliers pour enfants (poterie, Kapla, cyclo-tour, fabrication de pain, osier…) et même une garderie pour les 3-6 ans (deux heures maximum), des dégustations de vins, des ateliers culinaires devraient encore terminer de convaincre les moins sensibilisés aux problématiques environnementales.
Toutes les infos pratiques sur le site de la Foire
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