Visuellement, ils font presque partie du panorama de la place Kléber. Chaque 30 du mois, des « cercles de silence » se sont tenus depuis 2008 pour protester contre le placement d’étrangers sans titre de séjour dans des centres de rétention administrative. Le prochain Cercle de silence est prévu samedi 30 septembre à 18h, toujours au centre de la place Kléber.
Le déroulé est simple : les manifestants, tracts en mains, se disposent en cercle, suffisamment visible pour que les passants se rendent compte qu’il se passe quelque chose. Ce rassemblement mutique ne dure qu’une trentaine de minutes. À l’issue cette fois, les militants débattront de la pertinence de cette forme de protestation, qui attire de moins en moins de participants.
D’une centaine à quinze personnes
« Dans les premiers temps, on était facilement une centaine », raconte l’un des organisateurs de ces cercles de silence, Pierre Greiber. « Maintenant, c’est plutôt 15 ou 20. » Même si ce constat porte à croire que l’enthousiasme s’érode, Pierre Greiber reste convaincu que ces manifestations silencieuses sont utiles :
« Je crois qu’on touche quand même des curieux avec nos tractages. Et puis, je ne vois aucune raison politique d’arrêter puisque la situation des réfugiés ne s’est pas améliorée. Elle continue de s’aggraver même. Quant à la forme, s’il existe une forme de militance qui soit efficace pour faire bouger le gouvernement, je veux bien être prévenu. »
La plupart des participants aux cercles de silence sont également engagés dans d’autres collectifs ou associations venant en aide aux étrangers, aux migrants ou aux réfugiés. C’est le cas pour Pierre Greiber, qui est également co-président de la Cimade Grand Est. Pour lui, comme pour d’autres militants, le Cercle de silence est un outil parmi d’autres, qu’ils rechignent à abandonner.
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