Selon un membre de l’association Foyer notre dame, plus de 520 réfugiés en provenance d’Ukraine ont demandé de l’aide à la Ville de Strasbourg depuis lundi le 7 mars. Au centre d’accueil de la Bourse, place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, les réfugiés ukrainiens peuvent s’enregistrer auprès des services de l’État. Ils ont aussi accès à des ressources pour leur logement ainsi qu’aux services médicaux et psychiatriques.
À l’intérieur du centre, les réfugiés sont invités à suivre un circuit. Après s’être rapidement restaurés, à proximité d’un espace où les enfants peuvent jouer, ils attendent qu’une personne de l’Association Foyer Notre Dame leur détaille les ressources disponibles dans leur situation. Ils peuvent ensuite consulter des médecins et des psychologues de la Croix Rouge. Selon les premières observations, peu de réfugiés doivent soigner des blessures de guerre, en revanche beaucoup de femmes enceintes ont été accueillies.
L’afflux est tel qu’une queue d’environ 50 personnes s’était formée à l’extérieur du centre. La Ville prévoit d’installer des tentes pour protéger ces personnes pendant qu’elles attendent.
Strasbourg, un refuge temporaire
Alina Tatarenko, membre du l’association PromoUkraina, mobilisée depuis l’invasion russe pour mettre en place des filières de soutien à Strasbourg et vers l’Ukraine, détaille :
« Nous sommes reconnaissants pour ce soutien de la Ville de Strasbourg et à tous les Strasbourgeois qui accueillent, aident et reçoivent des Ukrainiens chez eux. Malheureusement, cette crise va durer et nous avons besoin que ce soutien continue. Nous avons encore besoin de logements, de vêtements et d’aide pour accompagner nos enfants vers l’école française. »
Interrogés par Rue89 Strasbourg, la plupart ont exprimé leur souhait de retourner en Ukraine à la fin du conflit. Valeria Rozhdestvenska, journaliste ukrainienne d’une trentaine d’années, est venue de Bucha, près de Kiev, avec sa mère Svitlana Protsyk :
« On ne voulait pas partir. On était heureux là-bas mais le silence a disparu, il n’y a plus que le bruit des bombes. Je suis restée dans le sous-sol de notre maison pendant neuf jours et pour rejoindre la Pologne, j’ai dû marcher entre six et huit heures. Je n’ai pas vu ma fille de 5 ans depuis un mois, au moment de l’invasion, elle était en Turquie avec mon ancien mari. »
Nastya Levashova, jeune femme ukrainienne, souhaite également retourner dans son pays dès que la guerre sera terminée :
« Je suis partie dès le lendemain de l’invasion, après le premier bombardement. J’ai rejoint la Pologne en voiture, mais nous avons dû faire la queue pendant cinq heures à pied… Puis la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne… et désormais la France. J’espère que la justice triomphera et que la Russie paiera. L’Ukraine est en train d’être détruite. Je crains qu’il n’y ait plus rien quand j’y retournerai. »
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