Depuis début octobre environ 45 personnes dont une vingtaine d’enfants et un bébé de cinq mois dorment dehors en face du parking Ducs d’Alsace, près de la station de tram éponyme au nord-ouest de Strasbourg. Ces demandeurs d’asile récemment arrivés en France sont en majorité originaires d’Albanie, de Géorgie pour d’autres. Certaines familles rapportent avoir déjà tenté leur chance en Allemagne.
Les Canonniers, un lieu qui devient emblématique
Dans le quartier du Neuhof au sud de Strasbourg, une cinquantaine d’autres demandeurs d’asile ont reconstitué un campement rue des Canonniers. Alors que Rue89 Strasbourg y dénombrait huit tentes fin octobre, l’association Médecins du monde en a recensé une quinzaine lors de sa dernière maraude début novembre.
Ce lieu est devenu un point de ralliement à plusieurs reprises. Les sans-abris y sont visibles, de nombreux riverains se sont montrés solidaires et d’autres familles ont par le passé obtenu un hébergement en s’installant ici, même si cela a pris parfois plusieurs semaines, notamment lors de cet été 2018. De l’autre côté du mur se trouve l’ancien hôpital militaire Lyautey, où 146 places ouvertes lors du plan hivernal 2017-2018 ont été pérennisées.
Le 24 octobre, la préfecture a déjà démantelé un campement quai de Malte, près de l’Hôtel du Département, constitué au début de l’été. La « trentaine de ménages » a été relogée à l’hôtel à Strasbourg ou dans le Grand Est.
« Flux migratoires toujours soutenus »
La préfecture assure chercher des solutions pour les nouveaux campeurs dans « le contexte de la saturation des dispositifs d’hébergement dédiés à la demande d’asile dans le Bas-Rhin, en raison de flux migratoires toujours soutenus » :
« La situation des personnes présentes sur le site de la rue des Canonniers et au parking Ducs d’Alsace fait l’objet d’une attention particulière de la part des services de l’État et de la Ville de Strasbourg qui examinent les moyens pouvant être mobilisés en fonction de leur situation administrative et familiale. »
Si les familles sont à chaque fois différentes, la situation donne l’impression d’un éternel recommencement, mois après mois, années après années. Derrière la Gare se sont même des terrains vides qui ont été grillagés fin 2017 pour que plus personne ne s’y installe. La médiatisation de l’existence de ces bidonvilles accélère parfois leur démantèlement et les propositions de relogement, même si cela n’a rien d’automatique.
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