La lettre commence avec une citation d’Emmanuel Macron, alors que le président de la République était en campagne pour sa réélection : « Je veux partout, et c’est l’immense travail que vous aurez à conduire, des hébergements d’urgence. Je ne veux plus de femmes et d’hommes dans les rues. » Mais pour le Secours populaire français du Bas-Rhin et Médecins du monde, cette promesse est restée lettre morte.
Dans un courrier adressé à la préfecture du Bas-Rhin, à la Ville de Strasbourg et à la Collectivité d’Alsace, les deux associations engagées dans l’aide caritative et sociale regrettent que « face aux personnes sans-abris et ces familles qui n’aspirent qu’à avoir un toit sur la tête et mener une vie paisible, la seule réponse apportée est d’attendre une décision de justice pour mener une opération d’évacuation par la police après des mois d’enlisement et d’aggravation des situations des personnes (notamment en termes de santé, scolarité, insertion…). »
Politique « inhumaine et inefficace »
Les deux associations font référence notamment aux évacuations des campements qui étaient place de l’Étoile en 2022, à celui de la Meinau, près du parc Krimmeri qui a été évacué avant de se reconstituer et à celui du Glacis, derrière la gare, qui est actuellement dans sa dernière phase judiciaire.
Cette gestion visant à démanteler les camps les uns après les autres, écrivent les association, « demeure incompréhensible pour les acteurs de terrain. Au-delà de l’inhumanité de cette politique, nous dénonçons également son inefficacité ».
La lettre se conclut par un appel aux collectivités et à la préfecture à « construire une réponse collective rapide et concertée avec les acteurs de terrain pour apporter une réponse à la mesure des drames humains auxquels font face aux quotidiens nos bénévoles ».
Dans un communiqué, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a répondu qu’elle partageait « le constat alarmant d’un système d’hébergement à bout de souffle ». Elle assure que la Ville est aux côtés « des habitants, des associations et de leurs bénévoles qui doivent chaque jour faire face à des situations indignes sans jamais voir le cercle vicieux se rompre ». La maire « réitére [sa] demande de créer un comité de suivi rassemblant l’État, les collectivités et les associations de terrain ».
À l’heure de publier cet article, la préfecture du Bas-Rhin et la Collectivité d’Alsace n’avaient pas réagi à l’interpellation des associations.
Chargement des commentaires…