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Caddie, 140 salariés, en cessation de paiement

Le fabricant alsacien de chariots de supermarchés, Caddie, s’est déclaré lundi matin en cessation de paiement. L’entreprise de 140 salariés sollicite un redressement judiciaire auprès de la justice, afin d’intéresser de nouveaux investisseurs.

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Caddie, 140 salariés, en cessation de paiement

Les syndicats de Caddie ont indiqué dans un communiqué publié lundi 3 janvier que l’entreprise alsacienne spécialisée dans les chariots de supermarchés était en cessation de paiement. L’annonce a été faite par la direction lors de la réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) de l’entreprise vendredi 31 décembre.

Contacté, le P-DG de l’entreprise, Stéphane Dedieu, a confirmé cette information en la justifiant par la crise sanitaire, qui a rendu la situation financière de l’entreprise intenable :

« En raison du Covid, nos ventes à l’export se sont effondrées, or elles représentent environ 70% de notre clientèle. Nous étions autour de 22 millions d’euros de chiffre d’affaires, voire 30 en 2017. Mais en 2020, nous n’étions plus qu’à 15 millions d’euros, et en 2021, nous terminons autour de 12 millions d’euros. Notre seuil de rentabilité est à 18 M€. Cette crise sanitaire a multiplié les coûts des matières premières. Avant, je payais l’acier autour de 575€ la tonne. En 2021, c’était autour de 1 200€ la tonne… Nos marges se sont évaporées et nous avons dû livrer des chariots aux prix auxquels nous nous étions engagés… »

Caddies Photo : Yann Gar / FlickR / cc

« La trésorerie ne suit plus »

En outre, l’entreprise a dû faire face à plusieurs difficultés liées à sa réorganisation interne, et notamment son déménagement du siège social de Drusenheim vers Dettwiller, comme le détaille Stéphane Dedieu :

« Plusieurs salariés ne voulaient pas changer de site, nous avons dû faire un plan de sauvegarde de l’emploi qui a mis du temps à démarrer… À la réinstallation des lignes de production à Dettwiller, on a rencontré des problèmes techniques qui ont allongé les temps de fabrication… À un moment, la trésorerie ne suit plus même si nous avons sollicité, et obtenu, un prêt garanti par l’État (PGE). »

Dans leur communiqué, les syndicats se déclarent « choqués » par cette annonce, alors que l’entreprise s’était déjà séparée d’une quarantaine de salariés au printemps. Caddie compte encore 140 salariés, selon la direction. Les syndicats estiment avoir été tenus à l’écart de la situation financière de l’entreprise et auraient aimé être « assurés de l’utilisation des fonds du PGE par les dirigeants et actionnaires. »

Le tribunal de Saverne devrait accorder mardi 4 janvier une période de redressement judiciaire à Caddie. Des administrateurs seront alors nommés en attendant que des investisseurs se dévoilent dans les prochaines semaines. Stéphane Dedieu est optimiste :

« Notre outil industriel est bon, notre marque est très réputée et nous disposons d’excellents salariés. Nous devrions être en mesure d’intéresser des investisseurs. Il faut voir cette étape comme un nouveau départ. »

Ce n’est pas la première fois que Caddie prend un « nouveau départ ». En 2014, l’entreprise avait été reprise à son actionnaire historique par Stéphane Dedieu et en 2018, ce dernier avait cédé 70% de ses parts à l’industriel polonais Pomix.


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