Laboratoire de cinéma expérimental, devenu le dernier centre de ressource autour de la pellicule dans le Grand Est, Burstscratch se prépare à rejoindre les archives après plus de trente année d’activisme en faveur du cinéma indépendant argentique. Mais avant, l’association invite plusieurs artistes pour un événement éphémère appelé « Les Boîtes de la Nuit », à la Salle des Colonnes samedi 10 septembre. L’association invite également les amateurs à la projection de « Darkness, Darkness, Burning Bright », un film développé à la main en 16 mm, en présence de la réalisatrice Gaëlle Rouard, mardi 13 septembre à 20h au cinéma Star.
Samedi, les Boîtes de la Nuit mêle plusieurs boîtes de nuit en une, avec des ambiances musicales variées, des corps qui dansent et des mises en scènes lumineuses. Le concept est porté par les DJ Yan Beigbeder, Jérôme Noetinger et Guillaume Laidain, accompagnés des danseuses Marie Cambois et Lottus Eddé Khouri, des projections et interventions lumineuses de Gaëlle Rouard et de Christophe Cardoen.
Dans cette performance aux arts multiples qui questionnera la notion même de dancefloor, où les sons iront de la disco not disco à la no wave en passant par le highlife et toutes les formes de wave (new wave, dark wave, cold wave…), Marie Cambois et Lottus Eddé Khouri seront mêlées au public pour « questionner les époques musicales et en extraire des mouvements de danse. » Les mouvements captés, associés à ceux des clubbers, serviront de matière pour des projections cinématographiques ou lumineuses.
Pas de reprise de Burstscratch
Laboratoire, centre d’expérimentation et de ressource pour les artistes cinématographiques, l’association Burstscratch cesse ses activités. Fondée en 1994 et tenue à bout de bras par ses cofondateurs, Laurent Berger et Silvi Simon, l’association n’a pas trouvé de repreneurs. Le studio situé rue de la Klebsau au Neuhof a été vidé de ses projecteurs et de ses bacs de développement, ces équipements témoins d’une autre époque, dont certaines pièces sont uniques, ont été confiés à d’autres laboratoires en mesure d’en prendre soin.
Artiste travaillant avec la lumière, Silvi Simon s’est résolue à mettre fin à cette aventure de plus de trente ans :
« Certes, les outils numériques ont pris beaucoup de place dans le cinéma, mais la création argentique est encore très active. C’est surtout la lourdeur administrative qui était devenue intenable pour notre association. Chaque demande de subvention nous prenait un temps fou, pour des montants très faibles et ensuite il fallait produire un rapport d’activité… On n’y arrivait plus. Mais Burstscratch a organisé des festivals, proposé des projections, soutenu des artistes et des créateurs uniques… Je suis très fière de tout ce qu’on fait pendant toutes ces années. Si des gens veulent reprendre cette activité, qu’ils ou elles me contactent. »
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