Franck Julich ne s’imaginait pas un jour quitter la maison qu’il a retapée, impasse Mercière à Niederhausbergen. Sa famille habite depuis cinq générations dans ce village au nord-ouest de l’Eurométropole de Strasbourg. Son plan pour la vie était simple : installer sa brasserie artisanale sur un terrain familial et vivre en circuit court avec sa femme Imène et ses trois enfants. Mais c’était sans compter les plans du maire du village, Jean-Luc Herzog, lequel ne veut pas d’une brasserie sur ce terrain, qu’il destine à de futures activités municipales.
Pour le maire, vice-président de l’Eurométropole à l’artisanat, la brasserie doit s’implanter dans une zone artisanale, à l’extérieur du village et qu’importe si le projet prévoit une boutique et un tiers-lieu pour les habitants. Face au blocage et au harcèlement administratif et judiciaire du maire, Franck et Imène Julich se sont résolus à quitter Niederhausbergen, la mort dans l’âme après avoir fait le constat qu’ils n’avaient ni le temps ni l’énergie pour mener une guerilla judiciaire contre Jean-Luc Herzog.
Ils ont trouvé une ferme à Cosswiller, près de Wasselonne, qui leur permettrait d’héberger à la fois leur domicile et une brasserie suffisamment grande. Franck et Imène Julich prévoient également d’y créer une boutique dédiée aux circuits courts et un refuge de campagne pour accueillir des stammtischs sur les savoirs anciens et des soirées pour les habitants des environs. Le site permettrait même d’accueillir, plus tard, une micro-malterie biologique.
Avec 130 000€, sauvez le brasseur
Pour acheter la ferme, le couple va revendre sa maison de Niederhausbergen et contracter un prêt-relais. Mais le déménagement, la rénovation et le raccordement de la brasserie aux réseaux d’assainissement sont hors de portée de l’entreprise artisanale. Le développement exponentiel de l’activité (de 100 à 700 hectolitres en quatre ans) permettait de financer une extension en douceur sur le terrain familial voisin, pas le déménagement dans une ferme relativement isolée.
En outre, les installations actuelles dans la cour de leur propriété à Niederhausbergen ont un caractère transitoire : l’autorisation municipale pour les chapiteaux qui abritent les cuves n’est valable que jusqu’en août et, compte-tenu de la dégradation de leurs relations avec le maire, Franck et Imène Julich craignent d’être contraints à tout démonter s’ils n’ont pas déménagé avant.
Du coup, Franck et Imène Julich font appel à tous leurs soutiens pour les aider dans ce projet. Ils ont mis en place un financement participatif avec deux paliers. Avec 70 000€, Franck et Imène Julich parviendront à déménager les cuves, à les installer à Cosswiller et à raccorder la grange aux réseaux d’assainissement et d’électricité. Le couple espère que les soutiens exprimés pendant l’été et ensuite se mobiliseront suffisamment pour atteindre 130 000€. Avec cette somme, La Mercière pourra installer une unité de brassage supplémentaire ainsi qu’une laveuse de fûts automatique.
La campagne de financement doit durer jusqu’à mi-mars. Elle est hébergée par le site Bulb in town, qui se spécialise sur les projets de d’économie solidaire et durables. Une soirée de lancement est prévue samedi au Local, un bar de la Krutenau alimenté en bières de la Mercière, à Strasbourg.
Aller plus loin
Sur Bulb In Town : soutenir la brasserie La Mercière
Chargement des commentaires…