Depuis plusieurs mois, l’artiste Disco Invaders, c’est son pseudo – il refuse d’être nommé, parcourt les villes et les places de France avec ses petits miroirs et sa colle, pour transformer ce qui peut l’être en boules à facettes. Cette emblème du disco a le pouvoir de suggérer à toute personne passant devant de remuer quelque peu son postérieur…
Illustration place de la République à Strasbourg, où l’artiste a décoré début novembre un pilier près du passage piéton menant vers la place Broglie début novembre.
En mai, il avait également décoré une boule près du monument aux Morts, une sur la rambarde du pont Saint-Guillaume et une autre au bout de la Grand’Rue. Mais ces boules à facettes ont déjà disparu, elles sont assez fragiles.
Le but : faire du bruit dans l’espace public
Contacté, Disco Invaders précise que s’il se donne tant de mal, ce n’est pas seulement pour améliorer la déco de l’espace public :
« Ces boules à facettes invitent les gens à danser, à s’amuser, à se donner un peu de temps pour eux. Ces instants festifs sont devenus trop rares dans notre société, où on ne tolère plus le moindre bruit, le moindre regroupement… en dehors d’espaces balisés et privatisés. Si, devant une boule à facettes, des gens se mettent à jouer de la musique, à danser et à se rencontrer, alors j’ai atteint mon but. Il faut qu’on s’interroge sur les villes que nous sommes en train de bâtir et les espaces de vie qui nous restent… »
Les artistes invasifs, déjà une tradition
Disco Invaders s’est inspiré de la démarche d’un autre artiste invasif, Space Invader, qui s’est donné pour mission de coller des petits envahisseurs issus des jeux vidéos, avec autant de petits carreaux que de pixels 8-bits.
Mais ces oeuvres sont hélas assez rapidement vandalisées. Disco Invaders avoue qu’elles ont une durée de vie trop limitée dans les lieux passants, surtout par rapport au temps nécessaire pour les installer. Pour celle de la place de la République, il faut compter environ une heure.
Il cherche un procédé industriel qui serait plus pérenne avec notamment une colle plus forte. Mais ce procédé aurait forcément des conséquences sur le mobilier urbain…
Disco Invaders devra-t-il nouer des accords avec les municipalités qu’il visite ? L’artiste n’en est pas encore là. Pour l’instant, ce projet l’occupe bénévolement, il n’a pas monétisé ni la démarche ni aucune de ses oeuvres, qui coûte entre 5 et 30€ rien qu’en matériaux.
En attendant, voici de quoi alimenter une playlist si vous passez place de la République :
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