Aucune péniche n’a pu passer l’écluse de Marckolsheim, située à 70 km au sud de Strasbourg, du mardi 7 février à 14h au mercredi 8 février à 10h. Une cinquantaine de grévistes, des salariés des industries électriques et gazières, ont bloqué la circulation fluviale pendant près de 24h.
Parmi eux, des ingénieurs en électromécanique, mais aussi des techniciens, des éclusiers ou encore des agents de maintenance. Tous ont en commun de travailler dans les centrales hydroélectriques du Rhin, des Ardennes et des Vosges. Ils en assurent la production et la sûreté. Des métiers dangereux, essentiels, et bien souvent usant physiquement.
« Partir à la retraite à 64 ans, alors qu’on meurt à 62 ans, ça n’est pas acceptable »
Philippe Charpentier est délégué syndical CGT pour EDF Hydro Est. Il était présent lors de l’action, et met en avant la lutte contre la disparition des régimes spéciaux :
« Le gouvernement souhaite supprimer le régime des industries électriques et gazières. Pour l’instant, avec la pénibilité maximum, des salariés du secteur peuvent partir à la retraite 5 ans plus tôt que prévu. Parmi nous, il y a des gens qui travaillent sur des poteaux toute la journée, dehors, dans le froid, dans le chaud, il y a des éclusiers qui font les 3X8, il y a des gens qui portent des charges lourdes. Partir à la retraite à 64 ans, alors qu’on meurt à 62 ans, ça n’est pas acceptable. »
Selon le syndicaliste, aujourd’hui en France, 4 000 personnes partent à la retraite dans les IEG (les industries électriques et gazières). « Je pense qu’une bonne moitié bénéficie de ce système d’anticipation de départ au titre de la pénibilité. On nous montre du doigt comme étant des privilégiés, mais on a le droit d’avoir une période de retraite où on est en bonne santé! », s’insurge le délégué syndical.
Un blocage symbolique et calme
En bloquant l’écluse de Marckolsheim, les grévistes savaient très bien que le message serait symbolique, et vite transmis à la préfecture, qui réagirait – elle aussi – vite. Selon Philippe Charpentier, dix bateaux attendaient sur place, et « probablement bien plus en amont et en aval ».
Mercredi matin, vers 10h, les forces de l’ordre sont intervenues sur les lieux. Les grévistes ont mis fin à leur blocage dans le calme.
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