Je ne vais pas y aller par quatre chemins : il y a le feu au lac. Pénible douzième d’une compétition à dix-huit, les Racingmen naviguent en eaux troubles. Le décalage entre les résultats et le pedigree du club est clinquant. Plus gros budget de ce National « light » (délesté administrativement de cadors tels Le Mans ou Sedan), le RCS vante un effectif suffisamment talentueux pour a priori tirer vers le haut. Et, de toute façon, Strasbourg ça a plus de gueule qu’Orléans, Bourg-Péronnas et autres Colomiers, non ? En dépit d’un plateau abordable (pas d’épouvantail), le recrutement à l’intersaison aurait certainement pu être plus ambitieux. Tant pis, on ne réécrit pas l’histoire.
Un Racing à la dérive
Actuellement à neuf points du podium (les trois premiers montent en D2), le Racing est d’ores et déjà à la dérive ; sans parler du leader ajaccien qui caracole à seize longueurs en amont. Derrière, par contre, la zone rouge ne se trouve qu’à une malheureuse unité. Une fois de plus, le RCS a foiré son départ. Comme l’an passé, quand bien même la sérénité en coulisses est censée régner depuis l’arrivée du plus beau – Marco – à la présidence. La promotion arrachée sur le fil dans les Vosges en mai dernier ne fut que l’arbre qui cache la forêt. En CFA ou en National, on a affaire au même Racing : ennuyeux et laborieux. En restant poli.
Pour en revenir à la saison en cours, les chiffres sont révélateurs, en l’occurrence, de l’angoissante situation. Deux succès en onze matches (face à Uzès et Vannes), aucune victoire à l’extérieur (pour quatre défaites et deux petits nuls), une attaque en berne (à peine neuf buts inscrits) et une défense peu rassurante (déjà onze buts encaissés). A domicile, le RCS n’a pu se défaire du village ariégeois de Luzenac (551 âmes), pas plus qu’il se s’est fait respecter face aux modestes Luçon et Carquefou. En championnat, le Racing ne s’est point imposé depuis près de deux mois. Consternant.
Ni cohérence, ni projet
A en croire les dernières déclarations de François Keller, tout va bien dans le meilleur des mondes : « Je préfère lutter cette année pour le maintien que pour la première place en CFA si nous n’étions pas montés ». Tu parles d’une ambition. Il apparaît surtout que « FK » se montre incapable d’optimiser le potentiel de son équipe et d’incarner un guide footballistique ; ni cohérence tactique, ni projet de jeu. Même la grinta vient à manquer.
Les choix dans la compo sont contestables (et contestés), tout comme les changements en cours de match apparaissent stériles (dans le meilleur des cas). Logiquement, le public de la Meinau est en train de se lasser, bien qu’ayant fait preuve jusque-là d’une inouïe mansuétude devant le ronron des prestations ternes et des déclarations lénifiantes d’avant et d’après-match.
Match de la dernière chance
Le derby régional à Colmar, fixé ce vendredi, fait figure de match de la dernière chance pour un coach plus que jamais sur la sellette. Cette fois, il faut vaincre, point barre. En théorie, tout laisse à penser qu’une défaite face aux Haut-rhinois pourrait provoquer quelque remous sur le banc de touche. En théorie seulement car on imagine mal Marc remplacer son petit frère. A moins de vouloir balayer habilement tout soupçon de népotisme. Ou alors, tout bonnement, à moins de vouloir relancer un Racing sur le point de sombrer dans la nuit noire. Il en est encore temps.
avec JPdarky
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