La France, terre de rock ? Ce n’est pas vraiment le descriptif le plus commun sur la musique dans l’hexagone. Et pourtant notre pays se défend vaillamment pour tenter de faire survivre une certaine idée, électrique et déchaînée, de la musique. Les jeunes Icaunais de Johnny Mafia font partie de ces irréductibles rockers. Leur deuxième album Les Princes de l’Amour a emporté l’adhésion très rapidement. La faute à Jim Diamond ? Le producteur des deux premiers disques de The White Stripes, encore producteur mythique de la scène garage de Detroit, rencontre les 4 jeunes français au festival This Is Not A Love Song à Nîmes. Il saisit vite leur vision du son et permet aux rockeurs de transformer leur premier essai (Michel-Michel Michel, 2016) en un deuxième implacable, et de gagner en renommée.
Garage brut et direct
Depuis l’automne, ils sillonnent donc les routes de France pour jouer leurs titres garage, à la fois punk et mélodieux, lourds et parfois psyché. Bien plus électrisants en concert que sur album, la France tient avec Johnny Mafia les dignes descendants des américains Thee Oh Sees ou Black Lips. Des guitares rugissantes, une basse et une batterie solides, et une musique directe, sans fioriture, sans effet, qui balance toute règle d’un revers de main… Johnny Mafia fait partie de ces groupes qui jouent la musique qui leur plaît, ni plus, ni moins. Et c’est déjà énorme.
Avec eux sur l’affiche, Bigger, formation française avec un chanteur d’origine irlandaise. Ce groupe en appelle à beaucoup d’influences, la principale étant peut-être une certaine idée de la britpop, en plus sombre. Ils brouillent les pistes à coup de mélodies lumineuses sur les refrains, pour mieux nous perdre dans leur univers propre sur les couplets. Un univers qui se découvre sur Tightrope, sorti l’an dernier, et marquant l’élargissement d’un groupe au départ formé de Damien Félix et Kevin Twomey, déjà respectivement rencontrés dans Catfish et Monsieur Pink.
Bigger devient grand
Bigger, comme Johnny Mafia avant eux, appartiennent cette année au dispositif Iceberg. Formé en coopération entre les Eurockéennes et la Suisse, ce dispositif qui compte l’Espace Django dans ses rangs depuis cette année, a pour objectif d’accompagner au plus près les artistes émergents. Résidences, rencontres, booking, le réseau créé est une véritable opportunité pour les groupes de monter en puissance, en bénéficiant du soutien d’autres professionnels du milieu.
Pour Bigger, groupe franc-comtois, ça aura été l’occasion de travailler avec Mike Ponton (guitariste de Dionysos) à Lausanne avant d’être programmé cet été aux festival des Eurockéennes, entre autres. Mais inutile pour nous d’attendre jusque là. Il suffira d’aller à l’Espace Django dès mercredi pour les retrouver en avant-première.
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