Le concert de clôture du festival célébrant les 60 ans des Percussions de Strasbourg était prévu en mars et n’a pu être reporté que jeudi 8 décembre. C’est dire la difficulté pour réunir une partie des musiciens qui composent cette formation, à la fois ensemble d’excellence et centre de recherche. Bien qu’installés depuis 40 ans à côté du théâtre de Hautepierre, leurs concerts sont rares à Strasbourg. Puisqu’ils proposent une sorte de « Best of » jeudi soir, l’occasion est donc belle de se confronter à l’univers historique des Percus.
Formé à la suite d’une visite de Pierre Boulez à Strasbourg en 1959, les Percussions de Strasbourg ont diffusé leur premier concert le 17 janvier 1962 sur l’unique chaîne de télévision alors disponible. Soixante ans plus tard, l’ensemble a permis la création de plus de 400 œuvres de musique contemporaine. L’originalité de cet ensemble est d’avoir très tôt pensé les percussions comme des instruments principaux et non plus seulement d’accompagnement ou de mesure. Ses premiers membres mettront d’ailleurs au point leur propre système d’écriture de partitions, adaptée aux percussions.
De ces travaux exploratoires naissent parfois de nouveaux instruments, comme les sixxens, inventés par Iannis Xenakis et utilisés dans Métal de Philippe Manoury, une pièce composée en 1995 et qui sera jouée jeudi soir. Le programme propose également Huit inventions, op. 45, une pièce intimiste de Miloslav Kabeláč, l’un des premiers membres de l’ensemble composée en 1965 et Quatre études chorégraphiques, composée en 1962 par Maurice Ohana, également parmi les premiers musiciens des Percussions de Strasbourg, alors que le groupe devait servir d’appui musical à la danse.
La soirée de jeudi présentera aussi la toute dernière création des Percussions, Corale de Maurilio Cacciatore.
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