Le rendez-vous est donné à la maison des syndicats, au troisième étage, dans le petit bureau de la CGT construction, bois et ameublement. À 84 ans, Bernard Glath assure toujours les permanences du mercredi. Il reçoit et conseille les salariés. « Je vois de plus en plus de personnes brisées par le harcèlement. Le monde du travail est devenu extrêmement violent, c’est la honte de notre société », constate le syndicaliste.
Aux murs du bureau, des affiches dénoncent les morts au travail, la faiblesse des salaires et l’exploitation des travailleurs. Pourtant, nous ne sommes pas venus parler des combats de la CGT, mais de la vie de Bernard et de son parcours de prêtre ouvrier. « Il doit en rester une dizaine toujours en activité. » Peut-être par crainte qu’on le prenne pour une relique d’un autre temps, il enchaîne : « Des prêtres tout court, il n’en reste plus beaucoup. Si seulement l’Église nous autorisait le mariage, on n’en serait pas là ! » Bernard Glath : prêtre, syndicaliste et iconoclaste.
Avoir vingt ans dans les Aurès
Bernard Glath est né à Strasbourg en 1939 dans une famille très croyante, « traditionnelle, mais pas traditionaliste ». Dans cet environnement où la religion est valorisée, à l’âge de 10 ans, il se dit que prêtre est un bon choix de carrière. « Je n’ai pas eu de révélation, mais les vicaires de la paroisse étaient simples et impliqués. J’ai eu envie de faire comme eux. » Adolescent, ses idées le situent à droite de l’échiquier politique.
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