Dans l’épineux dossier de la rénovation des Bains Municipaux, rien ne doit être vendu, rien ne sera cédé, rien ne doit dépasser, rien ne doit manquer et rien ne doit gâcher l’existant. C’est ainsi que pourraient se résumer les observations émises par les Strasbourgeois lors de la consultation publique menée à l’automne par le maire de Strasbourg Roland Ries et par son adjoint Olivier Bitz.
Pas facile dans ses conditions d’avancer et pourtant, l’ensemble composé d’une piscine, de douches, de bains romains et d’un sauna se délabre et l’arrêté de péril guette si rien n’est fait. Lors d’un point devant la presse jeudi, Olivier Bitz, en charge de ce dossier depuis mai, a indiqué que les échanges avec les Strasbourgeois n’ont pas mobilisé les foules sur la gestion publique ou non des bains romains et du sauna, preuve selon lui que la municipalité n’a pas à maintenir « une activité de loisirs financée par le service public ».
Un lieu dédié à la santé publique
En revanche, les Strasbourgeois se seraient pris de passion pour le dispositif du sport-santé, c’est à dire les actions de la municipalité en faveur de la santé de ses citoyens par des programmes sportifs, comme le vélo sur ordonnance par exemple. Bien que volontariste dans ce domaine, la Ville ne dispose pas d’équipements dédiés, ni de locaux de référence. Pour Olivier Bitz, les Bains municipaux pourraient retrouver leur vocation d’origine :
« Bien entendu, nous n’avons plus besoin d’une centaine de douches pour l’hygiène de l’ensemble de la population comme c’était le cas du début du XXe siècle. Il nous faut simplement maintenir un service public à destination des personnes en situation de grande précarité. Pour autant, regrouper au sein de ces bâtiments les activités liées au sport-santé est une bonne idée. Nous transmettons l’ensemble des conclusions issues de cette consultation à la SPL Deux-Rives. »
Pas de travaux avant septembre 2018
Ces conclusions s’ajoutent au cadre fixé par la charte pour la rénovation, adoptée par le conseil municipal à l’automne et qui précise que les bâtiments ne peuvent être vendus, que l’accès à la piscine doit se faire aux mêmes conditions que dans le reste de l’Eurométropole, etc. La Société publique locale (SPL) Deux-Rives doit désormais proposer plusieurs scénarios au conseil municipal de mars, afin de financer cette rénovation estimée désormais à environ 30 millions d’euros. Pour Éric Bazard, directeur général de la SPL Deux-Rives, le travail a déjà commencé :
« Le cadre a été posé, maintenant il faut bâtir des « business plans » et chiffrer les choix possibles. Combien ça coûte de dédier un mètre-carré de surface au sport-santé, combien rapporterait un mètre-carré loués à des médecins, etc. Et une fois ces éléments posés, voir quels sont les équilibres possibles entre ce que la collectivité pourrait garder et gérer, et ce qu’elle pourrait louer. Tout ça dans une équation économique extrêmement tendue, mais ce sera au conseil municipal de trancher. »
Après ce conseil municipal, un scénario sera choisi et ensuite seulement, un « montage financier » sera ébauché. Puis viendront les travaux mais Olivier Bitz précise qu’ils ne pourront débuter avant septembre 2018, date de la fin de la rénovation de la piscine de Hautepierre.
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