Bachir ne veut pas se laisser faire. Mercredi 9 juin, ce chauffeur-livreur de 31 ans a été victime d’insultes racistes et de menaces de la part d’un premier homme d’environ 45 ans, puis d’un deuxième, à Illkirch-Graffenstaden. Ce salarié d’un sous-traitant de la Poste a porté plainte mercredi 16 juin au commissariat de la commune :
« J’ai quand même peu d’espoir que cela aboutisse. Mais j’ai plusieurs preuves : l’identité et la plaque d’immatriculation de la personne, la vidéo de l’altercation et des témoignages de personnes qui ont assisté à la scène. »
Preuve supplémentaire, Bachir a appelé la police durant l’altercation. Un policier lui avait répondu qu’il ne se déplacerait pas, à moins qu’il soit soit en danger : « Au moins, cet appel laisse une trace de l’agression verbale que j’étais en train de subir. »
Rappel des faits
L’altercation s’est produite à la suite d’un refus de cédez-le-passage route Burkel à Illkirch, comme l’avait relaté Actu Strasbourg. La camionnette de Bachir étant plus longue, il s’engage, se disant que l’homme dans la voiture va lui laisser la priorité. C’est là que la situation dégénère. Il reçoit un torrent d’insultes, « sale bougnoule » étant celle qui l’a le plus marqué. Bachir était sous le choc :
« Ce qui me désole le plus, c’est ce que ses enfants étaient présents dans la voiture. Je lui ai d’ailleurs dit ‘C’est ça l’exemple que vous donnez à vos enfants ?’, ce qui l’a encore plus énervé. »
Un voisin s’en est ensuite mêlé, depuis son balcon. Il a également prononcé des insultes et menaces à caractère raciste. « Il faut vous chasser à la broche », retient Bachir.
Une vague de soutien
Bachir a gardé son calme tout au long de l’altercation :
« Je sais que les livreurs n’ont pas forcément bonne réputation. Je ne voulais surtout pas que cela me retombe dessus et qu’on me stigmatise. »
Depuis, il a reçu beaucoup de soutien, notamment de son employeur. Ses supérieurs lui ont conseillé de porter plainte.
« J’ai eu de nombreux appels, messages, même de gens qui viennent d’un milieu différent du mien. C’est sûr que ça me touche et que ça fait du bien. »
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