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Le magazine M, édité par le journal Le Monde s’intéresse aux Européens qui campent devant la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Ce tribunal garanti les droits des ressortissants des 47 pays membres du Conseil de l’Europe. Sur les 90 000 plaintes enregistrées chaque année, seules 10% sont examinées. Les autres ne correspondent pas aux compétences de la CEDH à savoir que toutes les procédures possibles du pays d’origine ne sont pas épuisées ou parce qu’elles concernent le fond des affaires, alors que la Cour juge les défaillances des systèmes judiciaires nationaux.
Comme lors de nos articles de 2012, les campeurs rencontrés font part de leur incompréhension de ces subtilités juridiques et espèrent que leur situation sera (ré)examinée. Leur présence touche certains des fonctionnaires européens, mais ne peut pas susciter une action de la Cour comme réponde Roderick Liddell, le directeur des services communs de la CEDH :
« Evidemment, toute cette misère nous touche. Mais venir ici ne sert à rien. Nous ne sommes ni une organisation militante, ni un service social, ni un service de psychiatrie. Au-delà, une question de sécurité se pose pour les gens qui campent ici, au bord de l’eau. »
Une forme de paranoïa pour certains
La Ville de Strasbourg accorde une tolérance pour ce camp d’une dizaine de protestataires démunis. La psychiatre Alexandra de Herbay, de l’hôpital civil de Strasbourg indique que « tous ne sont pas malades ni n’ont subi des préjudices imaginaires ». Mais les plus entêtés sont atteints d’une forme de paranoïa comme nous rapportait la coordinatrice d’accueil à Casas.
Ces européens ne bénéficient pas des systèmes d’aides et d’insertion, réservés aux précaires nationaux et aux demandeurs d’asile. La solidarité de voisins et l’association Caritas est la seule chose à quoi se raccrochent ces irréductibles.
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