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La société d’autopartage Citiz lève 1,3 million d’euros pour mieux essaimer en France

Jackpot pour l’autopartage ! Le réseau de sociétés Citiz a obtenu 1,3 million d’euros de la part d’investisseurs pour mieux se développer et se répliquer dans d’autres villes de France, sur un modèle similaire à Citiz Alsace.

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La société d’autopartage Citiz lève 1,3 million d’euros pour mieux essaimer en France

Ils sont quatre à mettre la main au portefeuille : la Caisse des Dépôts, Esfin Gestion, France Active et INCO. Leur participation est équivalente (300 000 euros de titres participatif + 17 500 euros en capital chacun). Ces 1,270 million d’euros doivent permettre aux sociétés d’autopartage Citiz de mieux se développer et de lancer le service dans de nouvelles villes en France.

Ces quatre partenaires se retrouvent dans les valeurs de l’autopartage tel qu’il est né en 2001 à Strasbourg sous le nom d’Auto’trement. Ils sont notamment séduit par le ratio « 1 voiture d’autopartage remplace 10 voitures personnelles » ou de l’usage raisonné qui en découle. Un atout dans les villes où l’espace est rare et pour la transition énergétique et écologique, en construisant moins de véhicules.

Doubler la dose

En 5 ans, les objectifs sont de doubler les abonnés (de 30 000 à 60 000), le chiffre d’affaires cumulé (de 8 à 16 millions d’euros) et de multiplier par 2,5 le nombre de véhicules en France (de 1 000 à 2 500).

Ces ambitions passeront par un développement du service Yea! lancé à Strasbourg en avril 2015 puis à Toulouse, Bordeaux et Lyon, qui permet de prendre une voiture directement dans la rue et de la laisser où l’on veut, à l’intérieur d’un périmètre.

Mutualisation des coûts

En clair, toutes les fonctions informatiques, technologiques et techniques vont être pris en charge par le Réseau Citiz, qui chapeaute les structures régionales. Avec ce surplus de temps et ces économies, les 12 sociétés membres se concentreront sur la recherche d’abonnés et leur relations avec les communes au niveau local. Réseau Citiz compte déjà sept salariés et va recruter en priorité un développeur informatique, puis un directeur commercial et un acheteur.

Pour son déploiement, Citiz vise « les agglomérations de plus de 300 000 habitants », explique le directeur Jean-Baptiste Schmider, entouré par ses nouveaux investisseurs lors d’une conférence de presse :

« En-dessous, on peut se lancer même dans des toutes petites villes, mais il faut un soutien politique, par exemple avec une commune qui s’abonne voire qui met à disposition des véhicules comme à Annemasse« .

Parmi les futures implantations de Citiz, Jean-Baptiste Schmider évoque Nantes, Montpellier et Rennes, « sans ordre précis en tête », ou Reims dans le Grand Est.

Rentable, le service met en avant son faible coût pour les collectivités. Seul soutien indirect demandé « la possibilité de se garer pour pas cher ». À Strasbourg, l’aide publique est de 8 000 euros par an pour 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires.

Réseau Citiz s’attaquera aussi au marché parisien si les conditions sont raisonnables. « Le chiffre est public, Autolib à Paris c’est 180 millions d’euros de déficit cumulé en 5 ans. Nous ne pouvons pas nous le permettre », détaille Jean-Baptiste Schmider. De plus, au-delà de 60 millions, c’est au contribuable d’éponger les dettes, serait-on tenté d’ajouter.

D’ailleurs, l’arrivée du service de voitures électriques du groupe Bolloré dans des villes où Citiz existait (Lyon, Bordeaux) n’a pas tué ces sociétés. « Les deux sont complémentaires. Eux, c’est plutôt  des trajets d’une heure, dans la ville, nous ce sont plutôt des locations à la demi-journée, de 50 à 60 kilomètres, parfois pour en sortir. », estime le Strasbourgeois.

Indépendance et prix fixes

Citiz souhaite rester indépendant de tout constructeur dans sa politique d’achat et de revente de véhicules. Les pleins en carburant, compris dans le prix de location, calculé à l’heure et au nombre de kilomètres parcourus (les détails ici), se font dans les stations Total. Un choix « pas pour la marque, mais car c’était pratique », qui n’est pas davantage remis en question, du moins à court terme.

Un principe intangible du réseau est de proposer des prix fixes toute l’année, contrairement aux loueurs standards. Ce choix « idéologique » vise aider l’utilisateur à estimer combien il dépense tous les mois, condition importante pour ne pas (ou plus) posséder de voiture personnelle. Citiz indique que pour les personnes qui n’utilisent pas leur voiture tous les jours et font moins de 10 000 kilomètres par an, son service constitue une économie.

L’électrique n’est en revanche pas l’axe prioritaire de croissance explique Jean-Baptiste Schmider :

« Les voitures électriques produisent aussi du CO2 et des particules PM10. Leur processus de fabrication est très énergivore et il faut de l’électricité accessible pour charger leurs batteries. Pour l’instant, il n’y a pas de modèle rentable sur l’électricité. Ce sera peut-être le cas quand il y aura 400 ou 500 kilomètres d’autonomie par véhicule. »

Le siège national et alsacien de ce gigantesque empire capitalistique de l’auto-partage en France (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

L’Alsace en pointe dans le réseau

Dans ce réseau, le pionnier alsacien est encore la société coopérative la plus développée avec 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires et 200 véhicules. Mais Lyon et Grenoble ont à leur tour dépassé ce nombre d’automobiles.

Jean-Baptiste Schmider, fondateur et directeur d’Auto’trement puis de Citiz Alsace prend la tête à plein temps de cette structure. Elle est organisée sous la forme d’une coopérative de consommation, dont les membres seront les 12 sociétés membres du réseau (et bientôt davantage).

Il était déjà aux commandes, en même temps qu’à Citiz Alsace, jusqu’en octobre 2017. Jean-François Virot-Daub, son ancien adjoint, prend sa place à la tête de Citiz Alsace. Le siège du réseau national Citiz reste le même que celui de la coopérative alsacienne, à Strasbourg.


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