Il y a un mois, le Racing tournait la page de la cinquième division. Une première place du groupe C de CFA2, avec 21 victoires au compteur : les Strasbourgeois ont fait le boulot en 2011-2012. Dans ce type de cas où une seule équipe est autorisée à monter, on n’est jamais à l’abri de l’irruption d’un concurrent surprise qui vient souffler la vedette au favori désigné. Valeureux deuxième, Pontarlier échoue à neuf points du RCS. Au moins les Doubistes auront-ils été les seuls à ne pas perdre en championnat contre le Racing, s’offrant même le luxe d’un succès à la Meinau au mois de septembre.
Un Racing plutôt à l’aise en somme, mais il faut relativiser. D’une part, à deux ou trois exceptions près, les adversaires se sont avérés faibles, voire très faibles. D’autre part, les victoires strasbourgeoises ont été souvent laborieuses et acquises sur un score étriqué. Sur les 30 matches, le Racing s’est montré souffreteux environ une fois sur trois. Il n’a pas donc pas forcément « survolé » ses concurrents, comme j’ai pu le lire ça et là.
Mission accomplie, mais…
Trop souvent cette année, j’ai vu un Racing se satisfaire de mener 1-0 ou 2-0, sans chercher à optimiser sa performance. Porter le maillot du Racing suppose un dépassement de soi et une combativité de tous les instants. Parfois, cela a manqué. L’état d’esprit général n’a pas été mauvais, mais un poil suffisant. Si l’on ambitionne toujours de reconstruire un « nouveau Racing », le moindre relâchement fait tache et il faut faire preuve d’un certain perfectionnisme. Régulièrement, le Racing pouvait mieux faire mais s’est contenté du minimum. Occasionnellement, il s’est même fait piéger.
J’en viens au gros point de satisfaction : l’arrière-garde. En championnat, le Racing n’aura encaissé qu’un but tous les deux matches en moyenne. Du bon taf. Depuis que je suis supporter, l’arrière-garde du Racing a trop souvent ressemblé à une passoire pour que je ne boude pas mon plaisir. Dans les cages, le jeune Vauvenargues Kéhi – 19 ans – s’en est joliment tiré, dégageant presque une maturité de vieux briscard. Prometteur. Pilier de la charnière centrale et capitaine, le discret Ludovic Golliard n’aura quasiment jamais flanché et disputé l’intégralité de la saison : 30 matches sur 30, 2700 minutes sur 2700. Respectable. A ses côtés, le longiligne Billy Modeste aura fini par conquérir sa place de titulaire et fait taire les critiques. Admirable. J’adore les défenseurs et je fais partie de ceux qui savent apprécier un tacle glissé à sa juste valeur. Si le Racing demeure une forteresse derrière, il pourra espérer se dépêtrer habilement de la CFA.
Et maintenant ?
Pris sur d’autres fronts en ce mois de juin 2012, je n’ai pas spécialement eu le temps (ni l’envie) de suivre le nouveau feuilleton à rebondissements des coulisses. C’est donc avec un certain recul que je rédige ces lignes. Une nouvelle équipe arrive à la tête du RCS, et pourtant c’est comme si rien n’allait changer. Marc Keller ? On connaît. Adoubé par la municipalité pour relancer la gouvernance du club, le nouveau président a pour lui le mérite d’avoir une tête de premier de la classe. Egon Gindorf ? On connaît. Il est bien sympa le brave Egon, président du club de 2003 à 2006. Mais à 82 ans, hormis nous servir sa très appréciée soupe de pois à Noël, que revient-il faire dans cette galère ? Je ne peux que constater que l’orientation choisie est de « faire du neuf avec du vieux ». Se lance-t-on enfin sur les voies de la compétence et de l’ambition ? J’en doute, malheureusement. Au Racing, c’est à croire que rien ne changera jamais.
Sportivement, je ne sais trop quoi penser. Vraisemblablement, l’équipe aura les armes pour bien figurer au classement, mais la CFA s’apparente à un véritable traquenard. Là encore il faudra terminer premier pour monter. Au pire, les supporters pourront toujours se délecter de l’un ou l’autre déplacement champêtre de derrière les fagots, dans la France profonde. Jusqu’à la preuve du contraire, le Racing est toujours un club amateur.
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