Il y a de tout : vieux téléviseurs, ordinateurs, imprimantes, simulateur, vidéoprojecteurs, vélo, etc. Nous sommes parfois invités à participer et, à d’autres moments, nous devons simplement observer les œuvres. Repartir avec le CD du groupe d’artiste Jodi afin de l’expérimenter chez soi, c’est possible ou encore emporter une œuvre d’un peintre qui cherche son style, n’hésitez pas, c’est fait pour cela ! Cette dernière œuvre a été réalisée en 1993 par Hervé Graumann : on peut voir à l’écran le peintre Raoul Pictor entrain de chercher son style, chaque toile qu’il réalise est imprimée en étant signée par l’artiste et on peut repartir avec. Chaque œuvre imprimée est unique et a été produite de façon aléatoire par un programme mis en place par l’artiste. Essayez et repartez avec une œuvre originale : j’ai déjà pris un morceau d’une œuvre de Felix Gonzales-Torres à la Fondation Beyeler, je l’ai encore mais elle n’a pas le caractère unique de ces feuilles imprimées.
Après ou avant cela vous pouvez piloter un tram grâce au Karlsruhe Moviemap de Michael Naimark. En portant des lunettes, il est possible de parcourir la ville de Karlsruhe en trois dimensions. Vous pouvez décider de l’itinéraire à emprunter ainsi, à chaque intersection, choisissez où vous voulez aller ! Vous êtes cyclistes, montez sur le vélo et parcourez la ville de votre choix entre Amsterdam, Karlsruhe et Manhattan. Cette œuvre de Jeffrey Shaw est assez particulière. À l’instar de l’œuvre de Michael Naimark, pour qu’elle existe, pour qu’elle ait un intérêt, il faut qu’elle soit en fonction.
Pour que l’œuvre soit, existe, elle doit être mise en route et nous devons donc participer. Sur le vélo, j’ai parcouru Amsterdam dont les immeubles sont figurés par des blocs en trois dimensions. Ils composent des mots en relation avec le lieu que l’on visite, surprenant mais quelque peu nauséeux du moins pour moi ! The Legible City de Jeffrey Shaw a été réalisée entre 1989 et 1991, la 3D tel qu’on s’en souvient à peine et donc on peut traverser les murs si on le souhaite, foncez !
Il y a beaucoup d’œuvres à voir, à expérimenter, ma préférée n’est pas du tout participative : il s’agit de Viderparis de Nicolas Moulin peut-être pour son côté anticipation. L’artiste a retouché des photographies de Paris, il y a supprimé toute trace de vie et a enlevé le bas des immeubles qu’il a muré. Ces clichés retouchés sont projetés sur un écran de façon aléatoire : nous sommes immergés dans une ambiance étrange de fin du monde, un son sourd ajoute à la tension palpable… C’était tellement différent et similaire en même temps de l’atmosphère qui régnait dehors : un dimanche chaud, ensoleillé avec les rues de Strasbourg désertées.
Je vous ai parlé de toutes ces œuvres mais pas de leur conservation alors, qu’au final, il est très intéressant de se rendre compte que c’est véritablement galère : les technologies évoluant constamment, comment continuer à montrer une œuvre si les supports ne sont plus compatibles ? Des éléments de réponse sont proposés dans l’exposition et le fascicule qui l’accompagne.
Le Ceaac ou Centre européen d’actions artistiques contemporaines avait fermé ses portes pendant le mois d’août mais vous pouvez aller la visiter jusqu’au 23 septembre !
Y aller
La conservation de l’art numériqué, exposition jusqu’au 23 septembre, du mercredi au dimanche de 14h à 18h, au Ceaac, 7, rue de l’abreuvoir à Strasbourg. Tel : 03 88 25 69 70.
Chargement des commentaires…