« Tout s’est fait dans notre dos », dénonce Sandrine (prénom modifié), paroissienne historique de Saint-Joseph à Colmar. Le 7 juin 2020, elle assiste pour la première fois, médusée et impuissante, à une messe prononcée en latin dans son église. La décision vient de l’archevêque de Strasbourg, Monseigneur Luc Ravel. L’église Saint-Joseph doit accueillir une seconde paroisse, la Croix glorieuse. Pendant le cérémonial, l’abbé Florent Molin tourne le dos aux fidèles. Il est arrivé en Alsace après avoir répondu favorablement à « l’appel de Mgr Ravel » pour devenir « prêtre coopérateur » de la Croix glorieuse, selon le bulletin paroissial de Saint-Joseph. Sandrine se souvient de ce moment très difficile :
« Il n’y a eu aucune concertation. Les traditionnalistes ont hérité de la messe de 10h30 et nous sommes maintenant contraints de faire la nôtre à 9h, ce qui n’est pas évident pour les jeunes et les personnes âgées. Avant leur arrivée, on pouvait enchaîner avec un repas, c’était parfait.
Le public de ces rites n’est pas local. Il y a des gens qui viennent de toute l’Alsace pour assister à cette messe en latin. Ils s’approprient les lieux avec des offices réguliers. Je n’aime pas du tout leurs pratiques, il n’y a aucune femme dans leur cérémonial, tout est très froid et protocolaire. »

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