Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Après le centre, Strasbourg va tenter des mettre ses quartiers au vélo

Pour les trois dernières années du mandat, l’Eurométropole va continuer quelques aménagements cyclables mais surtout davantage viser les quartiers périphériques, où l’usage du vélo est moins courant que dans le centre de Strasbourg.

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Après le centre, Strasbourg va tenter des mettre ses quartiers au vélo

Après un questionnaire en ligne en janvier 2016 et des comptages des passages de vélos sur une vingtaine de points (voir plus bas), l’Eurométropole va un peu plus cibler les quartiers périphériques de Strasbourg, souvent populaires, où le vélo est moins entré dans les habitudes qu’au centre-ville.

Dans la grande-île et ses alentours, près de 17% des déplacements se font à bicyclette désormais, soit une part plus importante que celle des transports en commun (13%) et presque autant qu’en véhicule motorisé (19%) selon les extrapolations de l’Agence d’urbanisme de Strasbourg, l’Adeus. Cette part était à 13% en 2009, lors de la dernière grande enquête sur le sujet. Dans le reste de la ville, la part du vélo est passée de 9% à 12%.

Les associations, chargées de motiver les habitants

Pour changer les pratiques dans les quartiers, la municipalité va travailler sur quelques aménagements, mais surtout aider et s’appuyer sur des associations de pratique et d’entretien des vélos (comme CADR 67, Bretz’selle ou A’CRO pour Cronenbourg). Des vélos seront aussi mis à disposition dans les écoles.

L’étude de l’Eurométropole, qui a réuni plus de 4 300 participants et a été complétée par un sondage téléphonique auprès de 600 personnes, s’adressait aux cyclistes comme aux non-cyclistes. Elle a fait remonter que « la cohabitation avec les piétons n’est pas le problème principal », note Jean-Baptiste Gernet (PS), conseiller communautaire en charge des mobilités, en réponse aux nombreuses plaintes de piétons comme de cyclistes que reçoivent les élus, particulièrement rue des Grandes-Arcades et de manière générale dans le centre.

Parmi les raisons qui poussent près d’un Strasbourgeois sur deux (une proportion stable depuis 2009) à ne jamais s’adonner aux joies de la petite reine : les problèmes de santé, d’âge ou de handicap, et l’insécurité sur le vélo, que ce soit dessus, mais aussi la crainte du vol et… la non-possession d’un vélo. A contrario, les aspects pratiques, économiques et de loisir sont ceux qui motivent le plus l’autre moitié des Strasbourgeois à enfourcher leur bécane.

Evolution du nombre de vélos

Les relevés du nombre des passages à vélo en moyenne(doc Eurométropole)

Séparer les cyclistes lents et rapides

Pour Roland Ries (PS), maire de Strasbourg et vice-président de l’Eurométropole en charge des transports, le vélo en ville a atteint désormais atteint « une masse critique ». Le compteur devant la Cité de la musique et de la danse, place de l’Étoile, a recensé 2 141 897 passages en 2016, un total qui ne cesse d’augmenter avec les années.

Un des axes de travail pour le centre sera de mieux séparer les cyclistes lents, qui roulent au pas pour de petits trajets dans le quartier, et ceux plus rapides qui traversent. Les premiers seront incités à partager la chaussée avec les piétons avec autant de civisme que possible, tandis que les seconds seront invités à rejoindre la rue avec les automobiles, quitte à y disposer de couloirs réservés.

Pour autant, il ne faut pas s’attendre à de grands changements visibles. Les nouveaux arceaux à vélo, plus compacts, sont surtout déployés aux abords des places centrales (et parfois sur d’anciennes places de stationnement), pour inciter à ne pas utiliser son biclou sur la place Kléber et les autres lieux très fréquentés par les piétons.

L’aménagement de la piste cyclable quai Pasteur faisait partie des débuts des « autoroutes à vélo » en 2013 (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

La suite des autoroutes à vélo

Enfin, l’Eurométropole va poursuivre la construction de ses « autoroutes à vélo », sous le nom de Velostras ou REVE (réseau vélo express).

L’un des prochains aménagements visibles pour compléter l’existant sera le réaménagement des quais sud de l’Ill, qui deviendront une « zone de rencontre » avec des voitures se dirigeant vers la Grande-ïle. Il y aura également des aménagements des boulevards vers la gare, pour la « petite rocade », puisque ces deux axes pour vélos ne sont pas complets.

Dans la présentation du plan vélo de 2013, d’ambitieux éclairages nocturnes avec systèmes de détection ou d’enlèvement des feuilles mortes étaient annoncés.

Pour les communes autour de Strasbourg, une discussion avec les maires sera engagée, pour savoir quels sont leurs besoins. Parmi les premiers travaux, l’ex-CUS compte améliorer l’itinéraire du canal de la Marne au Rhin (I – rouge, sur l’image ci-dessous), au nord sur un tronçon de 14,1 kilomètres, mais aussi des aménagements à Geispolsheim, Fegersheim, Holtzheim, Wolfisheim.

Le REVE

Le réseau express vélo sensé mailler le territoire de l’Eurométropole d’ici 2020 (Document remis)

Plus de cohérence grâce à la gestion des routes

Comme l’Eurométropole s’occupe désormais des routes, alors que c’était le rôle du Conseil départemental jusque là, cela pourrait éviter quelques couacs sur le terrain, avec des pistes cyclables terminées mais des routes encore en travaux, ou inversement, espère Robert Herrmann (PS), président de l’Eurométropole.

Ce développement ne passe pas seulement par le déploiement de kilomètres cyclables. De meilleures indications ou des points multiservices, pour réparer ou entretenir son engin, doivent être mis en place. Environ 6 millions d’euros d’investissements sont prévus jusqu’à 2020, après les 20 millions dépensés entre 2012 et 2015.


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