Lundi 20 juin, Benoit Gallix alerte le Parquet national financier (PNF) sur de potentielles malversations financières entre l’Institut hospitalo-universitaire (IHU), qu’il dirige, et l’Institut de recherche sur les cancers de l’appareil digestif (Ircad), dirigé par Jacques Marescaux. Trois jours plus tard et après une fuite de cette alerte dans Marianne, le conseil d’administration de l’IHU, présidé par l’ancien président de la Région Grand Est, Philippe Richert, a démis Benoît Gallix de ses fonctions de directeur général.
Dans un communiqué, Benoît Gallix dénonce « une mesure de représailles directe contre le signalement au Parquet national financier (PNF) (…) sur des faits susceptibles de revêtir diverses qualifications pénales. » De son côté, l’Ircad a également envoyé un communiqué, dans lequel l’institut dirigé par Jacques Marescaux prévoit également de saisir le parquet, cette fois-ci pour « dénonciations calomnieuses. »
Un conflit né après un divorce
La guerre entre ces deux professeurs de médecine multi-primés atteint donc son paroxysme, après des échanges de courriers peu amènes entre la direction de l’IHU et celle de l’Ircad. Les relations se sont dégradées dès que Benoit Gallix a remis en cause la pertinence du projet d’hospitel, une sorte d’hôtel dédiés aux patients de l’IHU et de l’hôpital civil initié par le Pr Marescaux lorsqu’il était encore directeur de l’IHU mais dont les coûts et les conditions de passation des marchés semblent suspects aux yeux du nouveau directeur Benoît Gallix.
Selon l’Ircad, cette affaire survient alors que M. Gallix soupçonnait une fin anticipée de son mandat à la direction de l’IHU. Pour Benoit Gallix en revanche, il est évincé après « plus de deux années d’investigations, d’alertes et d’efforts pour assainir la situation financière au sein de l’IHU de Strasbourg, notamment en ce qui concerne ses flux financiers avec l’Ircad. Faute d’une réponse administrative adaptée, il revient désormais à la Justice de se pencher sur ces faits, pour mettre un terme à l’hémorragie de financements publics qu’ils sont susceptibles de causer. »
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