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Une application pour en finir avec la galère des bons de réduction

Un Strasbourgeois et un Nancéen se lancent dans l’énorme marché des bons de réduction avec Shoppin’Hood, une application capable de rembourser vraiment les consommateurs. Ils appellent les premiers utilisateurs à participer à son financement.

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L'enfer des coupons, Shoppin'Hood propose d'y mettre fin mais ce n'est pas gratuit (Photo Visual Hunt)

Les bons de réduction, c’est sympa, mais c’est galère. Il faut les découper, les garder soigneusement, les renvoyer avec le bon ticket de caisse… Bref, c’est une logistique hors de portée pour beaucoup de consommateurs. Pour tous ceux qui veulent bien 0,70€ de remise sur leur prochain achat de pâtes mais pas passer une heure à les collecter, un Strasbourgeois s’est associé à un Nancéen pour créer Shoppin’Hood, une allusion au nom anglais de Robin des bois (Robin Hood). Cette application collecte les bons de réduction et les paie cash !

Comment ça marche ? L’utilisateur scanne ou prend en photo ses bons de réduction avec son téléphone, il fait de même avec ses tickets de caisse et voilà, terminé, il est remboursé d’une part variable du montant de ces mêmes bons. Cette part dépend du taux de remplissage de son profil utilisateur. S’il répond à toutes les questions, qui visent à connaître s’il a des enfants, des animaux, s’il est propriétaire ou s’il a une voiture, un jardin, des passions spéciales, etc., il reçoit tout l’argent affiché sur les bons. S’il n’en remplit que 50%, il ne reçoit que la moitié. L’utilisateur pourra aussi choisir de reverser ces montants à des associations caritatives.

Olivier Luet est le cofondateur de la société et le responsable marketing (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Olivier Luet est le cofondateur de la société et le responsable marketing (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Olivier Luet est le responsable marketing et cofondateur, avec Frédéric Dressler, de cette application. Il détaille son principe :

« Chaque année, les marques émettent pour 5,5 milliards d’euros de bons de réduction. Elles n’en paient que 350 millions. Ce taux de retour, autour de 6%, est un constat d’échec pour ce système. Nous allons y mettre fin en proposant d’une part aux marques d’être beaucoup plus efficaces dans leurs campagnes et aux utilisateurs de bénéficier bien plus facilement et systématiquement de ces réductions. »

L'enfer des coupons, Shoppin'Hood propose d'y mettre fin mais ce n'est pas gratuit (Photo Visual Hunt)
L’enfer des coupons, Shoppin’Hood propose d’y mettre fin mais ce n’est pas gratuit (Photo Visual Hunt)

Evidemment, si le service sera « gratuit » pour les utilisateurs, c’est qu’ils sont les produits, en tout cas les cibles. Shoppin’Hood a l’intention de se rémunérer avec des partenariats noués directement auprès des marques et des distributeurs mais surtout, de constituer une base de données étoffée de consommateurs. Des données qui valent de l’or, alors que la publicité en ligne peine toujours à cibler correctement les internautes et que la publicité classique rate sa cible neuf fois sur dix.

Faire évoluer les marques vers l’ère de la conversation

Pour Olivier Luet, cette base de données va pouvoir faire évoluer la relation client :

« Les gens vont recevoir des promotions mais qui les intéressent… Si on n’a pas de jardin, ça ne sert à rien de recevoir des promotions pour des abris ou des tondeuses, de même si on n’aime pas bricoler, on n’a que faire des nouveautés en perceuses. La communication des marques est encore très linéaire, « top down » (d’un seul émetteur vers une multitude, ndlr). Nous allons faire entrer les marques dans l’ère de la conversation, elles s’adresseront aux bonnes personnes et elles auront un retour. »

Shoppin’Hood prévoit de se lancer sans demander leur autorisation aux marques qui émettent des bons de réduction, afin de prouver la pertinence de son service. Olivier Luet reconnaît qu’il s’agit là du principal risque sur l’entreprise, qui aura besoin de beaucoup de fonds pour rembourser les utilisateurs, sans garantie que les marques concernées accepteront de payer ensuite. Mais il est confiant :

« Ça nous prendra un an, peut-être deux mais quand on voit l’état calamiteux du marché des bons de réduction, on pense qu’il est temps qu’une solution efficace et gagnante pour toutes les parties soit proposée. Nous allons “disrupter” ce marché. »

Une maquette de l'application est en test. Le lancement est prévu pour début 2018 (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)
Une maquette de l’application est en test. Le lancement est prévu pour début 2018 (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Un marché certes ronronnant, mais pour l’instant tenu très fermement par une poignée d’acteurs très importants… La bataille sera rude. Pour se lancer dans les meilleures conditions, les deux cofondateurs font appel aux consommateurs pour financer l’application en devenant actionnaire avec des parts de 50€.

Shoppin’ Hood pourrait être disponible au début de l’année 2018. Les deux entrepreneurs espèrent 100 000€ et promettent un retour de 5% par an et la possibilité de sortir en deux ans.


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