« Restaurer la nature ne doit pas signer l’arrêt de mort de toute production artisanale, industrielle, forestière ou agricole. Non, produire n’est pas un gros mot. » Anne Sander s’emporte contre la loi sur la restauration de la nature au Parlement européen, lors de la séance plénière du 11 juillet. L’eurodéputée alsacienne, affiliée aux Républicains (eux-mêmes associés au Parti populaire européen), cible en particulier une mesure visant à consacrer 10% des terres agricoles à des zones favorisant la biodiversité grâce à la plantation de haies, la création de fossés ou de zones humides d’ici à 2030. Ce point ne sera finalement pas retenu au moment du vote le lendemain.
Comme de coutume, Anne Sander porte la voix des syndicats agricoles productivistes, qui y voient une nouvelle contrainte environnementale et donc une réduction « du potentiel de production ». Membre de la commission de l’agriculture, l’eurodéputée s’est aussi opposée à l’interdiction du glyphosate cet automne. Résultat, la molécule toxique a été ré-homologuée jusqu’en 2033, malgré le fait qu’on en retrouve partout dans l’eau, l’air, l’alimentation et jusque dans l’urine des femmes enceintes. Enfin, elle est hostile à l’une des mesures phares du pacte vert pour l’Europe : réduire de moitié l’utilisation des pesticides.
La FNSEA, une histoire de famille
Sa proximité avec l’industrie agroalimentaire ne sort pas de nulle part. Anne Sander a grandi dans une famille de producteurs de houblon à Ohlungen, à l’ouest de Haguenau. Son père n’est autre que Jean-Marie Sander, qui a été à la tête du Crédit agricole. Avant ça, il a présidé la FDSEA 67, syndicat agricole majoritaire connu pour sa vision productiviste, ainsi que la Chambre régionale d’agriculture d’Alsace. Franck Sander, le frère d’Anne, est l’actuel président de la FDSEA 67, le vice-président de la FNSEA, en charge des affaires européennes, et le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves.
Lisez la suite pour 1€ seulement
- Accédez à nos enquêtes et révélations exclusives
- Soutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistes
- Maintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux
Chargement des commentaires…