Depuis le 4 mai 2017, un nouvel arrêté ministériel réglemente l’utilisation des produits phytosanitaires, c’est-à-dire d’une partie des pesticides. Cet arrêté confie aux préfets de départements la responsabilité de désigner les points d’eau à protéger. Le projet d’arrêté préfectoral définissant les zones à protéger dans le Bas-Rhin est ouvert à la consultation publique jusqu’au 17 juillet. La consultation de l’arrêté pour le Haut-Rhin se termine elle le 11 juillet.
A cette occasion, l’association Alsace Nature s’inquiète de l’insuffisance des points d’eaux mentionnés comme « à protéger » dans le projet d’arrêté (similaire dans les deux départements alsaciens).
En effet, le projet d’arrêté départemental prévoit la protection des points d’eaux présents sur les cartes au 1/25 000 de l’Institut Géographique National et définis par l’article 215-7-1 du code de l’environnement. Selon l’association Alsace Nature, de nombreuses zones telles que des mares et surtout des fossés ne sont pas concernés par ce projet d’arrêté. Leur pollution par des pesticides serait donc possible et participerait à la pollution du reste des points d’eaux, par capillarité.
Un état des eaux inquiétant
Dans une lettre adressée aux préfets, Alsace Nature s’inquiète du niveau de pollution des eaux alsaciennes. Selon les chiffres de l’observatoire de la nappe phréatique en Alsace, les taux limites de produits phytosanitaires seraient dépassés dans 53% des points de contrôle, rendant l’eau non potable. Ce sont 43% de points de contrôle pollués de plus qu’en 2009. Daniel Reininger, président régional d’Alsace Nature, explique:
« Le problème c’est que l’eau des nappes phréatiques arrive ensuite au robinet du consommateur alors que sa qualité se dégrade. Pour la rendre potable, il faut multiplier les traitements, ce qui a un coût. Alors qu’on devrait pouvoir pomper l’eau des nappes sans avoir à la traiter. »
Afin de protéger ces eaux, l’arrêté ministériel prévoit l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires à moins de 5 mètres des points d’eaux protégés. Cette mesure permet de limiter la présence de ces substances dans les nappes phréatiques. L’association insiste sur la nécessité d’appliquer cette mesure à un nombre bien plus important de zones.
Mobiliser pour la consultation publique
Alsace Nature appelle donc les citoyens à faire part de ces remarques à la préfecture en participant à la consultation publique. Daniel Reininger poursuit :
« Avec cette consultation publique, les gens peuvent s’exprimer, mais encore faut-il qu’ils sachent qu’ils ont cette possibilité. Sinon il n’y a que le monde agricole qui va être mobilisé. Donc nous, nous appelons les citoyens pour qu’ils viennent contrebalancer leur avis en disant que le projet ne va pas assez loin. »
Pour participer à la consultation, il suffit de se rendre sur le site des préfectures. Dans l’onglet « Actualités » pour le Haut-Rhin, « Publications » sur celui du Bas-Rhin. Les observations des citoyens peuvent être envoyées par e-mail ou par voie postale.
Chargement des commentaires…