Les tractations continuent autour des réorganisations de l’administration d’État qu’implique la future grande région Alsace – Champagne Ardenne -Lorraine (appelée pour l’instant ACAL mais ALCA, c’est quand même moins moche). Le lieu de réunion du conseil régional est le plus emblématique puisqu’il donne le titre de capitale de région, mais les services de l’État français sont aussi concernés.
La préfecture à Strasbourg, le reste…
Il est déjà acquis que la préfecture de région sera à Strasbourg, suite à l’amendement déposé par le député (PS) bas-rhinois Philippe Bies qui confère à la capitale alsacienne le statut de « chef lieu ». Mais au-delà de cette administration, une dizaine de directions de l’État opèrent dans les régions françaises, dont les services des Finances publiques (DRFiP), de l’Environnement (Dreal), de la Culture (Drac) ou encore des affaires économiques et du travail (Direccte).
Et c’est le préfet d’Alsace, Stéphane Bouillon, qui doit mener les discussions en tant que « préfet préfigurateur ». C’est dans ce cadre qu’il a convié ses homologues de Champagne-Ardenne et de Lorraine à une réunion de travail ce mardi 12 mai. Le projet final est attendu pour cet été, avec la possibilité pour le gouvernement de revoir la copie. La grande région commencera son fonctionnement le 1er janvier 2016, même si des ajustements sont à prévoir au fil des années.
Stéphane Bouillon rejette l’idée de regrouper chaque administration dans une seule ville de le future région :
« Il est hors de question de supprimer des emplois à Metz et Châlons. Les missions stratégiques, qui gèrent les contrats, les budgets ou les affaires courantes, seront concentrées à Strasbourg, mais les effectifs opérationnels doivent rester en région pour conserver la proximité. »
10 à 20 postes par direction à Strasbourg
Certains fonctionnaires peuvent néanmoins préparer leurs valises. Pour chaque direction, entre 10 et 20 postes seront déplacés à Strasbourg, auprès du préfet qui aura son « état major » auprès de lui dixit Stéphane Bouillon.
Pour le reste, l’actuel préfet d’Alsace entend développer des « pôles d’excellence » des directions et des services de l’État dans différentes villes. Aucune direction ne fermera ses portes dans l’immédiat, mais certaines développeront un plus grand degré de spécialisation selon les qualités de chaque administrations déjà en place.
À ce stade, il est encore trop tôt pour arrêter les décisions ou les chiffrer, mais on parle des services de l’eau à Metz, des services agricoles à Châlons. Là aussi, certains postes seront amenés à être redéployés et des fonctionnaires amenés à déménager. Un casse-tête en perspective, car il faudra tenir compte des compétences, de l’avancement de carrière, et de la situation personnelle de chaque serviteur de l’État.
Économies par la centralisation des affaires stratégiques
Les économies de fonctionnement se feront donc par une centralisation des services stratégiques à Strasbourg, qui n’existeront plus dans les préfectures régionales actuelles de Metz et Châlons. Il n’y aura ni embauche de personnel supplémentaire, ni de réduction accélérée du nombre de postes, selon Stéphane Bouillon. L’autre défi de la nouvelle région d’après les trois préfets sera de développer plus de coopération économique et administrative de l’est à l’ouest de l’ACAL ou ALCA.
La prochaine réunion de travail est prévue à Metz le 12 juin, avant un dernier rendez-vous à Châlons.
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Sur Rue89 Strasbourg : À Strasbourg, les maires de la future grande région Alca se jaugent…
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