Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Accusé de viol, un professeur du conservatoire réintégré après une enquête administrative

Accusé de violences sexistes et sexuelles par deux femmes, un professeur de clarinette va être réintégré au conservatoire de Strasbourg après une enquête administrative menée par l’Eurométropole.

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Accusé de viol, un professeur du conservatoire  réintégré après une enquête administrative

En juin 2024, un professeur de clarinette de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) et du conservatoire de Strasbourg a été suspendu de ses fonctions. Il était accusé de viol et de violence sur conjoint par deux étudiantes distinctes (voir notre article). Jeudi 27 mars, les DNA écrivent qu’il devrait être réintégré suite à une enquête administrative, diligentée par l’Eurométropole de Strasbourg, « qui n’a pas permis de confirmer les faits dénoncés ». Cet employé du conservatoire est mis à disposition de la Hear et ne sera pas réintégré à l’école d’art, précise son directeur Stéphane Sauzedde à Rue89 Strasbourg. Il ne sera donc pas remis au contact d’étudiantes et étudiants à la Hear, étant donné que la décision de l’Eurométropole ne lie pas la Hear.

Des éléments insuffisants

L’enquête judiciaire liée aux dépôts de plainte continue. Côté administration, l’Eurométropole a adressé aux plaignantes les conclusions de l’enquête dans un courrier daté de fin février. La lettre stipule que « les éléments recueillis (…) ne permettent pas d’établir la commission (…), dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, de faits pouvant s’apparenter à des faits d’agissements sexistes, de violences sexistes et sexuelles, en particulier, des faits constitutifs de harcèlement sexuel ». Le courrier conclut :

« À ce jour, les conclusions de l’enquête administrative ne permettent pas de justifier, au plan juridique et réglementaire, une révocation, confirme la Hear. La mission de l’agent sera donc adaptée et celui-ci sera placé hors d’un contexte d’enseignement et de face-à-face avec des élèves. »

« L’administration se défausse »

Contacté par les DNA, le Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (Clasches) accuse « l’administration [de] se défausse[r] sur la justice » :

« Au pénal, on doit apporter des preuves. Au disciplinaire, on n’a pas besoin que les faits soient caractérisés. On a juste besoin de savoir s’il y a eu une atteinte au bon fonctionnement de l’établissement ou si un enseignant a manqué à ses obligations. Par exemple, en nouant des relations personnelles avec des élèves. Cela suffit à constituer une faute professionnelle. »

Si les plaintes venaient à aboutir à un procès et à une condamnation, l’Eurométropole pourrait reconsidérer ses conclusions. Du côté du parquet de Strasbourg, l’enquête est toujours en cours.


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