Deux tramways sont entrés en collision le 11 janvier, suite au recul d’une rame dans le tunnel sous la gare de Strasbourg. Conséquences de cet accident : 68 blessés et une paralysie du réseau.
« Le parquet de Strasbourg a ouvert une information judiciaire contre X des chefs de blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », a annoncé Alexandre Chevrier, procureur par intérim ce 24 janvier. Avant d’ajouter que le but de cette enquête est de « déterminer d’éventuelles responsabilités sur le plan pénal ».
Pour rappel, le procureur avait affirmé le 11 janvier que les premières investigations ont permis d’écarter l’hypothèse d’un acte volontaire. L’enquête permettra de déterminer s’il s’agit d’une erreur humaine, d’une défaillance technique, ou des deux, et si quelqu’un est responsable de cet événement.
La CTS enquête
Parallèlement à l’information judiciaire, la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a ouvert une enquête interne pour comprendre les raisons de l’accident. Ces investigations interviennent après le dépôt d’une alerte par le syndicat UNSA CTS pour « danger grave et imminent ». Dans une lettre adressée à la direction, le syndicat a réclamé l’accès à l’enquête et aux mêmes informations que la direction générale de la CTS.
Dans les colonnes des DNA, Stéphane Daveluy, délégué syndical UNSA-CTS, a précisé cette demande : « Pour nous, il est hors de question de rouvrir le tunnel de la gare et de reprendre l’exploitation sans savoir pourquoi un tram est parti en marche arrière. On ne veut pas prendre le risque, la prochaine fois, d’avoir des morts. » Le syndicaliste s’interroge sur la consigne visant à stationner des trams dans la pente, comme c’était le cas pour la rame impliquée dans l’accident avant qu’elle ne parte en marche arrière.
L’accident de tramways a permis à l’UNSA de pointer du doigt plusieurs autres problèmes. Dans cet article d’Actu Strasbourg, Stéphane Daveluy déplore un mauvais enseignement du démarrage en côte, à l’origine de l’accident du 11 janvier. Le syndicaliste critique aussi des journées de rappel des fondamentaux trop espacées et pas assez longues, et réclame d’améliorer les conditions de travail pour prévenir l’arrivée d’accidents.
Un réseau bloqué jusqu’à fin février
Après avoir annoncé un retour à la normale fin janvier, la CTS est revenue sur ses déclarations, la remise en état des infrastructures prenant plus de temps que prévu. Elle a annoncé une reprise de la circulation à la fin des vacances scolaires, soit le 24 février. En attendant, des bus de remplacement sont toujours disponibles entre les arrêts Rotonde et Gare centrale.
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