« L’avenir de l’Église se joue aujourd’hui. Si nous minimisons ce rapport, alors nous n’avons plus d’autre avenir que celui d’une secte moralisatrice. » L’archevêque de Strasbourg, Monseigneur Luc Ravel, a enchaîné les phrases chocs en conférence de presse mardi 5 octobre. Face au rapport accablant de la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église (Ciase), Mgr Ravel a dénoncé son institution, « qui a permis à la pédocriminalité de perdurer en son sein. » « Depuis trois ans, j’ai eu moi-même à subir des critiques fortes, a-t-il déploré, comme si j’en faisais trop, comme si combattre le mal n’était pas la mission de l’Église ». Pourtant, le témoignage d’une victime alsacienne et un courrier signé de l’archevêque démontrent que les efforts de Luc Ravel s’arrêtent là où commence la réputation d’un prêtre agresseur.

Corinne Laemlé a 55 ans. Ce n’est qu’en 2019 que cette greffière colmarienne prend conscience des abus sexuels qu’elle a subis quand elle avait 15 ans. « Longtemps, je me suis racontée que j’étais tombée amoureuse d’un prêtre. Je trichais sur l’âge pour le rendre plus acceptable », explique-t-elle. En arrêt maladie de longue durée à plusieurs reprises, des années de séance chez des psychiatres, puis un psychologue, l’aident à trouver l’origine de son mal-être. Puis elle se reconnait dans des témoignages de victimes à la télévision.

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