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À Strasbourg, un groupuscule d’ultradroite attaque une table ronde sur la montée du fascisme

Le Collectif antifasciste de Strasbourg organisait vendredi soir une table ronde au sujet de l’extrême-droite à la maison des syndicats. Vers 22h, une quinzaine d’individus équipés de bâtons ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. Ils ont été repoussés par le service d’ordre du collectif après un affrontement d’une dizaine de minutes.

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À Strasbourg, un groupuscule d’ultradroite attaque une table ronde sur la montée du fascisme

Vendredi 25 février, le Collectif antifasciste 67 a organisé une table ronde. Le sujet : comment définir l’extrême-droite et le fascisme en 2022 ? Quel est le danger fasciste en France aujourd’hui ? Comment y faire face ? Une historienne, une autrice, un syndicaliste et un membre de la Jeune Garde devaient prendre la parole sur ces thèmes devant plus de 100 personnes.

Peu après 22h, la discussion a été interrompue par une tentative d’intrusion violente d’un groupe d’une quinzaine d’individus. Ces derniers ont été filmés en train de jeter des projectiles et d’approcher de la porte en frappant les membres du service d’ordre de l’événement. William (prénom modifié), du Collectif antifasciste 67, témoin de l’événement, relate :

« Nous avons identifié au moins cinq membres bien connus des Strasbourg Offender (un groupe de hooligans néonazis). Ils ont couru vers le bâtiment mais plusieurs antifas avec des bâtons se sont mis dans le cadre de la porte. Quand ils ont compris que personne ne bougerait, ils se sont mis à jeter des objets, notamment trouvés au niveau de tentes de sans-abris juste à côté de la maison des syndicats. Au bout d’une dizaine de minutes, ils sont partis, peu avant l’arrivée de la police. »

Vidéo postée sur Twitter par Cem Yoldas, porte parole de la Jeune Garde Strasbourg.

Selon William, aucun participant n’a été gravement blessé. Seule une personne placée en première ligne dans l’encadrure de la porte a subi une petite entaille à la tête. Les DNA ont recensé un autre blessé léger. « Nous revendiquons le fait de nous être défendus, pour empêcher les néonazis d’entrer et d’agresser le public », ajoute-t-il. Pour rappel, les collectifs antifascistes Jeune Garde Strasbourg et Action Antifasciste Strasbourg estiment que l’autodéfense est indispensable pour protéger les mouvements de gauche. « On voit bien que la police ne nous défend pas, au contraire, elle réprime nos mouvements », dit William.

« Les fachos ont pu partir tranquillement »

Rue89 Strasbourg a retrouvé une habitante de la rue, qui a vu la scène depuis son balcon. Elle confirme avoir observé entre 15 et 20 individus se battre pour entrer dans la maison des syndicats, sans succès. Cette dernière se dit choquée par une scène d’extrême violence. Comme d’autres riverains, elle a prévenu les forces de l’ordre « qui sont arrivées trop tard ».

Vers 22h40, au moins cinq véhicules de la police nationale étaient sur place. Des débris de projectiles jonchaient encore le sol. Une barrière de chantier était en équilibre sur des vélos en face de la porte de l’immeuble. Selon nos informations, aucune arrestation n’a eu lieu sur place. « Les fachos ont pu partir tranquillement », s’insurgent plusieurs participants à la table ronde. Fin novembre 2021, Rue89 Strasbourg publiait un article sur l’impunité des néonazis de Strasbourg Offender, qui ont pourtant déjà revendiqué plusieurs attaques violentes.

Après une vingtaine de minutes sur place, les forces de l’ordre sont parties. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Cette fois-ci, un hooligan des Strasbourg Offender contacté par Rue89 Strasbourg nie l’attaque. Selon les DNA, une source proche du dossier indique que les agresseurs sont « une douzaine de membres de l’ultradroite dont certains étaient venus armés de bâtons ». Interrogée, la police nationale n’a pas encore répondu à nos questions sur l’événement.

Une plainte pour dégradation

Albert (prénom modifié), du Nouveau Parti Anticapitaliste, était présent pour filmer la table ronde. Il a porté plainte samedi 26 février pour dégradations, car les individus d’ultradroite ont arraché les rétroviseurs de son scooter garé devant la maison des syndicats. « Je les ai vu se saisir de barrières de chantier et les jeter sur le service d’ordre. Ils étaient particulièrement violents. Je n’avais jamais vu une attaque comme ça », s’inquiète-t-il.

Des débris de projectiles devant la maison des syndicats le 25 février vers 22h40. Photo : Danaé Corte / Rue89 Strasbourg

Mina (prénom modifié), qui participait à la réunion, n’est pas étonnée par l’attaque. « On sait que quand il y a un événement antifasciste, les fachos nous prennent pour cible. C’est triste mais ça fait des années que ça dure », commente-t-elle.


#strasbourg offender

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