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À Strasbourg, l’usine russe NLMK à l’abri des sanctions européennes

Selon le média d’investigation Disclose, l’oligarque russe Vladimir Lisin, à la tête de Novolipetsk Steel (NLMK) dont une usine est à Strasbourg, n’est pas ciblé par les sanctions européennes alors que son groupe a fourni en acier l’industrie militaire russe.

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À Strasbourg, l’usine russe NLMK à l’abri des sanctions européennes

Disclose révèle dans un article publié le mardi 13 décembre que le groupe NLMK est exclu des sanctions imposées aux actifs russes par la Commission européenne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Parmi ces actifs, l’usine d’acier laminé installée au port du Rhin de Strasbourg.

Cette usine emploie 144 personnes et transforme chaque année 400 000 tonnes d’acier pour l’industrie automobile et le bâtiment. Mais selon Disclose, NLMK a aussi fourni en acier l’industrie militaire russe depuis 2014 tandis que son propriétaire, Vladimir Lisin, 66 ans, pourtant proche de Vladimir Poutine, peut se déplacer librement partout en Europe.

Deux ans pour s’affranchir de l’acier russe

Selon des informations de Rue89 Strasbourg cependant, la filière sidérurgique de NLMK en Europe a deux ans pour trouver une source alternative à l’acier russe. Actuellement, les brames (blocs d’acier brut) proviennent de Russie et sont traitées à l’usine NLMK de La Louvière en Belgique, qui les transforme en bobines. Ces produits sont ensuite envoyés à Strasbourg pour qu’ils soient galvanisés et laqués.

Dans l’entreprise strasbourgeoise, on indique sous couvert d’anonymat ne pas souffrir des sanctions appliquées à l’industrie russe mais plutôt d’autres problèmes d’ordre économique :

« Comme toute l’industrie sidérurgique, nos coûts en énergie ont explosé, c’est plutôt ça qui ralentit la production mais le phénomène est général. À Strasbourg, nos fours fonctionnent au gaz donc il est question de moderniser la ligne de production, afin d’émettre moins de rejets et de consommer moins d’énergie. Un investissement de 35 millions d’euros est programmé… à condition qu’on trouve de l’acier brut ailleurs. »

Disclose révèle que NLMK a noué « au moins dix-huit contrats avec des entreprises du secteur de la défense russes depuis 2014 », notamment pour des « fournitures d’acier inoxydable, tôles d’acier laminées, ruban d’acier électrique, ou acier plaqué ». Le groupe industriel a répondu à Disclose qu’une « quantité négligeable d’acier de production civile » est allée vers l’industrie militaire russe.


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