Parce qu’années de scolarité riment généralement avec déplacements urbains de courte distance, parce qu’embouteillages et pollution urbaine conduisent à repenser l’organisation des déplacements familiaux, le vélo a toute sa place dans la ville et à l’école. Des premiers coups de pédale en famille à la maîtrise de ses déplacements, le futur citoyen effectue un apprentissage qui est essentiel.
Rouler, un des axes de construction des activités sportives à l’école
Aux côté de l’athlétisme, de la gymnastique et des jeux collectifs figure dans les programmes scolaires « Adapter ses déplacements à différents environnements ». Il est possible à l’enseignant, de prévoir, généralement sous forme de cycle, des activités de patinage ou d’orientation si les conditions de l’école le lui permettent. La pratique du vélo s’inscrit, elle, dans une interdisciplinarité riche pour l’enfant et pour le futur citoyen du XXIe siècle.
Au-delà de l’activité physique qui motive et fédère le groupe autour d’un projet de sortie de fin d’année, le vocabulaire, quelques notions de technologie, la vision que j’ai de l’espace, l’orientation, la gestion des émotions, des notions de vivre ensemble se trouvent mêlés et enrichis d’une manière ludique et évolutive au fil des séances.
« Mais ils savent déjà pédaler ! »
Les parents rétorquent souvent aux enseignants que les enfants savent déjà pédaler, un argument que nous renvoient ceux qui ne sont pas partisans de ce type d’activité dans le cadre scolaire. Mais lorsque l’on reçoit et écoute régulièrement parents et grands-parents on s’aperçoit de l’inquiétude réelle que suscitent les déplacements de leurs enfants ainsi que la nécessité de les laisser évoluer vers davantage d’autonomie. « Je ne laisse pas[rentrer seul à la maison] » entend-on souvent. Accompagné, « conduit », cherché, confié à l’étude du soir, l’enfant avant 10 ans a une accidentalité faible. Les courbes d’étude de l’assureur MAIF le montrent clairement.
En abordant les années de collège et la diversité des activités sportives et culturelles de l’adolescence, le jeune se retrouve confronté à la vie urbaine, au flot de la circulation et aux sollicitations des jeunes de son âge. Cela nécessite une préparation spécifique afin de lui permettre vivre en sécurité cette évolution vers davantage d’autonomie puis vers une citoyenneté qui permette de vivre ensemble.
Qu’apprend-on à bicyclette avec sa maîtresse d’école ?
Tout d’abord : port du casque obligatoire ! Ça se met comment ce truc ? Dans quel sens, devant, derrière ? Quelques fous rires s’invitent parfois dans la séance… et surtout ça se règle comment ? Deux doigts qui glissent sous le menton et c’est parti pour une demie douzaine de séances !
À l’école, on apprend à freiner avec précision et détermination dans une zone de plus en plus courte, à guider son vélo avec doigté entre plots, cônes et cerceaux de taille décroissante, à virer de plus en plus serré au cours des premières séances. Puis on s’attache à améliorer la coordination bras-jambes ou côté gauche-côté droit, à regarder par-dessus son épaule gauche pour relever les informations utiles, à lâcher son guidon d’une main, à lâcher les pédales pour passer une flaque, à conserver son équilibre tout en étant secoué par la traversée d’un sommier à lattes, à rouler sur un vieux matelas pour tester les sols mous sans poser pied à terre, à tenter la « danseuse », le tout dans l’ ambiance ludique et stimulante égayée par la météo des matins de printemps.
Ensuite on apprend à évoluer à plusieurs. À tenir compte des autres cyclistes du groupe pour pouvoir envisager une sortie type urbaine ou « Rando-cycliste » de fin de cycle. Savoir adapter sa vitesse à celle des autres, freiner rapidement si nécessaire, circuler à deux puis à trois côte à côte, à tourner ensemble sans collision, à indiquer du bras son changement de direction, à rechercher les informations pertinentes autour de soi.
Avec l’association Prévention MAIF , un permis cycliste au Cours Moyen
Depuis quelques années, au Cours Moyen, mes élèves ont l’occasion de préparer le « Permis cycliste » en vue de participer à une randonnée en juin. Une première épreuve théorique se déroule en classe : lecture de panneaux, connaissance des règles de priorité et de sécurité en 30 questions. Suivent quelques jours plus tard des épreuves techniques dans la cour de l’école : freinage, guidage, changement d’allure, adaptation aux autres… J’organise pour finir un circuit urbain encadré par des personnes de l’Education Nationale. Le comportement des élèves est observé en situation de « trafic ». A la suite de ces trois épreuves, l’enfant obtient son permis.
Chargement des commentaires…