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À 25 ans, le Syndicat potentiel pourrait se retrouver à la rue à la Saint-Valentin

Un compromis de vente a été signé pour l’immeuble rue des couples à Strasbourg qui héberge la galerie alternative du Syndicat potentiel. La municipalité réaffirme son soutien pour conserver ce lieu culturel emblématique de la Krutenau, mais le temps presse désormais.

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À 25 ans, le Syndicat potentiel pourrait se retrouver à la rue à la Saint-Valentin

En mai 2016, l’association le Faubourg apprenait que son bail de neuf ans ne serait pas renouvelé en février 2017 suite à la mise en vente de l’immeuble où son local, le Syndicat potentiel, occupe le rez-de-chaussée. Six mois plus tard, une promesse de vente précise cette menace de déménagement.

L’identité de l’acquéreur n’est pas encore connue de l’association, ni de la municipalité, mais compte tenu de la hausse des loyers dans le quartier, il n’est pas sûr qu’il maintienne le prix de 580 euros par mois. Compte tenu de son petit budget (un salarié), une augmentation substantielle forcerait l’association locataire depuis 1992 à aller voir ailleurs.

Jean-François Mugnier, Coordinateur du Syndicat Jacques Ringele Président de l'association, artiste et technicien d’enseignement artistique à la HEAR Françoise Vincent-Feria Membre active, artiste (Collectif Vincent+Feria) et Enseignante-chercheur à l’université de Strasbourg (Faculté d’arts plastiques) Souad El-Maysour Membre active, artiste et Déléguée Grand-Est du CAAP ( Comité des Artistes Auteurs Plasticiens ), ancienne présidente de la HEAR, etc. Invités : Jean-Claude Luttmann artiste, Enseignant à la HEAR retraité
Jean-François Mugnier, Souad El-Maysour, Jacques Ringele, Françoise Vincent-Feria et Jean-Claude Luttmann, membres et soutiens du syndicat potentiel. (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Un lieu unique

Lors d’une conférence de presse jeudi, cinq membres et soutiens de l’association ont tenu à rappeler les actions du Syndicat potentiel, qui va fêter ses 25 ans. Fondé par des anciens élèves des écoles d’art strasbourgeoises, le lieu accueille 15 à 20 expositions chaque année.

Parmi ces membres, l’ancienne adjointe au maire Souad El-Maysour, démissionnaire en avril, membre active, artiste et déléguée Grand-Est du Comité des Artistes Auteurs Plasticiens (CAAP) :

« Les arts visuels ont toujours été les parents pauvres par rapport aux arts vivants et du spectacle à Strasbourg, qui a un budget annuel pour la culture de 79 millions d’euros. La Ville peut encore préempter, on croyait même qu’une solution avait été trouvée. C’est un lieu de recherche pour les artistes, de foisonnement avec une identité particulière. »

La subvention annuelle de l’association par la Ville est de 15 000 euros. Le bailleur social, Habitat de l’Ill, aurait pu se porter acquéreur des lieux, mais les négociations n’ont pas abouties avant qu’une autre offre privée soit formulée.

Pour une autre membre, Françoise Vincent-Feria, enseignante-chercheur à la faculté d’arts plastiques, ce lieu a un aspect unique, par sa programmation et son côté moins institutionnel que les écoles d’art, mais qui propose tout de même un accompagnement juridique et financier des jeunes artistes. Avec ses élèves, elle a pu organiser un séminaire d’une semaine où le public était amené à participer.

« On ne les laissera pas tomber »

Tous les regards se tournent vers la municipalité qui pourrait utiliser son droit de préemption, c’est-à-dire passer avant l’acheteur pour prendre possession des lieux. Le premier adjoint au maire Alain Fontanel (PS), en charge de la Culture, réaffirme le soutien du printemps dernier :

« Il y a un enjeu pour le syndicat potentiel, mais aussi pour le quartier. On regrette la vente, car il y avait des discussions avec un bailleur social et elle va accélérer les choses. Mais on ne laissera pas tomber l’association. La préemption est une procédure assez complexe et chère, d’autres options sont également à l’étude. »

Même si « dans l’idéal » elle aimerait rester rue des couples, l’association s’est dite ouverte à d’autres propositions de relogement à condition que ce soit dans un lieu « central ». Elle fait partie du collectif « l’autre Manufacture », qui vise à répondre à l’appel à projet pour la manufacture des Tabacs. Autre possibilité, le premier étage de l’Ancienne Douane ou l’idée d’un lieu de restauration autour de stands de producteurs locaux a été abandonnée et pour lequel aucun autre projet est encore défini.

En attendant, le syndicat potentiel continue de rassembler ses soutiens (80 collectifs et artistes, plus de 2 000 signataires) avec une pétition en ligne et un appel aux dons.


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