Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Sciences Po Strasbourg reconduit son partenariat avec l’université Reichman

Sciences Po Strasbourg reconduit son partenariat avec l’université Reichman
Les membres du CA de Sciences Po ont été hués à leur sortie.

Malgré les demandes d’une partie de ses étudiants et de ses enseignants, le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg a maintenu mardi 8 avril le partenariat avec l’université Reichman en Israël.

Ambiance électrique mardi soir devant le Cardo, le bâtiment qu’utilise Sciences Po dans l’enceinte de l’hôpital civil de Strasbourg. Quelques dizaines d’étudiants étaient rassemblés devant l’entrée, afin de rappeler leur détermination aux membres du conseil d’administration de l’institut d’études politiques (IEP) de l’Université de Strasbourg.

Ces derniers devaient se prononcer une fois pour toutes sur la suspension ou la confirmation d’un partenariat avec l’université Reichman, un institut de formation privé au nord de Tel Aviv en Israël. Pour les étudiants du comité Palestine, cet institut est trop proche du gouvernement d’extrême droite israélien, et soutient la guerre d’usure menée à Gaza contre le Hamas, malgré les dizaines de milliers de morts civils. Pour le directeur de l’IEP, Jean-Philippe Heurtin, suspendre ce partenariat reviendrait à boycotter Israël dans son ensemble, ce qui serait une atteinte à la liberté académique.

Une position similaire a été exprimée par le ministre de l’Éducation nationale, Philippe Baptiste, dans Le Parisien de lundi 7 avril. Il a indiqué que le gouvernement saisirait « immédiatement le tribunal administratif » si le conseil d’administration devait annuler le partenariat « pour des raisons militantes ».

Presqu’une année de crise

Après trois blocages et près d’un an de crise autour de cette question, le conseil d’administration réuni mardi 8 avril a voté la reconduction du partenariat, par 16 voix contre 14, et 3 absentions. Le vote a eu lieu à bulletins secrets, et les personnalités extérieures ont pu voter par procuration.

Les étudiants ont hué les membres du conseil d’administration à leur sortie du bâtiment. Une partie d’entre eux ont suivi le directeur de l’établissement, Jean-Philippe Heurtin, alors qu’il sortait du Cardo pour se diriger vers le centre-ville.

Une enseignante-chercheuse, membre du « groupe du dimanche » qui avait assuré une médiation entre la direction et les étudiants mobilisés après l’intervention des forces de l’ordre, se désole du résultat :

« Le comité d’examen du partenariat avait proposé une sortie de crise à la direction et aux étudiants, avec avoir étudié en profondeur la situation pendant deux semaines. Nous avions réussi à réinstitutionnaliser ce différend, après une polarisation extrême. C’était une démarche vertueuse et tout le monde en serait sorti gagnant. »

Les conclusions d’un rapport universitaire ignorées

Dans ce rapport, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, le comité d’examen recommandait au conseil d’administration de ne pas reconduire le partenariat avec l’université Reichman, et d’en nouer un autre avec une université publique israélienne, des établissements par ailleurs bien mieux classés que l’université privée. Le comité n’a pas pu détecter d’expression critique de la guerre par des membres de l’université israélienne, mais sans s’en étonner :

« Cette position est d’ailleurs cohérente avec la polarisation attendue d’une composante très liée à l’anti-terrorisme (par les thématiques qu’elle aborde et les think tanks qu’elle héberge) dans une société profondément marquée par la guerre. »

Rapport du comité d’examen

Le comité faisait par ailleurs le constat que les relations entre Sciences Po Strasbourg et l’université Reichman s’étaient singulièrement dégradées, notamment après un courrier du président de l’université israélienne de novembre 2024 qui faisait « un lien implicite entre l’antijudaïsme rhénan (persécutions médiévales, accusations de propager la peste en 1348…), l’antisémitisme plus contemporain (notamment les persécutions et le génocide de la Seconde Guerre mondiale) et la décision du conseil d’administration de suspendre le partenariat ».

Les étudiants mobilisés du comité Palestine ont donc annoncé la reprise de leur mobilisation, avec probablement un blocage du Cardo dès mercredi 9 avril. Ils appellent à une assemblée générale le même jour à 13h, devant le bâtiment.

Des hooligans strasbourgeois condamnés pour des violences à Reims

Des hooligans strasbourgeois condamnés pour des violences à Reims
Des hooligans strasbourgeois et rémois se sont battus devant la brasserie Gin Pamp samedi 5 avril.

Suite à un affrontement avec des rémois samedi, cinq hooligans strasbourgeois ont été condamnés à de la prison avec sursis. Une forte rivalité entre des groupes néonazis des deux villes existe depuis plusieurs années.

Reims, 22h15, samedi 5 avril. Le lendemain, le Racing club de Strasbourg joue contre l’équipe locale pour un match de Ligue 1. Une dizaine de Mesos, des hooligans néonazis rémois, sont attablés à la terrasse du Gin Pamp, en plein centre-ville. Soudain, une vingtaine d’individus habillés en noir et aux visages dissimulés déferlent en bande, comme on peut le voir dans une vidéo publiée sur le boucle Telegram GruppaOf, spécialisée dans le hooliganisme.

Lors de l’affrontement, deux employés du bar sont blessés par des chaises et des tables envoyées dans leur direction d’après France 3 Grand Est. Le même article relate que parmi les personnes participant à l’émeute, certains utilisent même des grenades lacrymogènes, des armes de catégorie D théoriquement interdites.

Prison avec sursis

Neuf hooligans ont été interpellés et placés en garde vue. Et cinq strasbourgeois ont été jugés en comparution immédiate lundi 7 avril. Ils ont été jugés coupables de violences aggravées et ont écopé de peines allant de trois à six mois de prison avec sursis, assorties d’interdiction de séjour à Reims et de détention d’armes selon France Bleu.

Il s’agit probablement de membres des Strasbourg Offender, un groupe de hooligans néonazis en forte rivalité avec les Mesos. Rue89 Strasbourg a documenté que les deux bandes se sont déjà battues en novembre 2021 à Kilstett et en mars 2022 près de Reims. Une personne avait été poignardée lors de la seconde bagarre, et plusieurs avaient été hospitalisées.

Le ministère de l’Intérieur envisageait fin mars de dissoudre les Strasbourg Offender. Mais L’Équipe a révélé le 31 mars que la procédure était en pause. Beauvau a justifié que les responsables du Racing club de Strasbourg étaient responsables puisqu’ils dénoncent eux-mêmes à la police les supporters qui « font le salut nazi ». Le ministère a tout de même précisé à nos confrères que « s’ils fautent » à nouveau, la dissolution pourrait être réalisée grâce à un dossier plus solide.

Près du Conseil de l’Europe, des habitants veulent faire reculer la place de la voiture

Près du Conseil de l’Europe, des habitants veulent faire reculer la place de la voiture
Il est fréquent que les voitures se garent sur les bandes cyclables, ce qui exaspère une partie des habitants

Au pied du Conseil de l’Europe, dans un des derniers quartiers proches du centre-ville où le stationnement reste gratuit, des habitants se sont constitués en collectif pour demander à la municipalité des parkings payants et plus d’aménagements pour les piétons et les cyclistes.

« C’est là ! Une des seules rues du quartier où il y a une piste cyclable ! » La ruelle qui s’étire devant nous, derrière le Conseil de l’Europe, ne présente à première vue ni bande, ni piste cyclable, ni même de trottoir. Seulement deux files de voitures, garées de part et d’autre. « Ah, mais il faut s’accroupir et regarder sous les caisses… », précise Mohamed Ben Totoch, membre d’un collectif d’habitants. Effectivement, sous la première voiture, on distingue un marquage au sol signalant une bande cyclable. « Je crois que je n’ai pratiquement jamais vu cette rue sans voitures des deux côtés. Et quand on est cycliste et qu’une voiture arrive dans l’autre sens, c’est forcément délicat. »

La rue Le Nôtre se situe entre le siège d’Arte et le parc de l’Orangerie. Cet îlot résidentiel connaît une affluence considérable tous les mois, lors des sessions parlementaires. « À chaque fois, c’est le bazar, déplore Laurent Guichard, entraîneur au club d’aviron, situé de part et d’autre de la rue du Général Uhrich :

« Des voitures partout, des conflits entre automobilistes, j’en ai même vu qui ont failli en venir aux mains, alors qu’il y a des gamins qui traversent la rue toute la journée, comme l’embarcadère est de l’autre côté. »

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À Geispolsheim, « le maire rate l’occasion de protéger les habitants des pesticides »

À Geispolsheim, « le maire rate l’occasion de protéger les habitants des pesticides »
Aucune haie n’est prévue entre ces surfaces agricoles et ces maisons.

Suite à la construction d’une route sur des terres agricoles, une vaste réorganisation des parcelles se précise début 2025 à Geispolsheim. Mais les riverains qui demandent une protection contre les pesticides sont ignorés.

C’est un paysage classique de la plaine d’Alsace. De petites terrasses, des jardins, des jouets pour enfants, et de l’autre côté des clôtures, les champs. Selon le type de culture, les habitants sont plus ou moins exposés aux pesticides. À Geispolsheim, des riverains pensaient avoir enfin une occasion de se protéger un peu de ces molécules toxiques.

Yves Holl et Michelle Schortanner étalent des documents sur la table de leur cuisine. Avec une quinzaine d’autres habitants, le couple de retraités tente d’obtenir des aménagements écologiques grâce à un remembrement. Rare sont ceux qui se passionnent pour ces opérations techniques. Elles ont pourtant un immense impact sur l’environnement, en particulier dans une commune encerclée par l’agriculture comme Geispolsheim. Les remembrements consistent en des réorganisations des parcelles. « C’est le troisième ici, le premier a eu lieu en 1953 », affirme Yves, très informé.

De nouveaux immeubles en construction, au bord des champs.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et enquête sur les alertes qui lui sont transmises, les suspicions de pollutions, les artificialisations masquées, la qualité de l’air et de l’eau… Sans Rue89 Strasbourg, des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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Pour sortir de l’ornière, October Tone appelle à l’aide

Pour sortir de l’ornière, October Tone appelle à l’aide
October Tone produit de la belle musique, mais aussi de belles photographies.

À la fois label et structure d’entraide entre musiciens, October Tone a besoin de franchir le cap de la professionnalisation. Son cofondateur Atef Aouadhi détaille l’opération de financement participatif qu’il lance.

On avait laissé Atef Aouadhi en 2022 célébrer les dix ans d’October Tone, l’association d’entraide de musiciens et de musiciennes qu’il a cofondée. Le revoilà trois ans plus tard avec une campagne de financement participatif, un « krautfunding » comme il appelle ça.

Car après dix ans de débrouillardise, Atef Aouadhi en a un peu marre de galérer pour financer une tournée, un concert ou même un déplacement. L’association accompagne désormais une dizaine de groupes, principalement strasbourgeois et branchés rock ou electro, et qui se sont souvent placés au top de la musique indépendante française comme Hermetic Delight, BBCC, Tioklu

Atef Aouadhi a cofondé October Tone en 2012 et indique avoir atteint les limites de la débrouillardise.

« Nos groupes ont tous progressé et c’est super mais leurs besoins d’accompagnement aussi », pointe Atef Aouadhi, musicien lui-même et DJ sous le blaze de Rachid Bowie :

« En 2024, on a finalement réussi à embaucher un chargé d’administration et de production, Mike Junker, après des années passées à se reposer sur des bonnes volontés de part et d’autres. Nous en sommes très contents et on voudrait sauvegarder cet unique emploi de l’association, afin de ne pas perdre une nouvelle fois tout ce qu’il a appris, tous les contacts noués avec les tourneurs ou les salles, en une année, et progresser. »

Sauf que les finances de l’association sont à sec. « On n’a pas les capacités financières pour tenir le temps que nos productions deviennent rentables », détaille Atef Aouadhi, qui se mue peu à peu en chef d’entreprise :

« Nos rentrées proviennent des ventes de disques, de la billetterie des concerts ou directement des salles, des rentrées du bar quand il y en a un, il y a un peu de droits d’auteurs aussi. On a quelques subventions, mais c’est très fluctuant. Ainsi on avait demandé une aide à la structuration au Centre national de musique et nous n’avons pas été retenus. »

Ces recettes permettent de payer des cachets aux artistes, qui bénéficient tous du statut d’intermittent du spectacle. « Le drame, c’est que tout est bloqué à cause de ce manque de trésorerie, alors qu’on grossit », souffle Atef Aouadhi :

« En 2023, une partie importante des dépenses a été liée à trois productions majeures, Michael (BBCC), The Electric Soup (Tioklu), Hypermondes (Amor Blitz), dont l’exploitation se poursuit sur 2024 et à un double départ interne, dont l’un imprévu, ce qui a freiné l’activité. En 2024, nous sommes de retour à l’équilibre, notamment grâce à une meilleure gestion des paiements clients permise par l’embauche de Mike. »

Atef Aouadhi voudrait également pouvoir organiser un festival chaque année, les October Tone Parties se déroulant en octobre les années paires, il prévoit d’installer le Tainted Love Festival les années impaires.

L’idée d’un financement participatif s’est donc imposée. « Nous avons mis quatre paliers, précise Atef Aouadhi. Nous pourrons garder l’emploi de Mike à partir du second palier de 10 000€. » Parmi les contreparties, des disques évidemment mais aussi des « pochettes surprises collector », avec des invitations aux prochains concerts et des produits exclusifs comme des t-shirts. Toutes les contributions sont éligibles à une déduction fiscale de 66%.

« Si nous franchissons ce cap, on va avoir des gens chargés de programmer les groupes, de distribuer nos produits, d’organiser des spectacles », assure Atef Aouadhi. « C’est un peu ça passe ou ça casse, mais si ça passe, on n’aura plus d’excuse pour ne pas réussir ! »

L’ordre des médecins du Bas-Rhin suspend trois mois un chirurgien strasbourgeois

L’ordre des médecins du Bas-Rhin suspend trois mois un chirurgien strasbourgeois

La chambre disciplinaire de l’ordre des médecins du Grand Est a interdit à un chirurgien des Hôpitaux universitaires de Strasbourg d’exercer la médecine pour une durée de trois mois. Il a fait appel de la décision.

En bloc opératoire du Nouvel hôpital civil (NHC), il n’y a pas que le manque de moyens de l’hôpital public qui suscite des tensions. Les inimitiés entre chirurgiens des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) peuvent aussi provoquer des insultes, voire une agression physique ou un retard de prise en charge pour un patient. C’est ce que révèle une décision de la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins du Grand Est.

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AG des travailleurs de la culture : « la lutte ça se cultive, on est là pour se donner de la force »

AG des travailleurs de la culture : « la lutte ça se cultive, on est là pour se donner de la force »
Victor Le Foll, illustrateur, prend la parole devant l’AG des travaileurs et travailleuses de la culture.

Jeudi 3 avril, se tenait au Garage coop une assemblée générale des travailleurs et travailleuses de la culture. Dans un contexte de baisse des financements publics du secteur culturel, les artistes et techniciens strasbourgeois s’inquiètent et appellent à la mobilisation.

Dans le grand hall du Garage Coop au Port-du-Rhin, 80 personnes sont rassemblées à l’appel du Syndicat national des artistes plasticen·ne·s CGT (SNAP-CGT). « Est-ce que quelqu’un veut nous faire un retour sur la rencontre avec la Direction régionale des affaires culturelle lors du rassemblement du 20 mars ? » Des mains se lèvent dans l’assemblée. « C’était un rendez-vous inutile, on nous a écouté avec condescendance et il n’en est rien ressorti de constructif », exprime une artiste membre du Syndicat français des artistes interprètes (SFA-CGT). Un musicien abonde : « Il y avait vraiment de la colère lors du rassemblement. » La parole revient au bureau qui conclut ce premier tour de parole en donnant le ton de la soirée : « la lutte ça se cultive, on est là pour se donner de la force.« 

80 personnes étaient présente pour la première AG des travailleurs et travailleuses de la culture au Garage Coop jeudi 3 avril.Photo : AL / Rue89 Strasbourg

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François Keller suspendu un mois : la sanction clémente de la Fédération française de football

François Keller suspendu un mois : la sanction clémente de la Fédération française de football
Le centre de formation du Racing entraine les joueurs de demain.

Le directeur du centre de formation du Racing Club de Strasbourg a été suspendu deux mois, dont un avec sursis en janvier 2025. Une sanction clémente selon le site d’actualité Foot Amateur.

Sur les terrains de foot, la tension est alimentée de toute part : des joueurs, des supporters, des entraineurs… et même du directeur du centre de formation du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA). À l’issue d’une réunion le jeudi 16 janvier, la commission fédérale de discipline de la Fédération française de football (FFF) a sanctionné François Keller. Ce dernier a écopé d’une suspension de deux mois, dont un avec sursis, pour avoir tenu des propos intimidants à l’égard d’un délégué de la FFF lors d’une rencontre entre la réserve du club de football strasbourgeois et le Jura Dolois. Selon le site d’actualité Foot Amateur, François Keller s’était ainsi emporté après la décision du délégué de reporter le match pour des raisons de sécurité :

« J’espère que vous avez les reins solides avec ce qui va se produire pour vous après votre one-man show. J’espère que vous avez les soutiens qu’il faut à la Fédé. Voici le clown qui dit qu’on ne joue pas aujourd’hui. »

Une sanction clémente

François Keller était sûr de ses appuis. Normal, le directeur peut compter sur le soutien de son frère, Marc Keller, ancien propriétaire du RCSA et membre du comité exécutif de la FFF depuis 2016. Il travaille à la transformation du niveau National en une Ligue 3 professionnelle. C’est donc en famille que les Keller se sont rendus en commission fédérale de discipline, accompagnés de l’avocat du RCSA.

Comme le relève le site Foot Amateur, la sanction prononcée pour « comportement blessant envers les officiels » semble « clémente au regard de la sévérité habituelle de la FFF. (…) D’autres éducateurs ont été plus lourdement sanctionnés pour des propos moins virulents. »

Dans le barème disciplinaire de la FFF, le propos d’un dirigeant susceptible d’offenser un officiel est sanctionné de trois à quatre matchs de suspension si l’offense a eu lieu pendant un match. Dans les mêmes circonstances, un comportement jugé grossier ou injurieux peut occasionner huit à douze matchs de suspension.

François Keller n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Le Racing club de Strasbourg a simplement adressé que « la suspension de François Keller a été purgée il y a plusieurs semaines, du 20 janvier au 20 février ».

Florian Kobryn quitte le groupe d’opposition à la Collectivité d’Alsace

Florian Kobryn quitte le groupe d’opposition à la Collectivité d’Alsace
Florian Kobryn

Florian Kobryn, conseiller départemental d’opposition, a quitté le groupe « écologiste et citoyen » de la Collectivité d’Alsace. Il déplore sa mise à l’écart.

Dans un communiqué cinglant, Florian Kobryn, conseiller départemental élu à Strasbourg en 2021, annonce qu’il quitte le groupe d’opposition à la majorité menée par Frédéric Bierry au sein de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA). Dans ce groupe appelé « Alsace écologiste citoyenne et solidaire », qui ne comptait que quatre élus, se trouvent Ludivine Quintallet (Les Écologistes), Fleur Laronze (PCF) et Damien Fremont (Les Écologistes).

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Une famille hébergée dans une école de l’Elsau, la Ville propose une solution

Une famille hébergée dans une école de l’Elsau, la Ville propose une solution
Des parents d’élèves et des membres du personnel de l’école Léonard de Vinci occupent l’établissement depuis le 1er avril.

Le collectif Elsau Solidaire occupe l’école Léonard de Vinci depuis mardi 1er avril pour mettre à l’abri une famille. La Ville va proposer une solution d’hébergement.

Cette famille d’origine albanaise dormait dehors depuis sept mois. Le père, la mère enceinte et un enfant de trois ans, scolarisé à l’école maternelle Léonard de Vinci. Depuis mardi 1er avril, le collectif Elsau Solidaire, constitué de parents d’élèves et de personnel éducatif, a décidé d’utiliser l’établissement pour y loger la famille, grâce à une efficace mobilisation citoyenne dans le quartier.

« On occupe deux salles de classe la nuit, une pour la famille et l’autre pour deux personnes du collectif. Le matin, on débarrasse tout avant 7h30 et l’arrivée des élèves », détaille Nicolas Poulin. Parent d’une fille en CE1, il a dormi une nuit dans l’école :

« On a lancé un appel à la solidarité mardi chez les parents d’élèves et le personnel éducatif. En deux heures, une vingtaine de personnes ont répondu. Le planning d’organisation s’est mis en place jusqu’à dimanche, avec à chaque fois deux personnes qui passent la nuit à l’école et un autre groupe qui ramène la nourriture. »

La Ville va proposer une « tiny house »

La famille s’était installée au camp du parc Eugène Imbs mais n’a pas été prise en charge lors de son évacuation en février. Elle a ensuite posé sa tente dans le parc du Heyritz. « Ils sont fatigués mais reconnaissants de voir qu’il y a une mobilisation pour eux, ils se sentaient un peu abandonnés ces derniers temps », commente Annabelle Rodrigues, enseignante en CM2 :

« Ils ont eu un parcours difficile. Ils nous ont dit qu’ils sont en situation irrégulière. Le père est chrétien et la mère est musulmane, et il y a de grosses tensions communautaires en Albanie. Lui s’est fait frappé par des membres de la famille de sa femme d’après ce qu’il nous témoigne. C’est pour ça qu’ils ont dû fuir. »

Une prise en charge par la Ville

Floriane Varieras, adjointe à la maire en charge des Solidarités annonce à Rue89 Strasbourg que la ville va proposer une solution d’hébergement à cette famille : « Elle devrait être orientée vers les “tiny houses” (petites maisons mobiles, NDLR) de la rue de la Carpe Haute à la Robertsau, qui seront disponibles la semaine prochaine normalement. » C’est donc la municipalité écologiste qui va prendre en charge de nouvelles personnes sans-abri (700 places créées depuis le début du mandat en 2020), alors que l’hébergement d’urgence est censé être une compétence de l’État, comme le prévoit la loi.

Le collectif affirme que d’autres familles d’élèves de l’école sont également sans-domicile-fixe. Certaines sont logées chez des tiers, d’autres dans un gymnase suite à l’évacuation du campement Eugène Imbs ou dans des chambres d’hôtel d’urgence selon Nicolas Poulin. « On continuera la mobilisation s’il le faut », prévient Annabelle Rodrigues.

Au-dessus des Halles, la tour vide d’un prince saoudien décédé

Au-dessus des Halles, la tour vide d’un prince saoudien décédé
La tour Europe, au-dessus du centre commercial des Halles.

La majorité des étages de la tour Europe, place des Halles à Strasbourg, sont inoccupés depuis plusieurs années. Le bâtiment fait partie de l’héritage d’un prince saoudien, via une société basée au Luxembourg.

Une mystérieuse masse brune s’élève au-dessus du centre commercial des Halles à Strasbourg. Derrière la porte principale, le hall d’entrée immaculé semble conçu pour accueillir des hommes d’affaires entre deux vols, mais plus personne ne fait la réception. Et pour cause, seuls trois des 17 étages sont encore occupés.

Ça ne se bouscule plus au rez-de-chaussée.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Une plongée dans les allées sombres et abandonnées de ce bâtiment resté dans les années 70 pourrait laisser croire que l’apocalypse a eu lieu. Vieille moquette au sol, murs blancs et portes fermées à clés, chaque étage se ressemble. Dans ce dédale de couloirs, des vestiges d’entreprises ayant peuplé les lieux apparaissent parfois. Le cabinet de consultants Ernst and Young louait jadis les trois derniers niveaux, comme en témoignent toujours des plaques au rez-de-chaussée.

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À la Montagne verte, les promesses de renouveau de Jeanne Barseghian

À la Montagne verte, les promesses de renouveau de Jeanne Barseghian
La maire assure qu’elle fait du quartier une « priorité ».

Dans le cadre d’une rencontre à la Montagne verte, Jeanne Barseghian a pu défendre les aménagements prévus pour ce quartier de l’ouest de Strasbourg.

Mais qui peut bien être autant piqué de musique cubaine, dans l’équipe municipale ? La question s’impose à tous les habitants de la Montagne verte, davantage venus écouter la maire sur le parvis de l’école du Gliesberg mercredi 2 avril, que subir un bruyant récital de charanga. Ni les percussions, ni les cymbales et même tout l’orchestre ne couvrent totalement leurs interrogations sur l’avenir du quartier, que tous jugent délaissé.

Haussant la voix plus fort que la sono, Jeanne Barseghian (Les Écologistes) tente d’exposer et de défendre les aménagements que son administration a prévus. Le « Café avec la maire » est l’occasion de tout mettre à plat. « La Montagne verte fait figure de priorité », assure-t-elle dans son bref propos introductif, avant de reconnaître au quartier un côté « archipel, avec différents îlots, traversés de canaux, de zones de nature et de grands axes. En premier lieu la route de Schirmeck, évidemment. »

Une quarantaine de personnes écoutent attentivement devant l’école du Gliesberg.

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Palestine : deux militants strasbourgeois entament une grève de la faim

Palestine : deux militants strasbourgeois entament une grève de la faim
Leila Sihabi et Georges Yoram Federmann chez lui à Strasbourg.

Face aux bombardements qui ont fait plus de 50 000 morts parmi les Palestiniens de Gaza et plus de 110 000 blessés depuis octobre 2023, deux militants strasbourgeois de la cause palestinienne ont entamé une grève de la faim. Il s’agit de Leila Sihabi, 41 ans, du collectif Strasbourg – Palestine et de Georges Yoram Federmann, 70 ans. Ils ont répondu à l’appel du collectif « Hungry for justice in Palestine », composé notamment de soignants volontaires, qui a appelé à un jeûne afin d’obtenir des pouvoirs publics européens un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Leila Sihabi, qui milite pour la Palestine depuis ses seize ans, détaille :

« Suite à l’appel de Imane Maarifi (infirmière membre des blouses blanches pour Gaza, NDLR), je n’ai pas trop réfléchi, bouleversée par la gravité des évènements à Gaza, j’ai foncé. Dans ma famille, nous nous sommes toujours battus pour la Palestine. »

« Sentiment d’indifférence »

Georges Yoram Federmann, qui milite également pour la Palestine au sein de plusieurs mouvements, dont l’Union juive française pour la paix (UJFP), partage la même détermination :

« Face au désespoir d’un génocide en cours, l’instrumentalisation de la Shoah par Israël, et le contexte d’une relance de la colonisation dans les territoires occupés, j’ai répondu à l’appel de Pascal André (médecin urgentiste également volontaire à Gaza, NDLR). »

Les deux militants déplorent surtout un « sentiment d’indifférence » à propos de la situation de la Palestine, ils espèrent que cette grève de la faim sera entendue comme un « cri d’alerte et de désespoir » que sauront entendre les autorités françaises et européennes. Ils assurent être déterminés à poursuivre leur grève jusqu’à ce que « le droit international soit respecté » et qu’un « cessez-le-feu soit prononcé » en Palestine.

Avec la gratuité des médiathèques en 2026, un nouveau geste politique en faveur du livre

Avec la gratuité des médiathèques en 2026, un nouveau geste politique en faveur du livre
La médiathèque possède d’importants fonds dédiés à l’environnement et à la parentalité.

La gratuité des médiathèques pour 2026 a été votée lors du conseil de l’Eurométropole du 28 mars. La délibération s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à pérenniser l’esprit de l’année « Capitale mondiale du livre. »

Alors que Strasbourg cède bientôt son titre de « Capitale mondiale du livre », l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) veut en garder une marque. Lors du conseil de l’EMS du 28 mars, une délibération actant la gratuité des médiathèques au 1er janvier 2026 a été largement plébiscitée par les élus, avec 77 voix pour, 4 abstentions et 1 voix contre. Concrètement, la carte d’emprunt du réseau Pass’relle, concernant les 33 médiathèques du réseau, pourra bientôt être retirée gratuitement.

Continuité politique

« À quelques jours de l’épilogue du programme Lire Notre Monde, cette décision inscrit durablement dans notre ville l’héritage de cette année Strasbourg Capitale Mondiale du Livre Unesco », se félicite à la tribune Jeanne Barseghian. La maire de Strasbourg, également première vice-présidente de l’EMS, explique que la mesure s’inscrit dans une « volonté de poursuivre une politique publique ambitieuse en faveur de l’accès au livre et à la lecture. »

Jeanne Barseghian, lors de la conférence évoquant la fin de Capitale mondiale du Livre.Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Lors d’une conférence de presse ayant lieu une semaine plus tôt, la maire affirmait sa volonté de rendre pérenne les avancées apporté pour le Livre par l’année Strasbourg capitale mondiale du livre, comme le financement de 16 bourses pour un montant de 80 000 euros pour soutenir la création locale, l’installation de 17 cabanes à livres dans l’EMS ou l’achat d’un stock de 19 000 livres pour les crèches et les écoles. Elle réaffirmait aussi sa volonté de soutenir les éditeurs locaux, dont plusieurs étaient déçus des retombées limitées de l’événement.

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Avion easyJet sur le tarmac de l’aeroport de Bale Mulhouse.

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Une journée de conférences sur l’extrême droite et les médias vendredi 4 avril

Une journée de conférences sur l’extrême droite et les médias vendredi 4 avril
Le campus central de l’Université de Strasbourg.

L’Université de Strasbourg organise une journée de conférences sur le thème de l’extrême droite au sein des médias vendredi 4 avril. L’événement se déroulera dans la Maison des sciences de l’Homme, un bâtiment du campus central.

Fascinante et fascisante, la capacité de l’extrême droite à tordre la réalité semble infinie. Capable de repeindre Pétain en défenseur des Juifs ou de faire d’Hitler un communiste qui s’ignore, aucun thème ne semble échapper à une réécriture historique. Trois membres du laboratoire « Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques », Simon Zara, Antoine Hoffmann et Axelle Lehmann, organisent une journée dédiée à décortiquer ces mécanismes dont use l’extrême droite dans l’espace médiatique, ce vendredi 4 avril à la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme – Alsace (Misha).

Pour analyser ce qu’ils nomment un « grand renversement sémantique », ils invitent plusieurs participantes et participants à décrypter les rouages des faits alternatifs, les détournements en ligne ou la manière dont la presse évoque l’extrême droite. Guillaume Krempp, rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg, évoquera ainsi les grands moments médiatiques de l’extrême droite alsacienne, évoquant l’éphémère Bastion social ou les actions des hooligans Strasbourg offenders.

La journée débutera à 9h avec l’accueil des participants, puis suivra une introduction d’Antoine Hoffmann et Simon Zara. Suivront sept conférences tout au long de la journée, jusqu’au mot de conclusion, à 16h20.