Le combat se poursuit devant le conseil des prud’hommes pour les anciens ouvriers de Clestra. Trois d’entre eux racontent l’éprouvante recherche d’emploi, un an après la liquidation de leur entreprise. « Nounours ! Toi t’es cinquantième ! », crie Aziz à Jean-Philippe devant la porte d’entrée du conseil de prud’hommes, bravant la neige de ce vendredi 22 novembre. Ils sont une dizaine autour, à scruter une liste de 58 anciens salariés de Clestra. Tous demandent à être indemnisés pour licenciement sans cause réelle et sérieuse après la liquidation judiciaire de l’usine productrice de cloisons pour bureaux. Ils sont plus d’une trentaine à être venus pour la première audience d’une procédure qui durera au moins un an. Les anciens collègues, aujourd’hui camarades de lutte, repassent vite aux nouvelles plus immédiates. « Je viens de passer un entretien chez BMW. Le problème c’est que je n’ai pas de réponse avant janvier… S’ils me disaient oui, oh punaise ! », s’exclame un ex-salarié de Clestra.
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Samedi 23 novembre, la Ville de Strasbourg célèbre les 80 ans de sa Libération de l’occupation nazie. Voici une sélection d’événements en lien avec cet anniversaire.
Le samedi 23 novembre 1944, la Deuxième division blindée conduite par le général Leclerc achevait de repousser l’armée allemande au-delà du Rhin, accomplissant ainsi un serment prononcé trois années plus tôt dans le désert libyen. Une série d’événements sont organisés par la Ville de Strasbourg et d’autres institutions pour célébrer les 80 ans de cette bataille.
La cérémonie officielle est prévue samedi 23 novembre à partir de 9h place Broglie, en présence notamment du président de la République Emmanuel Macron à partir de 11h30. 190 danseuses et danseurs doivent évoquer l’épisode du Serment de Koufra avant que le drapeau français ne soit hissé au sommet de la flèche de la cathédrale, vers 11h15, reproduisant le geste historique.
Des fleurs et une ballade en hommage à la Résistance
Dans l’après-midi du samedi 23 novembre, un hommage sera également rendu aux résistants et aux résistantes strasbourgeoises. À l’initiative du Club Jacques-Peirotes, les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises sont invitées à déposer des fleurs, réelles ou composées, à proximité des lieux où ont vécu des résistants ou ont opéré des cellules de résistance. La liste des adresses à fleurir est disponible sur le site du Club Jacques-Peirotes.
Le lendemain, un parcours à pied conçu et commenté par l’historien Jean-Claude Richez, doit passer par une sélection de ces lieux. L’itinéraire de 2h30 comprend : – l’église Saint-Jean, paroisse des « Pur-sang » des Guides de France, – le groupe Wodli réunissant syndicalistes et ouvriers, – la Grand’rue, un corridor de résistants, – le réseau Bareiss à la Taverne alsacienne, – la Brigade Alsace Lorraine au Grand Kléber, – le Temple neuf et les résistants protestants, – le Collège Saint-Etienne et la « Main noire », – le Front de la jeunesse d’Alsace au quai des Pêcheurs, – les figures nationales de la rue des Pontonniers, – le Merkaz Hanoar rue Oberlin.
Une expo historique avec le drapeau
Durant l’après-midi du 23 novembre, le Musée historique de Strasbourg propose une exposition autour de la Libération de Strasbourg, avec des objets tels que le fanion de la Sahariana di Cufra et le drapeau de la Libération de Strasbourg, hissé sur la flèche de la cathédrale 80 ans plus tôt. Le musée sera gratuit ce jour-là.
Parmi l’exposition, le parcours d’Arthur Kaiser, évadé d’Alsace dès 1941 et combattant de la 2e DB en Afrique, en Angleterre, sur les plages du Débarquement puis l’Alsace, et le cahier de Monique Weber, 21 ans en 1944 et qui a consigné ses observations et réflexions lors de la libération de Strasbourg chaque jour. Un témoignage précis et enthousiaste rappelle bien l’état d’esprit de la population libérée.
Plusieurs rendez-vous sont à noter, des visites commentées à 10h : « La vie des Strasbourgeois sous la botte nazie », 10h30 : « Leclerc de l’oasis de Koufra à Paris » et 11h : « La libération de Strasbourg et son drapeau » et des lectures musicales à 14h30 et 15h30. Les visites thématiques sont proposées le lendemain matin à la même heure, et l’après-midi de 15h à 16h.
Un p’tit bal perdu à la Bourse
À la fin de la journée, un Bal de la Libération est prévu à la salle de la Bourse. La playlist proposera des airs de swing, charleston, lindy hop, etc. Les participants et les participantes sont priées de venir avec une tenue rappelant l’époque. Le communiqué ne dit pas si Le P’tit Bal Perdu de Bourvil est au programme… mais on l’espère.
Un docu sur les Africains
Un peu plus tard, l’association Calima, qui vient en aide aux populations immigrées du Maghreb, propose la projection du documentaire C’est nous les Africains, eux aussi ont libéré l’Alsace qui revient sur l’histoire de l’armée française pendant la Libération, débarquée dans le Sud de la France et composée à plus de 80% de troupes d’Afrique.
La projection sera suivie d’un échange avec Jean-Marie Fawer, auteur du documentaire, pour évoquer notamment la place de cette armée dans la mémoire collective sur la Libération, largement occultée par le Débarquement.
Lundi 25 novembre, une dizaine de collectifs appellent à manifester contre les violences patriarcales à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Au départ de la place Dauphine, lundi 25 novembre à 18h, une dizaine de collectifs strasbourgeois organisent une manifestation contre les violences patriarcales. Le même jour a lieu la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Nocturne, la manifestation passera par la place de la Bourse, d’Austerlitz et du Corbeau, avant de remonter les quais des Bateliers et de s’achever devant le palais Universitaire.
Les collectifs mobilisés adoptent une approche intersectionnelle et entendent militer à la fois contre les violences patriarcales, racistes, coloniales, impérialistes et fascistes :
« Ce sont nos vies, nos corps, nos choix et ce dès le plus jeune âge. La lutte féministe ne peut se mener sans une réelle prise en compte des violences exercées sur les enfants. Et tous ces combats sont quotidiens, intimes et collectifs, politiques et économiques et pour lesquels, au-delà de la journée du 25 novembre, nous nous battons toute l’année. »
La veille, dimanche 24 novembre, les mêmes collectifs organisent un après-midi autour du thème des violences patriarcales à l’espace Grüber à Koenigshoffen de 14h à 19h. Ils proposent des discussions, tables rondes, débats et la projection d’un film documentaire.
La chercheuse Marie Janot-Caminade a étudié la condition des Alsaciennes ayant été incorporées de force au service de l’Allemagne, pendant la seconde Guerre mondiale. Après la Libération, leur situation singulière reste largement méconnue. « Je veux dire à tous les Français que le destin tragique de ces hommes fait partie de notre histoire nationale, de notre mémoire commune… » Lorsque Nicolas Sarkozy s’est rendu à Colmar pour commémorer la Libération et la victoire des Alliés en 2010, il entendait « réparer une injustice . . .
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Depuis vendredi 8 novembre, des personnels éducatifs du collège Lezay Marnésia se mobilisent pour obtenir des logements de fonction pour leurs élèves sans-abri. Douze jours après le début de leur action, ils s’organisent pour durer. « La balle est dans le camp de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), elle pourrait décider cet après-midi de loger nos élèves sans-abris. » Devant les journalistes mercredi 20 novembre, les personnels du collège Lezay Marnésia sont déterminés. Après douze jours . . .
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Solidaires étudiant-e-s et le Comité Palestine Unistras avaient invité la députée européenne Rima Hassan pour une conférence sur le campus jeudi 28 novembre. Mais l’Université de Strasbourg a refusé la tenue de l’événement, en mettant en avant des raisons de sécurité.
Députée du Groupe de gauche au parlement européen, Rima Hassan devait intervenir lors d’une conférence au sujet de la Palestine sur le campus universitaire de Strasbourg jeudi 28 novembre. Mais l’eurodéputée a posté sur le réseau social X que sa prise de parole avait été interdite par le président de l’Université de Strasbourg (Unistra).
Solidaires étudiant-e-s et le Collectif Palestine Unistras, organisateurs de l’événement, ont reçu un mail laconique de la part de l’Unistra : « Un avis défavorable a été émis concernant l’organisation de votre colloque, nous ne pouvons donner suite à votre demande. »
Contactée par Rue89 Strasbourg, l’université confirme en précisant que « la sécurité de la manifestation n’était pas assurée » :
« Les associations organisatrices doivent indiquer que les questions de sécurité sont prises en considération. Ce n’est pas le cas pour cet événement, il n’y a pas d’assurance par les demandeurs qu’ils garantissent la sécurité des biens et des personnes, alors qu’il s’agit d’un sujet très sensible. Il y a un risque de trouble à l’ordre public. »
« L’université semble opposée à toute action concernant la Palestine. Nous aurions forcément organisé un service d’ordre comme à chaque fois qu’il y a un risque de présence d’opposants politiques. C’est aussi à l’université de faire en sorte que ces événements aient lieu, en assurant la sécurité. Le résultat, c’est qu’on ne va pas pouvoir parler des droits humains et de la Palestine. »
Une eurodéputée très exposée
Dans un communiqué publié sur Instagram, le Comité Palestine Unistras interroge : « Comment peut-on accueillir à l’Université de Strasbourg, Emmanuel Macron, ce vendredi 22 novembre pour la commémoration du combat des résistant·es français·es contre les nazis tout en étouffant ceux et celles qui se soulèvent aujourd’hui contre un régime colonial condamné par le droit international ? » Le collectif annonce ensuite que la conférence est maintenue, sur le campus central, dans un lieu à définir.
Née dans un camp de réfugiés palestiniens, engagée auprès de La France insoumise, Rima Hassan est très suivie sur les réseaux sociaux pour son engagement en faveur de la Palestine et plus récemment contre les bombardements meurtriers commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Des élus de droite l’accusent régulièrement de soutenir le Hamas, l’organisation qui a tué plus de 1 200 Israéliens le 7 octobre 2023, et de tenir des propos antisémites. Ce qu’elle nie systématiquement, expliquant qu’il s’agit de phrases sorties de leur contexte et instrumentalisées. En avril, elle avait été convoquée par la police pour « apologie du terrorisme » suite à des propos tenus sur Twitter en novembre 2023. Rima Hassan avait alors dénoncé « des pressions politiques » et « une criminalisation de son expression ».
L’Association fédérative des étudiants de Strasbourg (Afges) a présenté le bilan de son dispositif d’hébergement pour la rentrée 2024 ce 20 novembre. Elle rencontre de plus en plus de jeunes à la rue à cause de la pénurie de logements.
« La précarité des étudiants ne cesse de croitre, ils sont de plus en plus nombreux à sauter des repas, ou à dormir à la rue », introduit Chloé Heyd, mercredi 20 novembre. Présidente de l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges), elle relate les réalités sociales qu’elle a rencontrées en participant à la gestion du dispositif de logement transitoire de son organisation.
Celui-ci a permis, entre le 26 août et le 15 octobre, de prendre en charge 1 117 nuitées dans des auberges de jeunesse comme Hi Strasbourg 2 Rives. « Je répondais au téléphone jusqu’à une heure du matin, nous avons eu énormément de sollicitations », affirme t-elle.
Au total, 391 étudiants et étudiantes ont sollicité l’Afges pour demander un hébergement d’urgence. L’association n’a pas pu répondre à toutes les demandes et a dû prioriser les profils les plus en difficulté. « S’ils ont des connaissances, de la famille dans le secteur ou les moyens de payer un hébergement, on est obligés de refuser parce que d’autres n’ont pas cette possibilité », précise Emma Betry, étudiante en droit en charge du dossier pour l’Afges. Finalement, 82 personnes d’une moyenne d’âge de 22 ans auront bénéficié du dispositif, dont 75% viennent hors de l’Union européenne. Souvent, ces profils sont victimes de la rude concurrence à chaque rentrée pour louer des studios.
Appel aux dons pour continuer
La directrice générale de la Caisse régionale des œuvres universitaires et sociales (Crous), Sophie Roussel, dont l’une des missions est de loger les étudiants les moins fortunés, reconnait que cette action de l’Afges a été nécessaire :
« On a des chambres qui se libèrent en octobre ou novembre parce que des étudiants repartent. Mais il y a clairement six semaines de grande tension en début d’année universitaire. »
L’Université de Strasbourg, l’Eurométropole et des mécènes via la Fondation de l’Université de Strasbourg ont financé le dispositif de l’Afges à hauteur de 80 000 euros en 2024. « Nous appelons aux dons pour continuer, et si possible, monter en puissance en 2025 avec plus de places et peut-être un accompagnement social par des professionnels », expose Jérémy Darenne, vice-président de l’Afges. L’association étudiante indique avoir rencontré de nombreux étudiants avec des problématiques de santé mentale liées notamment au stress et à la précarité.
Au 15 octobre, lorsque le dispositif de l’Afges a pris fin, une bonne moitié des bénéficiaires ont finalement pu être logés dans des résidences du Crous. D’autres ont trouvé des appartements privés mais un quart des bénéficiaires n’avaient pas encore de solution pérenne. Chloé Heyd explique ne pas savoir où sont tous les étudiants dans cette situation. « Certains ont pu être logés sur des canapés d’amis qu’ils ont rencontrés dans notre dispositif ou à la fac », espère-t-elle.
Peu de nouvelles chambres étudiantes
Comme environ 55% des étudiants qui le demandent ne peuvent avoir accès à une chambre dans une résidence universitaire à Strasbourg, l’Afges estime qu’il faudrait doubler l’offre, soit faire évoluer le parc disponible de 4 900 à 10 000 chambres. Pour la directrice du Crous, ce chiffre n’est pas atteignable pour l’instant : « Nous manquons de foncier pour créer des places et nous sommes en relation avec l’État et l’Eurométropole pour trouver des sites. » Sophie Roussel évoque un objectif bien moindre : 1 500 places supplémentaires à l’horizon 2030.
Près de 500 studios devraient être livrés en 2027 dans une nouvelle résidence place d’Islande et le Crous prospecte pour produire 150 chambres dans l’enceinte de l’Hôpital civil. Aucun autre projet n’est à l’ordre du jour. Autant dire que les étudiants qui voudront s’installer à Strasbourg risque d’avoir encore besoin de recourir à des dispositifs d’urgence ces prochaines années. Le loyer étudiant moyen a augmenté de 2,8% entre 2023 et 2024, pour atteindre 561 euros, tandis que l’Afges évalue le coût de la rentrée étudiante à 3 156 euros.
Les ouvriers de l’équipementier automobile Novares de Strasbourg entrent en grève illimitée pour faire pression sur leur direction et celle de Stellantis, afin d’obtenir de meilleures indemnités de départ.
La grève chez Dumarey vient à peine de prendre fin qu’à quelques kilomètres, un mouvement social commence chez un autre équipementier automobile. À l’appel de tous les syndicats de l’entreprise (FO, CGT et CFTC), les 122 salariés de l’usine Novares d’Ostwald ont cessé le travail ce mardi 20 novembre. En cause, selon le délégué syndical Force Ouvrière Bachir Himmi : « La direction a coupé court aux discussions en annulant la prochaine réunion de négociations après avoir reçu nos revendications. » Après avoir annoncé la fermeture de l’usine en septembre, les représentants syndicaux cherchent à obtenir les meilleures conditions de départ pour les ouvriers et ouvrières de Novares.
Le représentant syndical FO Bachir Himmi égrène les demandes faites auprès de la direction :
3 000 euros d’indemnités supralégales par année d’ancienneté,
un minimum de 15 000 euros de prime pour les ouvriers avec moins de cinq ans d’ancienneté,
un maintien de 90% du salaire pendant 24 mois pour les ouvriers atteints de maladies professionnelles, surtout des troubles musculosquelettiques,
un congé de reclassement de 18 mois pour le reste des salariés,
un budget de formation de 7 000 euros par salarié qui adhère à la cellule de reclassement.
Selon le responsable syndical FO, l’usine Novares ne devrait pas fermer avant juin 2025. Mais c’est maintenant que se décident les conditions de départ des ouvriers et ouvrières : « La date limite pour trouver un accord avec la direction, c’est le 8 janvier », précise Bachir Himmi.
« Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations »
L’arrêt de la production vise aussi à interpeller les dirigeants de Stellantis, la firme à la tête de Peugeot et Citroën. Comme l’explique le délégué syndical, le groupe automobile international était destinataire de 90% des commandes de Novares. Pour Bachir Himmi, c’est suite à des décisions stratégiques de l’entreprise que les 122 ouvriers et ouvrières alsaciennes vont perdre leur emploi :
« Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule. Le P-DG de Stellantis a annoncé qu’il allait recourir à des sous-traitants installés dans des pays à bas coût, en Europe de l’Est ou dans les pays du Maghreb. Si Carlos Tavares a décidé de ne plus nous donner de travail, alors Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations pour indemniser nos salariés. C’est pareil chez Dumarey, qui a obtenu que son client principal ZF paye aussi une partie des indemnités de départ. »
Contacté, le directeur de l’usine Novares Arnault Touchet n’a pas donné suite à nos appels avant la publication de cet article.
La Cour de cassation a annulé jeudi 14 novembre la condamnation pour violences habituelles sur son ex-conjointe de Serge Oehler. Le conseiller municipal et départemental (ex-PS) sera prochainement rejugé par la Cour d’appel de Nancy.
Le 14 septembre 2023, Serge Oehler avait été reconnu coupable de violences habituelles sur son ex-compagne par la Cour d’appel de Colmar. Les magistrats avaient alors condamné le conseiller municipal et départemental (ex-PS) à 20 mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité.
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Au terme de 12 jours de grève, l’intersyndicale CFDT-CGT de Dumarey a conclu un accord avec la direction, après avoir obtenu de meilleures indemnités de départ. « Moins de bruit les gars, j’arrive pas à entendre le journaliste ! » À l’autre bout du fil, le vacarme de l’atelier s’entend autour du syndicaliste CFDT Laurent Julien. Après 12 jours de grève et des négociations tendues sur le futur plan social de l’entreprise Dumarey à Strasbourg, le boulot reprend sur les lignes de production ce mardi 19 novembre. « La grève a payé. Grâce à la détermination des salariés, on a fini par se faire entendre. La direction avait plus à perdre si on ne reprenait pas l’activité », reprend Laurent Julien.
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Le collectif Un toit pour nos élèves organise un rassemblement devant l’hôtel de la Collectivité d’Alsace mercredi 20 novembre pour inciter le conseil départemental à accepter l’utilisation des logements de fonction pour loger des élèves sans-abri avec leurs familles.
Depuis vendredi 8 novembre, des personnels éducatifs du collège Lezay Marnésia, dans le quartier de la Meinau, occupent leur établissement. Ils ont mis à l’abri certains de leurs élèves qui dormaient dehors depuis la rentrée et leur ont permis de passer quelques nuits dans le CDI. Les enseignants demandent à la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) de loger leurs familles dans des deux logements de fonction vacants du collège.
Mercredi 20 novembre, journée anniversaire de la Convention pour les droits de l’enfant, les militants organisent un rassemblement devant l’hôtel du Département, à 15 heures, pour porter cette revendication devant les élus.
Quatre des cinq familles concernées vivaient sous des tentes au camp de Krimmeri, jusqu’à ce mardi 19 novembre, jour de son démantèlement. « Mais nous continuons de demander la réquisition des logements de fonction, pour la famille qui nous reste et pour toutes celles qui sont à la rue et dont les enfants vont au collège », précise Agathe, une des enseignantes mobilisées :
« Lors des nuits passées au CDI, on a vu que les enfant redevenaient des enfants. Ils jouaient, riaient, avaient enfin un peu de répit, ce qui n’est pas possible lorsqu’ils dorment dehors. »
En juin 2024, la CeA disposait de 162 logements de fonction vides en Alsace, dont 40 à 50 dans l’Eurométropole de Strasbourg selon ses propres estimations. Élu en charge de la jeunesse et de la réussite éducative, Nicolas Matt (Ren) a affirmé que ces logements étaient à terme destinés à accueillir des jeunes relevant de l’aide sociale à l’enfance – une compétence de la CeA.
Mardi 19 novembre, le camp de sans-abris situé dans le parc Krimmeri, à la Meinau, a été une nouvelle fois évacué. La veille au soir, ses quelques 300 occupants se préparaient déjà à cette opération, en espérant avoir de la chance dans cette sorte de loterie de l’hébergement d’urgence…
Pour la troisième fois depuis janvier, le camp de Krimmeri, à la Meinau, est évacué mardi 19 novembre. Depuis 6h, une quarantaine de policiers du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et des Vosges ont encerclé l’espace servant de domicile à environ 300 personnes.
Sur place, le sous-préfet Mathieu Duhamel précise que « la majorité » des habitants et habitantes seront relogés dans le Bas-Rhin, dans des logements d’urgence ou d’insertion selon leurs situations administratives. Trois gymnases ont été mis à la disposition de la préfecture par la Ville de Strasbourg, afin de servir de lieux temporaires pour la répartition de ces personnes sans-abri.
La police est arrivée mardi vers 6h du matin.
Un périmètre a été dressé autour du camp.
Lundi soir, les habitantes et habitants du camp avaient déjà commencé à faire leurs affaires. Rencontrées autour du feu, une dizaine de femmes afghanes parlent doucement. L’une d’elle a déchaussé ses claquettes pour approcher ses pieds du brasier sur lequel reposait une grande théière. « J’ai fini de ranger nos affaires, les enfants savent qu’ils n’iront pas à l’école demain », sourit-elle. Son assistante sociale l’a prévenue, elle et tous les habitants du camp seront emmenés le lendemain matin dans un gymnase. « Il y aura la police aussi, mais je ne sais pas ce qui nous attend après », explique-t-elle.
Son sentiment, la veille de l’évacuation ? « Je suis heureuse, si ça veut dire que nous n’aurons plus à vivre dans une tente et que nous n’aurons plus froid », répond la mère de famille, avant de montrer des photos de son fils, coach de futsal professionnel toujours en Afghanistan.
Les braseros sont alimentés avec des éléments trouvés à proximité
« Ça ne peut pas être pire qu’ici »
Massi, exilé afghan
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La Confédération paysanne et un collectif citoyen organisent un « cortège festif » entre Ingwiller et Weinbourg samedi 23 novembre pour protester contre l’installation de panneaux solaires dans un champ.
Le samedi 23 novembre, le collectif citoyen « Non au parc solaire entre Weinbourg et Ingwiller » appelle à manifester contre un projet de parc solaire entre ces deux communes du nord de l’Alsace (voir notre article de novembre 2023). Les emplacements des panneaux photovoltaïques devant être installés sur 27 hectares de terres agricoles, le collectif a reçu le soutien de la Confédération paysanne. Le syndicat des agriculteurs et des agricultrices opposées à l’agriculture intensive a déposé un recours en mai 2024 contre ce projet porté par un entrepreneur agricole local, Jean-Luc Westphal.
Dans un communiqué publié lundi, le collectif citoyen et la Confédération paysanne fustigent un projet qui « met à contribution les terres agricoles dans la course des firmes énergéticiennes », alors que le prix de l’énergie devrait plutôt « mettre la démocratie et la souveraineté alimentaire au cœur des enjeux ». Par ailleurs, le collectif et le syndicat déplorent « l’absence de procédé démocratique dans la mise en place de ce projet » alors qu’il provoquera une « dégradation du paysage, une baisse d’attractivité du territoire et une menace sur la biodiversité ».
S’opposer dans la bonne humeur
Face à ce projet, le collectif et la Confédération paysanne espèrent mobiliser la population locale, largement ignorante des enjeux de ce projet qui, comme à chaque fois, ne suscitera un débat public que lorsque les premières pelleteuses arriveront, c’est à dire bien trop tard.
Ils organisent donc une déambulation festive à partir du marché d’Ingwiller samedi 23 novembre. À 11h, il y aura un rassemblement avec des prises de parole puis le cortège partira vers Obersoultzbach vers midi, à proximité de l’emplacement prévu du parc solaire. À 13h30, un repas du terroir est prévu, avec galettes et gâteaux réalisés avec les produits des fermes locales et un concert. Puis de 14h30 à 17h, deux tables rondes sont programmées sur :
Les impacts néfastes de l’agrivoltaisme pour l’agriculture,
La production d’énergie sans mobiliser les terres agricoles et forestières.
Près 350 agriculteurs ont bloqué le pont de l’Europe lundi 18 novembre. La perspective d’une signature d’un traité de libre-échange avec l’Amérique du sud accroit un sentiment d’injustice toujours vif au sein de la profession.
De la colère, encore et toujours. Au volant de son tracteur, Gilles Mertz participe à une procession de près de 350 tracteurs devant le pont de l’Europe entre Strasbourg et Kehl lundi 18 novembre. La mobilisation répond à l’appel des syndicats agricoles FNSEA et Jeunes . . .
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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et enquête sur les alertes qui lui sont transmises, les suspicions de pollutions, les artificialisations masquées, la qualité de l’air et de l’eau… Sans Rue89 Strasbourg, des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.
Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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Adrien et Johanna vivent à Schiltigheim dans un HLM d’Alsace Habitat, tous deux en situation de handicap et avec des revenus proches du SMIC. Entre inflation et hausse des charges, ils éprouvent un fort sentiment de déclassement.
Au troisième étage d’un immeuble rue de la Moselle à Schiltigheim, Adrien et Johanna Elter nous accueillent dans leur salon. Au mur, une grande photographie montre les deux trentenaires, tout sourire, en habits de mariage. « Vous avez vu, en montant à l’étage ? Il y a quelqu’un qui est en train de réparer l’ascenseur. » Comme pour lui donner la réplique, la sonnette de l’appartement retentit. Adrien dirige alors son fauteuil roulant vers l’entrée, disparaît dans le couloir, puis revient, sourire aux lèvres. « C’est bon, il marche de nouveau. » La fin d’un calvaire de trois semaines.
Mais le couple reste préoccupé par sa situation financière : l’augmentation des charges locatives pèse sur leur quotidien. Comme de nombreux locataires du bailleur social Alsace Habitat, ils ont reçu l’année dernière des rappels de charges exorbitants, qui dépassent souvent le millier d’euros. Malgré la mobilisation de différents collectifs, la situation perdure en 2024, et de nouvelles factures démesurées arrivent.
Revenus salariés et allocation adulte handicapé.
Adrien occupe un emploi à mi-temps dans la grande distribution, à raison de 17 heures de travail par semaine, il gagne autour de 700€ par mois. Handicapé depuis sa naissance, il doit se déplacer en fauteuil et reçoit l’allocation adulte handicapé (AAH). Une somme de 848€ s’ajoute ainsi à ses revenus salariés. Johanna, est actuellement sans emploi, hémiplégique et contrainte, elle aussi, de se déplacer en fauteuil roulant. Elle perçoit l’AAH pour un montant de 1 220€.
« J’ai travaillé à temps plein par le passé, mais ma santé s’est dégradée, j’ai dû prendre un mi-temps thérapeutique, puis finalement arrêter de travailler. Aujourd’hui, je suis en train de monter une boutique en ligne de vente de bijoux. »
Le couple gagne ainsi 2 748€ chaque mois, l’équivalent de deux SMIC. Leur trois pièces leur coûte 472€ par mois, auxquels s’ajoutent 165€ d’acomptes sur charges. « On a de la chance d’avoir un système d’aide comme l’AAH, explique Adrien. On pourrait se dire qu’on est un peu privilégié, mais il ne faut surtout pas qu’on bouge en termes de revenus salariés, sinon même en travaillant plus, on gagnerait moins au final. »
Le trentenaire explique son attachement au maintien d’une activité professionnelle, pour « se sentir utile. » Il reconnaît, pourtant, ne pas pouvoir travailler beaucoup plus, tant pour des raisons médicales que financières. Depuis quatre ans, il sent une pression sur ses revenus :
« Dans la grande distribution, je suis au cœur du problème, je vois les prix en caisse qui s’envolent depuis la crise sanitaire, surtout avec la guerre en Ukraine. »
1 200 euros de rappel de charges
« Nos difficultés se sont vraiment accentuées l’année dernière quand on a reçu le décompte des charges », témoigne Johanna. À l’automne 2023, le couple doit ainsi payer près de 1 000€ au bailleur social Alsace Habitat au titre des charges de l’année 2022. « Ça n’était jamais arrivé depuis 12 ans que je suis dans l’appartement, ils nous ont dit que c’était à cause de l’augmentation des prix de l’énergie », détaille Adrien. Johanna complète :
« On s’est servi de notre épargne pour régler et on s’est mis à faire très attention, on espérait vraiment être dans le positif cette année. »
Malgré les 2 000€ d’acomptes versés par le couple, ils viennent de recevoir un nouveau rappel de 1 200€ à la fin du mois d’octobre de cette année. « On va, à nouveau, payer avec notre épargne, mais il ne nous restera plus rien. »
Entre explosion des charges locatives et inflation, Adrien témoigne de la dégradation des conditions de vie du couple :
« Nos revenus n’ont pas bougé, mais tout est devenu plus cher, on renonce à plein de petits plaisirs. On se dit que ce sera pour plus tard, mais on se ment à nous-mêmes, on sait au fond de nous que ce ne sera pas le cas. »
Johanna, de son côté, cherche les économies partout où elle le peut ;
« On ne chauffe plus l’appartement sauf quand on reçoit du monde, on minute le temps sous la douche, on a changé nos opérateurs téléphoniques et internet et il m’arrive même de sauter le repas du midi. »
« On calcule tout, complète son époux. On n’est jamais détendus, psychologiquement, c’est éprouvant. »
« On s’est retrouvés comme emprisonnés chez nous »
Johanna
Pour ajouter au désarroi du couple, l’ascenseur de l’immeuble est tombé en panne pendant trois semaines. « On s’est retrouvé comme emprisonnés chez nous », explique Johanna. Le couple doit alors demander aux voisins de leur faire des courses et de descendre leurs poubelles :
« Adrien a aussi loupé des jours de travail. Finalement, on a dû demander aux voisines de porter son fauteuil pendant qu’il descendait les trois étages sur les fesses pour aller bosser. »
Une situation difficile à vivre pour le trentenaire, « Ce n’est pas simple de dépendre de quelqu’un, j’avais l’impression d’être redevenu un enfant. » Johanna, elle, est totalement bloquée, son fauteuil électrique est trop lourd pour être déplacé à la force des bras :
« J’ai loupé des rendez-vous médicaux, mais le plus dur, c’est le moral. On s’est beaucoup fâché avec Adrien parce qu’on était tous les deux à cran. »
À force d’appels quotidiens à Alsace Habitat, la situation s’est débloquée. « On a senti qu’ils avaient mis la pression à leur prestataire, mais ça a quand même pris trois semaines », détaille Johanna. Adrien, lui, va rattraper les jours de travail perdus et préfère voir le positif : « ça a créé un élan de solidarité dans l’immeuble. » Tous deux espèrent que ce problème d’ascenseur sera réglé définitivement. Quant à la question financière, le trentenaire préfère ne pas nourrir trop d’espoirs. « À force de faire attention à tout, ça va devenir une habitude. On n’aura plus l’impression de se priver. »
L’ensemble Hanatsu Miroir propose une soirée « Sound Up », samedi 23 novembre à l’Espace K et à la Fabrique de théâtre. Il s’agit d’une série de concerts expérimentaux et de pièces artistiques.
Sound Up est un cycle de concerts de « musiques inclassées » selon la présentation qu’en font ses organisateurs, l’ensemble Hanatsu Miroir avec l’aide de L’Ososphère. La sixième édition de ce rendez-vous particulier est prévue samedi 23 novembre, entre l’Espace K et la Fabrique de théâtre dans le quartier Laiterie de Strasbourg.
La soirée débutera à 18h premier concert-performance est Déphasé·es en toute curiosité, deux concerts avec d’abord l’interprétation de Marimba Phase de Steve Reich (voir ci-dessous) et une odyssée retraçant le parcours migratoire avec les mots de Mélie Boltz Nasr et le violoncelle de Clotilde Lacroix.
La soirée se poursuivra avec Échos fantômes, deux pièces produites par Hanatsu Miroir. La première est nommée Ouijist, une exploration musicale du ouija, cette planche qui sert de passerelle entre les vivants et les esprits, pour flûte, violon, contrebasse et percussions. La seconde est une interprétation d’un deuxième morceau de Steve Reich, Double Sextet pour flûte, clarinette, violoncelle, piano et percussions.
À partir de 20h30, changement de décor et installation du public dans la mythique salle des colonnes de la Fabrique de théâtre, cet endroit où rien n’a été pensé pour que des spectacles s’y produisent, et où il est donc important que plein de spectacles s’y produisent. Dans Colonnes liquides et synthés dilatés, quatre pièces musicales vont se succéder : Springs de Paul Lansky, par quatre musiciens aux percussions (voir ci-dessous), Modema de François Delamarre, la version live en deux pièces d’une installation musicale de L’Ososphère, et Electric Counterpoint, une œuvre minimaliste de Steve Reich.
En deuxième partie de soirée, Nappes de voyage propose la troisième partie de Modema, et Temps7 d’Olivier Maurel, une exploration des capacités acoustiques de l’orguanous, un orgue hybride conçu par Léo Maurel (voir ci-dessous).
La soirée se terminera avec un concert de Jean-Nicolas Mathieu, Oslo, seul à la guitare et une jam session selon le concept In C de Terry Riley, un morceau qui fête ses 60 ans en 2024.