C’est devenu le rendez-vous hebdomadaire. Une troisième manifestation pour le retrait de la « loi travail » de la ministre Myriam El-Khomri (PS)a rassemblé jeudi 31 mars au moins 5 000 personnes d’après les estimations de la police et de la préfecture, 9 000 d’après la CGT (Confédération générale du travail). L’appel de plusieurs syndicats nationaux a été relayé par les fédérations bas-rhinoises.
Le temps de « convaincre le privé »
L’heure du rendez-vous est la même à chaque manifestation : 14h. La Place Kléber se remplit. Le nombre de manifestants semble plus important que les fois précédentes. Jacky Wagner, secrétaire général de l’Union Départementale Confédération Générale du Travail (UD-CGT) du Bas-Rhin explique cette plus forte mobilisation :
« Il nous a fallu du temps, mais nous avons réussi à convaincre les travailleurs du public, comme du privé. C’est la première fois qu’autant d’entreprises privées se mobilisent, notamment dans le domaine de la métallurgie. On sait qu’il faut se laisser du temps car la loi ne sera pas retirée demain donc nous sommes assez satisfait de cette mobilisation. »
Vers 14h30, le cortège part en direction des quais. Les slogans « Grève générale ! Grève générale ! » ou « En guerre sociale contre le capital » sont de nouveau de sortie, mais le détournement de l’abréviation « PS » (Parti Socialiste) en « Pourris » et « salauds » a rendu le cortège encore plus bruyant depuis la dernière manifestation.
Les manifestants n’ont pas manqué d’imagination pour exprimer leur mécontentement : bande-dessinées, caricatures, carte de jeu, têtes en papier mâché, acrostiches… On pouvait y lire des messages coup de poing comme « Regarde ta Rolex, c’est l’heure de la révolte », « Ne vivons plus comme des esclaves » ou « Jeunes précaires, jeunes déters ».
Une chaîne humaine pour renforcer l’encadrement
Suite aux débordements du 17 mars qui avaient blessé cinq personnes sur le campus de l’Université, l’encadrement de la manifestation d’hier est renforcée par la présence de voitures de police et de membres de la CGT en charge de l’organisation. Un accord est passé entre les syndicats, les étudiants et les lycéens : en tête de cortège, un cordon est déployé pour rythmer la cadence de la foule et intervenir en cas de problème. Plusieurs tentatives de débordements restent sous contrôle : une bagarre dans le quartier de République, un détournement du trajet prévu et un passage en force d’une personne au retour place Kléber.
Vers 16h, les membres de la CGT en charge de l’organisation ont formé une chaîne humaine pour guider les manifestants et mettre fin au cortège Place Kléber. Avant d’appeler à la dispersion, deux hommes sont montés sur la statue centrale pour y accrocher les têtes en papier mâché et une longue banderole.
De futurs rassemblements sont prévus, le premier mardi 5 avril à l’initiative de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) et le deuxième samedi 9 avril à 10h Place Kléber à l’initiative des syndicats.
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