À l’appel de l’Assemblée générale étudiante, environ 300 personnes se sont réunies devant le Patio à 16h, ce jeudi 16 mars. Une heure plus tôt, Élisabeth Borne annonçait l’utilisation de l’article 49.3 pour contourner le vote des députés et adopter en force le texte sur la réforme des retraites.
« Si on appelle à un rassemblement aussi tôt, c’est parce qu’il faut réagir maintenant de manière forte, il faut répondre au gouvernement immédiatement », explique Quentin, du syndicat Solidaires étudiants. « On veut organiser des actions dès demain. » Quelques mètres derrière lui, juché sur un banc en fer, un participant expose sa vision au mégaphone :
« Il faut qu’on fasse ensemble des blocages économiques, qu’on tape là où ça fait mal, qu’on réinvente une manière de lutter. Et sortir du modèle classique, où les manifestations et les assemblées générales se succèdent sans résultats. »
Durant les prises de paroles, un autre militant plaide devant la foule qu’il faut « s’arracher de l’illusion qu’on peut obtenir quelque chose de notre gouvernement ». S’ensuivent quelques interventions, du même acabit, avant que les participants au rassemblement ne décident de manifester sur le campus.
Réunion de l’intersyndicale dès le 17 mars
Dans le cortège de la manifestation du 15 mars à Strasbourg, des syndicalistes anticipaient déjà que le recours à l’article 49.3 radicaliserait la lutte contre la réforme des retraites, avec des actions plus fortes. Sur le campus, les discours des opposants à la réforme semblent confirmer la tendance. Mobilisée depuis le début du mouvement, Salomé estime qu’il « faudra organiser des actions plus dures » :
« Plus on nous dit « Fermez-la », plus j’ai envie de me faire entendre. Honnêtement, je ne pensais pas que le gouvernement utiliserait le 49.3, même s’il accumule les dénis de démocratie. »
Esther Bauer, co-secrétaire du syndicat Solidaires Alsace, pense aussi que « le 49.3 va durcir le mouvement, y compris du côté des syndicats les plus réformistes ». Elle indique que l’intersyndicale a décidé de se réunir en visio dès la matinée du 17 mars pour organiser la suite du mouvement. Le collectif « On crèvera pas au boulot » appelait dans la foulée à un rassemblement à 18h30 place Kléber, le soir-même.
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