En dehors de l’hémicycle du centre administratif, le Café Brandt est l’un des lieux les plus sûrs pour croiser un élu strasbourgeois. Au milieu d’une salle baignant dans une ambiance surannée et bourgeoise – boiseries, colonnes et serveurs cérémonieux – la socialiste Anne Pernelle Richardot rompt la torpeur : « Je considère que cette équipe municipale n’est ni de gauche, ni écologiste. » Avec la même verve que dans l’hémicycle, où elle ferraille depuis quatre ans contre la majorité dominée par les Écologistes (incluant le PCF), la conseillère d’opposition liste ses désaccords : le refus d’étendre la gratuité des transports aux moins de 25 ans et aux seniors, le refus de la gratuité des fournitures scolaires, la privatisation d’une parcelle du lac Achard, le financement (avorté) de la mosquée Eyyub Sultan…
« Naturellement, on devrait avoir plus de convergences avec cette équipe municipale, mais cette équipe ne mène pas de collectif de gauche », reprend l’élue. Sans alliance formelle, le groupe PS tenait au début du mandat une position de partenaire, plutôt mouvante. Dès 2021, l’unique adjointe socialiste, Céline Geissman, perd ses délégations alors que le groupe PS s’ancre fermement dans l’opposition. La tension entre les deux blocs se confirme d’un conseil municipal à l’autre, où les interventions socialistes sont souvent les plus acerbes contre l’action de la majorité.
La conseillère socialiste Anne Pernelle Richardot.
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