L’an dernier, l’Ososphère avait dû « se réinventer » d’urgence en revenant en son berceau de la Laiterie. En cause : un site de la Coop, au port du Rhin, ne présentant plus de garanties de sécurité suffisantes pour l’accueil d’un événement public. Cette année, pas de fausse joie car c’est la Laiterie qui avait été choisie par les organisateurs comme écrin pour accueillir cinq Nuits électroniques les 22, 23, 24, 29 et 30 septembre. Un millésime 2016 une nouvelle fois goûteux avec un éclectisme de saveurs qui devraient convaincre nombre de fidèles des diverses chapelles de la musique électronique.
UR, fer de lance d’une électro militante
À commencer, le 22 septembre, par une soirée placée sous le haut patronage d’un label mythique et fondateur de l’électro made in Detroit : Underground Resistance. À l’affiche : Depth Charge, taillé sur mesure pour une explosion de décibels signée Mad Mike aux claviers et Mark Flash aux beats.
Outre le fleuron UR, l’ouverture des nuits électroniques d’Ososphère 2016 se fera aussi avec Mudd Club Sound System.
Pépites allemandes
Autre soirée à placer sous le signe d’un influent label : le 24 septembre avec l’exigeante maison allemande Kompakt, complice des premières heures d’Ososphère, désormais véritable sociétaire du festival strasbourgeois. Aux platines, pour ouvrir le set, Patrice Bäumel, avant que ne s’exprime Superpitcher, discret pilier de Kompakt et figure incontestée de la minimale d’outre-Rhin dans une veine romantico-mélancolique. Mais c’est bel et bien à Michael Mayer qu’incombera la responsabilité de faire honneur à la réputation de la grosse écurie techno allemande en enflammant le cœur de la nuit en terre laitière :
Axe franco-allemand
La veille, vendredi 23 septembre, place à un autre cador germanique, à l’allure d’intrigant masqué au bec doré : Claptone. Au menu : électro dancefloor dans un esprit funky avant tout festif et remuant. Live jouissif en perspective !
Élégance, contemplation et radicalité
Enfin, pour refermer les nuits électroniques 2016 de l’Ososphère, il y en aura pour tous les goûts. Les amateurs d’électronica esthétisante aux parfums d’ailleurs apprécieront à coup sûr le plateau Jumo / Thylacine du jeudi 29 septembre avec mention spéciale pour le second, saxophoniste multi-instrumentiste artisan de textures élégantes et de beats pop et aériens calibrés pour un live faussement tranquille :
Thylacine en concert à la Fnac (vidéo YouTube)
Le lendemain, vendredi 30 septembre, en revanche, changement radical d’ambiance et d’esprit avec un plateau porté par la puissance sonique du maestro italien Sam Paganini, tête de gondole d’une techno sexy et groovy taillée pour tenir jusqu’à l’aube (et même au-delà) :
Sam Paganini, Loveland Barcelona (vidéo YouTube)
Plus chaleureux, contemplatif et même romanesque, l’Allemand Marek Hemmann précédera l’Italien avec son électro généreuse et colorée à l’effet revitalisant. Egalement à l’affiche de cette ultime nuit : Comah, Citizen Kain et le projet Trunkline.
L’éclectisme d’Ososphère
Le festival Ososphère ne se résume pas seulement à ses plateaux et affiches de DJ’s et autres pointures et découvertes de la vaste planète électro. « Label d’actions artistiques et de réflexions » selon Thierry Danet, le directeur du festival et aussi de la Laiterie, Ososphère s’inscrit dans plusieurs temps annexes au long court. Des Nuits électroniques, donc, mais aussi divers lieux au fil des ans (Laiterie, môle Seegmuller, Aubette, Coop de 2012 à 2014) et des « machines à villes » pour activer la cité, vivre Strasbourg à travers d’autres prismes.
Ce 18 septembre, ce sont par exemple les regards sonores sur le campus de l’Esplanade, les 7 et 8 octobre, place aux mappings et veejayings au Shadok pour des performances audiovisuelles, sans omettre les agoras nomades en lien avec le forum mondial de la démocratie du 7 au 9 novembre ainsi que les cafés conversatoires, de retour dans le giron d’Ososphère. Enfin, un événement grand format d’une dizaine de jours, incluant musique, expositions, performances et cafés conversatoires, viendra refermer cette édition d’Osophère en avril 2017.
Chargement des commentaires…