Des journalistes supplémentaires. En trois mots, c’est l’objectif de notre campagne de financement participatif lancée à l’occasion de notre dixième anniversaire. Depuis plus d’un an, notre rédaction est constituée de quatre journalistes salariés et d’une dizaine de journalistes rémunérés à l’article. Cet effectif nous a permis de produire de nombreuses enquêtes (des exemples ici, ici et là) mais pas suffisamment régulièrement. Pour que nous puissions augmenter le nombre et la qualité de nos investigations, nous avons besoin d’au moins deux journalistes à plein temps supplémentaires.
Des embauches pour plus d’enquêtes de plusieurs mois
Nous le répétons sans cesse : l’investigation prend du temps. Prenons l’exemple de l’enquête de Maud de Carpentier concernant le suicide d’un éducateur de l’Arsea à Strasbourg. Son travail a commencé peu après le geste dramatique de ce salarié du Service d’Investigation Éducative, le 8 mars 2021. L’article approfondi sur les raisons de ce décès n’a été publié que le 27 septembre 2021, soit six mois après le début de l’enquête. C’est parfois ce qu’il faut pour obtenir des témoignages, les vérifier en les croisant ou en obtenant des documents. C’est ce type de travail au long cours, qui a quasiment disparu dans les médias locaux, que nous souhaitons développer.
Rue89 Strasbourg a pris ce temps pour produire des enquêtes sur d’autres thématiques. Il y a notre série en trois épisodes sur l’incinérateur strasbourgeois (ici, ici et là) ou notre investigation en plusieurs volets « À qui appartient Strasbourg ? » Thibault Vetter enquête depuis des années sur toutes les formes d’atteintes à l’environnement, de Stocamine à l’agriculture intensive en passant par l’absurdité des élevages industriels en « plein air ». Jean-François Gérard continue de scruter la politique strasbourgeoise tout en enquêtant sur les plans sociaux de Knorr, Aptis ou encore Sanofi.
Nous aimerions faire plus encore. Car nous devons parfois abandonner des sujets malgré des alertes, faute de temps et de moyens pour vérifier les informations et enquêter. Ce fût le cas de la saga des cliniques à Strasbourg par exemple. Il y a aussi des dossiers sur lesquels nous nous sommes mobilisés tout en sachant qu’il reste encore beaucoup à creuser. C’est le cas de Stocamine… Un dossier pour lequel des moyens supplémentaires nous permettraient d’explorer de nouvelles pistes, notamment allemandes, ou pour documenter les moyens techniques pour un déstockage sans s’en remettre à la communication du gouvernement…
Objectif du financement participatif : 30 000 euros
Notre financement participatif est constitué de plusieurs paliers de 15 000 euros, correspondant à l’investissement initial nécessaire pour embaucher un journaliste. C’est la somme que nous mettons de côté, patiemment, pour intégrer une nouvelle personne. Grâce au soutien direct de plus de 1 500 abonnés, et aux quelques annonceurs qui nous font confiance, nous augmentons nos capacités au rythme d’un nouveau journaliste tous les deux ans, à peu près.
Ce financement participatif, s’il réussit, nous permettrait de franchir ces étapes beaucoup plus rapidement. Un premier palier nous permettra de recruter une journaliste d’investigation supplémentaire, le second palier nous permettra d’intégrer les compétences d’un ou d’une journaliste spécialisé dans le traitement des données. Nous constatons que ce travail est de plus en plus nécessaire pour exploiter des sources disponibles qui peuvent servir à produire des articles éclairants sur des sujets complexes à Strasbourg et en Alsace. Quelques exemples : une cartographie des déserts médicaux de la région ou une analyse de l’évolution des loyers selon les zones de Strasbourg.
En contribuant au financement participatif de Rue89 Strasbourg, vous participez à faire croître un média engagé pour des valeurs de justice sociale et environnementale à travers un travail d’investigation fouillé et précis. À l’heure où les médias sont de plus en plus concentrés entre les mains de grands groupes ou d’industriels, nous sommes convaincus qu’il faut étoffer les capacités du journalisme indépendant, le seul qui ira creuser là où aucun média local ne s’aventure. Merci d’avance pour votre soutien !
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