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Wom.x : pour plus de femmes, personnes non-binaires et trans sur la scène électronique strasbourgeoise

Le projet Wom.x vient de naître. L’objectif est de soutenir les femmes, personnes trans et non-binaires sur la scène électronique strasbourgeoise. Apparu mi-juillet sur les réseaux sociaux, le projet sera officiellement lancé samedi 17 juillet lors d’une soirée à la Péniche Mécanique.

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C’est un projet dédié aux femmes, personnes non-binaires et trans qui veulent mixer. Imaginé par Céline et l’artiste Wesh, Wom.x vient sera inaugurée samedi 17 juillet lors d’une soirée à la Péniche Mécanique. Les deux fondatrices sont présentes dans le milieu électro depuis plusieurs années. Céline a été présidente du festival Contre-temps pendant 16 ans. Elle est aussi une des membres fondatrices de l’association Dodekazz, qui héberge le projet Wom.x. Wesh est musicienne et professeure de musique électro. Elles nous présentent le projet.

Rue89 Strasbourg : Quel est le point de départ du projet Wom.x ?

Céline et Wesh : Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup moins de femmes, de personnes non-binaires et trans sur la scène électro. Nous entendions souvent les programmateurs dire : « On aimerait bien qu’il y ait de la mixité, mais il n’y a pas beaucoup de femmes qui mixent ». En fait, on voit avec la liste Tu mixes bien pour une fille (qui recense les femmes DJ, ndlr) qu’elles sont bien présentes.

À la Longevity Music School, une des rares écoles qui donne des cours de musique électro à Strasbourg, nous constatons qu’il n’y a que trois ou quatre femmes sur une promo de vingt personnes. Mais dans le milieu festif, il y a beaucoup de femmes intéressées qui n’osent pas se lancer. Elles manquent de confiance en elles et ont besoin d’être poussées. Nous voulons donc les motiver et développer la présence des femmes, personnes trans et non-binaires sur la scène électro.

Comment définissez-vous ce projet ?

C. : J’aime bien le mot pépinière ou incubateur. Ce n’est pas une école, ni une formation. C’est un ensemble d’actions qui doivent permettre aux femmes et aux personnes trans et non-binaires de se projeter, de se dire que c’est possible et de tester. Nous nous chargeons de créer un cadre et de créer un lien entre les personnes. Elles pourront venir utiliser le matériel, qui nous est en partie prêté par la Longevity Music School et acheté grâce à la collaboration avec l’association Dodekazz. 

Quel est la situation de la scène strasbourgeoise ? 

C. et W. : Nous constatons qu’elle bouge beaucoup depuis six mois. Depuis la création du compte Tu mixes bien pour une fille, les programmateurs contactent plus de femmes pour mixer. Il y a aussi eu la création du collectif féminin Mal.e.s. Le bar la Kulture et son gérant, Antoine, ont permis l’émergence de ce collectif. Il y a eu effectivement une explosion des femmes sur scène. Mais elles sont toujours minoritaires et victimes de sexisme, d’homophobie ou de transphobie.

Des participantes lors d’un atelier d’initiation à la production du projet Wom.x Photo : Document remis / Copyright Laetitia Piccarreta

Moins de 10% de femmes DJ bookées dans les clubs français en 2018

Qu’en est-il de la scène électronique à l’étranger ? 

W. : Si on regarde les chiffres : moins de 10% de DJ bookées dans les clubs français en 2018 étaient des femmes, d’après l’enquête menée par Claire Monod et Maria Atkina pour WODJ MAG (« le magazine electro qui retrace le parcours des femmes DJs »). L’enquête a été réalisée dans les plus gros clubs, à Paris, Lyon et Marseille.

Il faut aussi noter une différence avec la production. Il y a un boom pour les femmes DJ. En revanche, dans la production, c’est encore plus compliqué que dans le DJing. Il n’y a que 4% de femmes qui produisent du son. On peut citer Shonagon qui produit son son et fait du live. Les femmes qui font du live sont encore plus rares dans le milieu.

Les collectifs de femmes DJ existent déjà à l’étranger et en France. Beats by Girlz organise déjà des ateliers non mixtes pour apprendre la production électronique. Elles font cela de manière internationale. En France, il existe aussi des collectifs comme Move UR Gambettes à Grenoble. Mais à Strasbourg, c’est nouveau comme initiative. 

Comment se déroulent les ateliers chez Wom.x ?

W. : Il y a deux types d’ateliers. Nous proposons un atelier d’initiation DJ en deux heures où les personnes apprendront à mixer et à faire une transition. Les participantes peuvent venir même si elles n’ont pas de connaissance de base. Ensuite, nous organisons un atelier d’initiation à la production. En deux heures, elles apprennent à faire un son. Un atelier de deux heures coûte 10 euros, nous voulions un prix accessible. Les premiers ateliers commenceront le 7 et le 21 août, puis un samedi sur deux à partir de la rentrée.

C. : Après les ateliers, il y a un moment de discussion. L’idée est de transmettre des savoirs féministes et d’échanger sur le genre. Le but est de prendre conscience de ce que ces femmes vivent, quelles sont les inégalités dans la société. La discussion après les ateliers est ouverte à tous publics. Enfin, le soir-même, nous organisons un open platine, pendant lequel les participantes pourront mixer. Nous allons aussi créer un groupe Facebook de coaching où elles pourront échanger entre elles, s’organiser en collectifs pour être plus visibles.

Quel est la suite pour le projet ? 

C. et W. : Nous allons déjà faire la soirée de lancement. Les ateliers débutent la journée, puis de 20h30 à 22h30 a lieu un open platine, avec en priorité les participantes de l’atelier qui peuvent commencer à mixer si elles ont envie. Ensuite de 22h30 à 00h30 a lieu un DJ set de Makar, du collectif Mal.e.s. Elle est aussi animatrice sur les ateliers et a participé au graphisme du projet en créant le logo. Nous avons beaucoup d’idées pour la suite, nous aimerions par exemple développer des formats conférences. Nous espérons aussi pouvoir inviter des DJ plus connues, voire même au niveau international, ou encore proposer des formations pour lutter contre les discriminations.


#égalité homme-femme

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